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Vue aérienne du lac Tarapoto en Amazonie du Nord

Le lac Tarapoto devient site Ramsar

Le complexe de zones humides du lac Tarapoto, un des principaux lieux de présence du dauphin rose de l’Amazonie colombienne, vient tout juste d’être intégré à la liste de la convention Ramsar sur les zones humides d’importance internationale. Cette reconnaissance internationale des zones humides est le résultat de plus de 10 ans de travail conjoint entre le WWF Colombie, la fondation Omacha et le ministère de l’Environnement.

Une réussite pour la conservation de la biodiversité

« Notre objectif est d’inscrire au moins 5 écosystèmes supplémentaires en tant que sites Ramsar et que 30 millions d’hectares soient déclarés comme zones protégées. » Juan Manuel Santos, président colombien.

Le jeudi 25 janvier, le président colombien, Juan Manuel Santos, accompagné du ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Luis Guillermo Murillo et du WWF, a annoncé cette information depuis Puerto Nariño. 

Selon le président Santos « Cette reconnaissance promeut la coopération internationale des projets de conservation de la biodiversité et contribue à protéger cet écosystème spécifique ainsi que toutes nos ressources naturelles. Nos zones humides sont parmi les environnements les plus productifs au monde. Notre objectif est d’inscrire au moins 5 écosystèmes supplémentaires en tant que sites Ramsar et que 30 millions d’hectares soient déclarés comme zones protégées, d’ici la fin de mon mandat. »

Mary Lou Higgins, directrice du WWF Colombie a déclaré « C’est une réussite globale importante pour la conservation des écosystèmes stratégiques d’eau douce. Il s’agit également d’une opportunité de préserver l’habitat critique d’espèces prioritaires, telles que le dauphin rose. Cet objectif fait partie intégrante du Programme Amazonie du Nord.»

L’importance écosystémique du lac Tarapoto

Surface du lac Tarapoto

Le lac abrite plus de 883 espèces de plantes, 244 espèces d’oiseaux, 176 espèces de poissons, 30 espèces de reptiles, 201 espèces de mammifères et 57 espèces d’amphibiens.

Le système du lac Tarapoto couvre 40 000 hectares, créant ainsi un écosystème aux niveaux de biodiversité incroyable.

Comme l’explique Fernando Trujillo, Directeur de la Fondation Omacha, Tarapoto fonctionne comme une « garderie » pour les dauphins, et demeure un site clé pour élever leur progéniture. C’est également un site de reproduction pour les poissons, moyen de subsistance des communautés indigènes vivant sur place. Le nouveau site Ramsar est l’un des sites sur lequel le WWF Colombie a installé des émetteurs permettant de suivre les cétacés le long de l’Amazone, et ce, afin de mieux comprendre leurs déplacements et leur utilisation de l’habitat.

Le Lac Tarapoto est d'autant plus important qu'il s’agit d’un habitat clé pour les espèces menacées comme le pirarucú (Arapaima gigas), le lamantin (Trichechus inunguis), le caïman noir (Melanosuchus niger) et le jaguar (Panthera onca).

Cependant, ce trésor naturel fait face à de potentielles menaces dues à la surpêche, l’extraction de bois, le braconnage et le tourisme de masse. Cette inscription à la liste Ramsar crée une énorme opportunité de réduction des menaces à travers une meilleure gestion territoriale en collaboration avec les communautés locales.

Femme indigène en vêtement traditionnel, lac Tarapoto en Amazonie du Nord
Quatre enfants participant à un atelier éducatif sur la biodiversité du lac Tarapoto en Amazonie du Nord
Trois enfants indigènes et un chien autour du lac Tarapoto en Amazonie du Nord

Un soutien aux communautés locales

Pendant que le tourisme génère des revenus pour l’économie locale, la surpêche et le tourisme incontrôlé menacent d’altérer l’équilibre de ce trésor naturel.

À la différence de beaucoup d’autres lieux Ramsar, le lac Tarapoto se situe au sein d’une réserve indigène. Les 22 communautés indigènes y vivant dépendent de la pêche comme ressource alimentaire vitale depuis des générations. Plus récemment ils ont également tissé des liens économiques via d’autres activités comme le tourisme. Puerto Nariño, où l’on peut facilement observer des dauphins roses, est l’une des destinations de tourisme nature les plus visitées de l’Amazonie colombienne. 

L’inscription à la liste Ramsar vise à fournir davantage d’alternatives aux communautés locales et à consolider le programme de gestion des pêcheries que le WWF, dans le cadre du Programme Amazonie du Nord, a soutenu aux côtés des pêcheurs locaux pour s’assurer d’une gestion responsable des stocks de poissons. L’un des grands avantages de l’inscription du site à la liste Ramsar réside dans le potentiel à accentuer la coopération internationale pour financer les projets de conservation alignés avec les besoins de la communauté. Cette inscription a été soutenue par les communautés indigènes Ticuna, Yagua et Cocama.

Selon Lilia Java, chef de l’une des communautés indigènes de la zone, « l’inscription du Lac Tarapoto à la liste Ramsar est une opportunité de renforcer, protéger et conserver nos ressources naturelles, culturelles et sociales, tout en gardant à l’esprit que ce processus ouvre des portes à des financements de projet. » 

Avec cette inscription, la Colombie s’engage à préserver la biodiversité unique et les caractéristiques hydrologiques du lac Tarapoto.

Coucher de soleil sur la forêt amazonienne, Guyane

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