Les causes et conséquences de la fonte des glaces
Ce n’est pas une breaking news. On en entend parler depuis tout petit, “éteins la lumière, pense aux ours polaires”. Pourtant, la fonte des glaces reste un sujet abstrait, lointain, difficile à saisir pour nous qui habitons le monde à des milliers de kilomètres. Aujourd’hui, WWF se donne pour mission d’apporter un peu de clarté sur un sujet complexe. Au programme : comprendre les causes, étudier les pôles (Arctique et Antarctique), mesurer les conséquences et offrir des pistes d’action. Non. Il n’est pas trop tard pour sauver nos glaciers.
Pour approfondir le sujet :
Dérèglement climatiqueExplique moi les glaciers
C'est l'augmentation du taux de fonte des glaces en 30 ans.
Au fil de son histoire, la Terre a traversé une série de périodes glaciaires. Pourtant, on est toujours là. Ce qui change, c’est qu’aujourd’hui ce phénomène s’accélère et touche des régions jusqu’alors épargnées.
On parle ainsi de fonte des glaces pour désigner l’accélération rapide de la disparition des glaciers durant les dernières décennies (principalement avec le début de l’ère industrielle). Cette accélération n’est pas un phénomène naturel : elle résulte de l’activité humaine, qui réchauffe la surface de la Terre.
Avec le réchauffement climatique, les glaces fondent de plus en plus tôt (trois fois plus rapidement qu’avant) et ont de plus en plus de mal à se reformer en hiver. Selon certaines études, plus de 28 000 tonnes de glaces ont disparu depuis 1994. Oui, c’est beaucoup. Surtout quand on sait que le taux de fonte des glaces a augmenté de 65% en 30 ans, passant de 800 milliards de tonnes par an dans les années 1990 à 1 300 milliards en 2017.
En bref, parler de la fonte des glaces, c’est un peu le serpent qui se mord la queue : l’activité industrielle des hommes conduit à de fortes émissions de gaz à effet de serre qui réchauffent la planète. Ce réchauffement entraîne la fonte des glaces, lesquelles libèrent du méthane (jusqu’alors coincé dans le permafrost) tout en réchauffant les océans et donc conduisent à davantage de gaz à effet de serre.
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Zoom sur les cercles polaires
Arctique
de glace sont perdus chaque décennie.
L’Arctique se situe au pôle nord, c’est un océan entouré de terre, lieu d’habitation de l’ours polaire. L’Arctique est un modérateur de climat. Il aide les courants des océans à circuler, déplaçant les eaux chaudes et froides autour du globe.
De façon naturelle, la banquise arctique s’étend sur tout l’océan et les mers voisines en hiver puis diminue et se rétracte au printemps. A cause du réchauffement climatique, cette danse de l’Arctique est compromise : moins d’étendue en hiver et une diminution plus rapide au printemps.
Entre 2007 et 2020, les niveaux de glace en Arctique ont été les plus bas jamais enregistrés depuis 42 ans d’histoire d’enregistrement satellite. La saison de fonte commence plus tôt que prévu. 13% de glace est perdu chaque décennie. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la banquise arctique se réchauffe deux fois plus rapidement que le reste du globe. Elle pourrait même presque disparaître certaines années en fin d’été à partir de 2050.
Toujours au Nord, la calotte glaciaire du Groenland (2ème plus grande masse de glace après celle de l’Antarctique) aurait atteint un point de non-retour avec 532 milliards de tonnes de glace perdues en 2019, soit l’équivalent de 6 piscines olympiques par seconde.
Antarctique
C'est la hausse des températures relevée en Antarctique ces 50 dernières années.
L’Antarctique se situe au pôle sud, c’est un continent entouré d’océans (la glace y est plus fine). C’est le lieu de résidence des pingouins. L’Antarctique concentre 90% de la glace terrestre et 70% des réserves d’eau douce mondiale gelées.
Selon l’Organisation météorologique mondiale, durant les 50 dernières années, la côte ouest de la péninsule antarctique a été l’une des parties de la planète qui s’est le plus réchauffée, avec une hausse des températures de 3°C dans la région. Ces dernières années, des températures atteignant près de 20°C ont été enregistrées pour la première fois dans la région. Dans les années 1980, l’Antarctique perdait 40 milliards de tonnes de glace par an. De 2009 à 2017 c’est 252 milliards de tonnes chaque année.
D’ailleurs, ce réchauffement ne se concentre pas uniquement sur la terre mais a aussi été relevé dans les océans (+1°C depuis 1995). Il a été établi que le courant polaire antarctique se réchauffe plus rapidement que le reste de l’océan.
Conséquences
La fonte des glaces est donc une conséquence directe du réchauffement climatique, qui est accélérée par l’activité humaine. Les conséquences sont multiples et déjà palpables :
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Une augmentation du niveau de la mer qui conduirait à des inondations et des villes submergées.
Au XXème siècle, le niveau de la mer a connu une hausse de 1,4 millimètre par an, aujourd’hui, c’est 3,6 millimètres par an. Déjà avec une dizaine de centimètres, des villes telles que New York, Tokyo, Shanghai ou encore la Floride, se retrouveront sous l’eau. Dans le pire des scénarios, avec une fonte du Groenland et de l’Antarctique, le niveau de la mer pourrait augmenter de 70 mètres. Alors là, on ne vous laisse même pas imaginer la situation…
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La perte d’habitat pour les populations locales.
Des régions submergées par les eaux pourraient conduire à un déplacement de millions de populations lié aux catastrophes naturelles. C’est déjà le cas en Afrique (Maghreb) et en Asie (Bangladesh) où les conséquences climatiques se font ressentir : pénurie d’eau, désertification, famine etc.
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Des conditions météorologiques incertaines et extrêmes : fortes pluies, sécheresse, feu, tornades etc.
En 2021, le bilan est lourd : incendies en Grèce, en Turquie et en Californie, fortes pluies et inondations en Chine et en Belgique…
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La fonte du permafrost (ou pergélisol).
Un sol gelé en permanence dans l’hémisphère nord-est qui, tel un bouclier, maintient le carbone en dessous de la glace sous forme de plantes et d’animaux en décomposition. Avec la fonte du permafrost, méthane, CO2 et bactéries sont libérés dans l’atmosphère.
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Des espèces en voie de disparition et un cycle naturel menacé.
Certaines espèces ne pourront plus survivre dans leurs habitats ce qui conduira à un déséquilibre de la chaîne alimentaire. Par exemple, la distribution des colonies de pingouins en Antarctique sera remplacée par une colonisation de plantes.
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Des ressources d’eau douce en péril.
L’Antarctique concentre 70% des réserves d’eau douce. Avec la fonte des glaces, l’eau douce se mélange aux eaux salées des océans, appauvrissant les réserves mondiales.
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Une altération des courants océaniques.
Les courants permettent de réguler les températures. C’est le cas de l’Amoc (la circulation méridienne de renversement de l’Atlantique) qui permet à l’eau chaude de remonter vers le nord avant de descendre en profondeur les eaux froides vers le sud. La hausse des températures modifie directement le rôle des courants.
Comment agir ?
A titre individuel, nous pouvons poursuivre nos engagements et nos “petits” gestes du quotidien.
Le principal levier d’action pour un phénomène global se joue (vous l’aurez deviné), au niveau international. Gouvernements et industries doivent prendre leurs responsabilités et agir conformément aux préconisations du GIEC avec notamment le maintien des températures sous 1,5-2°C.
Avec peu de données (pas facile de mener des études à l’autre bout du monde et sous des températures glaciales), la fonte des glaces reste un phénomène difficile à étudier. Il existe des prédictions mais l’incertitude demeure.
Les chercheurs évoquent d’autres idées : utiliser des canons à neige pour stabiliser les glaciers, bâtir un mur sous-marin pour réduire le contact entre glace et eaux chaudes, pomper le CO2 des eaux de surface pour le rejeter en profondeur et bien d’autres. Des idées badass sur le papier mais qui interrogent (comme toujours) l’impact énergétique.
A titre individuel, nous pouvons poursuivre nos engagements et nos “petits” gestes du quotidien en adoptant une consommation d’énergie consciente et respectueuse, en ayant le souci de nos déchets, de notre alimentation, de nos transports, etc.
Chez WWF, on est loin de baisser les bras et on est convaincus que nous avons tous le pouvoir d’agir à notre échelle.