COP21 Paris 2015 : Les prémices du changement ?
À l'occasion du premier anniversaire de la COP21, le WWF a souhaité revenir sur les temps forts qui ont marqué cette année. En s'appuyant sur des articles, des rapports et des images précédemment publiées, nous vous invitons à parcourir à nouveau quelques événements clés de décembre 2015 jusqu'à l'ouverture de la COP22.
Ouverture de la COP21
Du 30 novembre au 12 décembre 2015, la France a présidé et accueilli la 21ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21/CMP11). Les décideurs de 195 pays se sont réunis à Paris pour parvenir à un accord mondial sur le climat qui soit aligné sur la science et l'équité, tout en engageant des réductions de gaz a effet de serre et des soutiens, pour réussir à contenir le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C voire 1,5°C.
Au-delà du seuil critique, la survie de nombreuses communautés et écosystèmes comme les récifs coralliens, les glaces arctiques et les îles du Pacifique est particulièrement menacée.
C'est le moment d'agir face au dérèglement climatique http://t.co/hTvVsXdoTx#COP21 #WWF pic.twitter.com/CRiSBomZvW
— WWF France (@WWFFrance) 12 septembre 2015
« La science nous alerte sur l’urgence d’agir sur le changement climatique. Nous attendons de la COP21 qu’elle aboutisse à un plan climatique ambitieux pour réduire les émissions de GES, promouvoir les énergies renouvelables, mobiliser les financements annoncés par les pays et protéger les écosystèmes tels que les forêts et les océans qui sont des puits de carbone importants. Sans un tel plan, nous ne pourrons pas faire face au changement climatique et donc assurer un avenir plus sûr pour nous tous. »
Adoption de l'Accord de Paris
Après plus de 4 ans de négociation, le 12 décembre 2015 marque un moment historique : les gouvernements ont adopté un accord universel sur le climat. Cet accord pose les jalons d’une action sur le long terme pour lutter contre le changement climatique, même s'il en faudra davantage pour sécuriser un cap qui nous permettra de maintenir les températures à 1,5°C. Ce nouvel accord devra être renforcé de façon continue et les gouvernements devront agir à tous les niveaux pour réduire leurs émissions, financer la transition énergétique et protéger les plus vulnérables.
« Grâce à l’accord de Paris, nous avons franchi une étape importante mais ce n’est pas suffisant. Nous devons, à présent, travailler au renforcement des ambitions nationales amorcées par cet accord. (...) Les pays doivent revenir l’an prochain avec la volonté d’appliquer et de renforcer les engagements qu’ils ont fait ici à Paris. »
Signature de l'Accord de Paris
Plus de 175 représentants de pays se sont réunis au plus haut niveau, au siège des Nations unies à New York, pour signer l’Accord de Paris sur le climat adopté à la COP21. Ils ont ainsi acté leur volonté de poursuivre leurs efforts pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous du seuil critique de 1,5° C.
« C’est un moment d’Histoire. Jamais auparavant un aussi grand nombre de pays n’avait signé un accord international en une seule journée », a déclaré le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon, en français, à la tribune de l’assemblée générale de l’ONU à New York. Il est fondamental que les pays restent concentrés sur cet objectif et revoient à la hausse leurs efforts à domicile pour l’atteindre. Chaque pays signataire doit maintenant ratifier au plus vite l’Accord de Paris et le traduire par des actions concrètes.
La transition énergétique dans le monde est en marche
En septembre 2015, le WWF a publié un rapport présentant 15 grands signaux qui démontraient que la transition énergétique mondiale était amorcée et irréversible. L’objectif de ce rapport : contribuer à faire évoluer le cadre de pensées de nos dirigeants, leur faire prendre conscience de l’ampleur, souvent sous-estimée, de cette transformation et souligner la nécessité d’accélérer le pas si nous voulons tenir les engagements d’un réchauffement en dessous des 2°C.
Croissance des énergies renouvelables, multiplication des actions des villes, stagnation des émissions de CO2 liées à l’énergie, nombreux engagements des entreprises dans l’initiative Science Based Targets afin d’aligner leurs objectifs de réduction d’émission sur une trajectoire de moins de 2°C de réchauffement climatique, augmentation continue du nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables sont autant d'exemples positifs à noter !
Mais il faut sortir au plus vite du charbon
Les pays du G7, qui se sont réunis au Japon les 26 et 27 mai, ont soutenu l’industrie du charbon dans le monde à hauteur de 42 milliards de dollars d’aides publiques internationales entre 2007 et 2015, dont 2,5 milliards uniquement en 2015.
C’est le résultat d’une étude menée par le WWF, le Natural Resources Defense Council et Oil Change International qui appellent les pays du G7 qui ne l’ont pas encore fait, en particulier le Japon et l’Allemagne, à prendre, lors de ce sommet, l’engagement de cesser leur soutien public au charbon à l’étranger.
Succession de ratifications de l'Accord de Paris par les pays
A la date du 21 septembre 2016, 60 pays avaient déposé leurs instruments de ratification de l’Accord de Paris couvrant ainsi 47,76% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est le bilan de l’événement de haut niveau qui était organisé à ce jour par Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU en marge de l’Assemblée générale. Pour entrer en vigueur, rappelons que l’Accord de Paris devait être ratifié par au moins 55 pays, représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) mondiales. Si le nombre de pays a été dépassé, 7% des émissions doivent encore être couverte.
Entrée en vigueur de l'Accord de Paris et Ouverture de la COP22
L'Accord de Paris sur le climat est entré en vigueur le 4 novembre 2016, posant ainsi un nouveau cadre universel pour lutter contre le changement climatique. La COP22, qui s'est tenue du 7 au 18 novembre à Marrakech (Maroc), devait donc permettre de relever un double défi : clarifier les règles de sa mise en œuvre et impulser une accélération de l'action dans son ensemble pour honorer les engagements pris à Paris lors de la COP21. L’Accord de Paris, ainsi que les 163 contributions nationales annoncées par l'ensemble des pays vers la COP21, constituent la feuille de route mondiale en matière de lutte contre le changement climatique.
« La COP22 doit clarifier les règles d'engagement de l'Accord de Paris, mettre l’ensemble des acteurs, États, entreprises, villes, et tous les acteurs concernés, face à leurs responsabilités pour que leurs engagements soient de plus en plus ambitieux. Nous devrons quitter cette nouvelle session de négociations après avoir défini un cadre plus solide tout en sachant que nous sommes déjà en mesure de créer le monde que nous voulons. »
Premier test réussi ?
A la conclusion de la COP22, 111 pays ont ratifié l’Accord de Paris soulignant son importance historique. Pourtant, il reste du travail. L’écart entre ce que préconise la science pour éviter les pires impacts du changement climatique et les engagements pris par les pays vers la COP21 ne cesse de se creuser. Réduire au plus vite les émissions et se préparer aux impacts du changement climatique est essentiel pour l’avenir de l’Humanité, son bien-être et sa sécurité.
"Si les négociations onusiennes sur le climat font toujours l’objet de rebondissements, elles ont permis à la COP22 d’aboutir au résultat auquel on pouvait s’attendre : donner corps à la promesse de l’Accord de Paris afin qu’il soit pleinement mis en œuvre. Le travail mené à Marrakech ne restera pas dans les annales mais il représente une étape nécessaire pour dérouler l’Accord." déclare Manuel Pulgar-Vidal, Directeur international Énergie & Climat au WWF.