Vers des formes de mobilités plus durables
Les déplacements sont inscrits au coeur de nos quotidiens et du développement de nos sociétés. En raison de leur forte dépendance aux énergies fossiles, ils représentent aujourd’hui un poids considérable de notre empreinte écologique. Le WWF s’engage activement pour assurer la transition de nos modes de déplacements, avec à la clé des bénéfices pour l’économie, la santé et notre qualité de vie et pour la protection de l’environnement.
Pour approfondir le sujet :
Mobilité (écogestes), Territoires et villes durables, Transition énergétiqueLa mobilité, poids lourd dans notre empreinte écologique
Répartition des émissions de GES en France (2018)
Fortement dépendants aux produits pétroliers, le secteur des transports est la 1ère source d’émissions de gaz à effet de serre en France (SDES, Chiffres clés du climat 2021)
Sur les 25 kilomètres que parcourent quotidiennement les Français, plus de 20 sont parcourus en voiture. Sur 100 voitures qui roulent en France, plus de 99 carburent aux énergies fossiles. Cette double prépondérance de la route et des énergies fossiles dans nos déplacements illustre tout le défi qu’il faut relever pour ramener à zéro les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports.
La mobilité pèse lourd dans notre bilan carbone : elle représente près d’un tiers de notre consommation annuelle énergétique et de nos émissions de gaz à effet de serre. Ces émissions ne cessent par ailleurs d’augmenter ; alors que sur les 25 dernières années les autres secteurs d’activité (résidentiel, tertiaire, industrie…) ont stabilisé ou diminué leurs émissions, celles du secteur des transports ont augmenté de plus de 10% !
Le secteur des transports est aussi l’une des principales causes de dégradation de la qualité de l’air. C’est pourquoi le trafic routier constitue un fardeau pour la santé des citoyens. Il est à l’origine de la moitié des émissions d’oxydes d’azote et d'un tiers des particules fines. D’après l’agence nationale Santé Publique France, le secteur des transports est responsable de près d’un tiers des 67 000 morts prématurées par an en France dues à la pollution atmosphérique.
Dépense annuelle de transport par des ménages en moyenne en France en 2016
Sur ces 5 900 € par an, le budget alloué à la voiture représente 82% des dépenses (SDES, Bilan annuel des transports en 2019).
Dans le même temps, la mobilité représente un enjeu fondamental de cohésion et d’intégration sociale de nos territoires. D’après le Laboratoire de la mobilité inclusive, près d’un Français sur quatre a déjà refusé une formation ou un emploi faute de pouvoir s’y rendre. Enfin, le secteur est inscrit au cœur de l’économie : pesant pour près de 226 milliards d’euros, le transport de voyageurs et de marchandises contribue pour 9% du PIB français. Ils sont aussi une source de dépense importante pour les français s’élevant à 14% du budget annuel des ménages.
Se déplacer moins, autrement et mieux
Nombre d’actifs, habitant à moins de 5 km de leur travail, à utiliser la voiture comme moyen pour s’y rendre
Alors que 5 km ne représentent que 20 minutes de vélo, 60% des actifs habitant à moins de 5 km de leur travail privilégient la voiture, contre 23% les modes actifs tels que la marche ou le vélo, 15% les transports en commun et 2% des deux roues motorisés (INSEE, 2021).
Climat, pollution atmosphérique, impact économique, droit à la mobilité… sont autant de composantes à concilier pour réussir la transition écologique du secteur des transports. Ce défi, qu’il nous faut relever dès aujourd’hui, pourra s’opérer grâce à des ruptures tant technologiques que d’usages et de comportements.
Pour cela, le WWF encourage l’ensemble des acteurs de la société à œuvrer vers des modèles de mobilité plus durables et plus désirables. Notamment, les décideurs politiques, les collectivités et territoires, les entreprises du secteur des transports et les citoyens, par exemple en les accompagnant à multiplier les actions responsables pour faire évoluer leurs pratiques.
Nous visons d’une part à sortir d’un modèle de transports centré sur la voiture individuelle pour s’orienter vers des modes de transports (vélo, bus, métro, etc.) et usages de la voiture (covoiturage et autopartage) plus sobres et vertueux. Nous nous mobilisons notamment pour :
- rendre accessible aux 25 millions de salariés un forfait mobilité durable renforcé,
- tripler la part du covoiturage au quotidien,
- proposer aux ménages des aides pour abandonner un vieux véhicule polluant en échange de modes de déplacements alternatifs (vélo, transports en commun, covoiturage, etc).
D’autre part, nous encourageons la transition vers des motorisations plus sobres et basées un mix 100% renouvelable, pour sortir des hydrocarbures. Nous plaidons pour l'électrification flottes de véhicules d’entreprise, la mise en place d’un malus automobile sur le poids, la décarbonation du fret maritime ou encore la minimisation de l’empreinte écologique des batteries via une approche d’économie circulaire.
Nos actions pour une mobilité plus durable
Pourcentage des Français prêts à utiliser plus souvent les transports en commun, le vélo ou encore la marche à pied (sondage WWF France / IFOP, 2017)
A l’échelle nationale, nous nous mobilisons pour faire bouger les lois, comme la loi d’orientation des mobilités adoptée en 2019, les différents budgets annuels de l’Etat et les plans d’investissement ou de relance. Nous agissons pour que les objectifs écologiques que se fixe l’Etat, comme l’accord de Paris sur le Climat, ne restent pas lettre morte et se traduisent par des des mesures fiscales adéquates.
En 2020, nous nous sommes mobilisés pour dénoncer l’absence de mesure fiscale pour freiner l’explosion du marché des SUV, à l’impact climatique, social et culturel majeur. Une semaine après la publication de nos études, le gouvernement annonçait la création d’un malus automobile pour les véhicules de plus de 1 800 kg. Un premier pas, certes à saluer, mais qui ne touche qu’une « niche » de SUV. Nous poursuivons nos efforts de plaidoyer auprès du gouvernement et des députés pour adopter un malus plus ambitieux, progressif et attentif à l’avenir des ménages les plus modestes.