Désert de Chihuahua
Désert de Chihuahua : un décor somptueux et une faune étonnante
S’étendant au Sud-Est des États américains de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et du Texas jusqu'au centre du Mexique, le désert de Chihuahua propose des décors naturels somptueux, une multitude de paysages et de couleurs qui constituent un panorama unique.
Le Chihuahua est le plus riche du point de vue de la diversité biologique parmi les déserts d'Amérique du Nord. Il s’étend du Sud-Ouest des États-Unis jusque dans les hauts plateaux mexicains. En raison de l’altitude élevée de la région, les hivers et les nuits sont fraîches alors que les journées d’été peuvent faire monter le thermomètre jusqu'à 40°C. On enregistre très peu de précipitations dans la région, mais les ressources en eau sont fournies par des sources souterraines, des petits ruisseaux et le Rio Grande.
Le désert abrite plus de 130 mammifères, 3 000 espèces végétales (dont 1 000 sont endémiques), plus de 500 espèces d’oiseaux et 110 de poissons d’eau douce indigènes. Dans le maquis du désert, les géocoucous s’attaquent aux lézards sans oreilles pendant que les aigles royaux tentent de s’emparer des lièvres de Californie, cachés au milieu des agaves et des créosotiers. Chaque année, des millions de monarques migrent du Canada et des États-Unis jusqu’aux forêts centrales du Mexique et, en passant, pollinisent des milliers d’espèces de plantes dont les cactus du désert de Chihuahua.
Un désert en danger
Ce magnifique paysage désertique est menacé par la croissance démographique, la mauvaise gestion de l’eau, l'expansion de l’agriculture, les espèces envahissantes, le commerce illégal lié aux espèces sauvages et la faible considération de l’importance écologique du désert. Les bassins versants de la région souffrent de leur surexploitation, de la construction de barrages, de l'extraction d’eau souterraine, de la pollution et des impacts du changement climatique.
Big Bend sous tension
La pression démographique dans la région du Big Bend, la grande courbure du cours du Río Grande, frontière internationale entre le Mexique et les États-Unis, représente la plus grande menace pour le Nord du désert de Chihuahua. Les populations pauvres de la région sont largement tributaires des ressources naturelles du désert pour assurer leur subsistance et la pression accrue sur ces ressources met en danger l’écosystème du territoire.
Pénuries d’eau
Le réseau hydrographique du Rio Grande est la principale source d’eau pour les 5,5 millions de personnes vivant à la frontière et les eaux fluviales font déjà l'objet de prélèvements excessifs (150 % de leur capacité), surtout de la part du secteur agricole. Les eaux souterraines sont également sous pression puisqu’on compte 43 aquifères surexploités dans la région.
Conversion des terres
Le surpâturage par le bétail (moutons et chèvres) décime les plantes indigènes, augmente le nombre d’arbustes et accentue la désertification. L'extraction de ressources naturelles (cuivre, gypse, sel, chaux, sable) dégrade également la biodiversité et met en péril plusieurs espèces fauniques et floristiques, dont certaines souffrent par ailleurs du braconnage.
Que fait le WWF dans le désert de Chihuahua ?
Le WWF travaille sur un certain nombre de projets visant à protéger le Chihuahua. Ceux-ci mettent l’accent sur la restauration des habitats de la rivière et la conservation des prairies et des zones humides. Favoriser la collaboration des deux côtés de la frontière entre les États-Unis et le Mexique est la clé pour déployer des efforts de conservation efficaces.
Le WWF est impliqué au Mexique et aux États-Unis et collabore avec les organismes gouvernementaux, les propriétaires fonciers et les ONG locales. Nous travaillons des deux côtés de la frontière américano-mexicaine pour mettre en œuvre un plan de gestion intégrée de la conservation dans la région de Big Bend, au Texas et dans le nord du Mexique.
Avec nos partenaires binationaux, nous avons lancé une campagne de recherches scientifiques pour mieux comprendre l’état actuel du Rio Grande et les changements qui s’y opèrent. Dans le cadre du programme de restauration des hautes terres, le WWF travaille avec le peuple Tarahumara sur une série de projets qui tissent un lien entre conservation des ressources naturelles et considérations socio-économiques. Ces projets portent sur la réduction de l’érosion des sols, l'amélioration de la disponibilité de l’eau, la mise en place d'installations de traitement de l’eau et la revégétalisation des hautes terres.
Enfin, le WWF contribue à modifier le cadre juridique mexicain afin de minimiser les impacts environnementaux des concessions de gestion de l’eau et de créer un système d’incitations économiques pour la gestion durable des prairies. Parmi les actions de restauration de l’écosystème ont peut citer l’arrachage sur 35 km de rive d’herbe à éléphant - une espèce exotique envahissante - le long du Rio Grande qui ont eu des bénéfices hydrologiques immédiats ainsi que pour la vie sauvage riveraine et aquatique, au même titre que la réouverture de chenaux et bras morts qui a permis une meilleure régulation des crues qui affectent 2500 habitats des deux côtés de la frontière.
Agissez avec le WWF
Chacun d’entre nous peut se mobiliser et agir au côté du WWF pour faire face au plus grand défi de notre siècle. La sauvegarde des espèces et des espaces menacés ne se fera pas sans votre aide. Ensemble nous sommes la solution !