Déployer les projets de restauration écologique en mer Méditerranée

La restauration écologique procède avant tout d’une prise de conscience générale, d’une ambition politique pour inverser la perte de biodiversité, à l’instar des politiques énergétiques en lien avec les changements climatiques qui ne cessent de mobiliser la société. Concernant les territoires, c’est là une occasion unique de reconnaître l’Océan comme un bien commun à gérer avec des investissements à moyen et long terme qui visent aussi bien des gains écologiques que des retombées socio-économiques. 

• La restauration écologique intègre les enjeux de protection et de rétablissement des écosystèmes marins à l’ensemble de l’espace maritime, aussi bien dans les Aires marines protégées (AMP) qu’en dehors tout en renforçant la connectivité écologique.

• La restauration écologique étend la problématique de protection et de rétablissement des écosystèmes marins à l’ensemble des habitats marins qu'ils soient reconnus dans les textes règlementaires ou non, notamment les habitats à fond sableux ou vaseux dans lequel se trouve une majorité des espèces.

Dès lors, il s’agit de proposer une stratégie à l’échelle de la façade pour accompagner l’ensemble des porteurs de projets afin de stimuler et financer l’émergence de nouvelles initiatives cohérentes et pertinentes. Dans cette perspective, le WWF France formule différentes propositions d'opérations de restauration à mettre en œuvre d’ici 2030 : 

• encourager les bonnes pratiques en vue d’atteindre des objectifs ambitieux d’ici 2030 ;

• faire un suivi des opérations avant le prochain bilan de 2027 de la façade méditerranéenne ;

• financer de nouveaux dispositifs de restauration à mettre en œuvre avant 2027 ;

• sensibiliser et former les acteurs de cette restauration.

Lorsque les pressions sont supprimées, les écosystèmes marins retrouvent un équilibre écologique, c’est ce qu’on l’appelle la restauration passive. Néanmoins cette terminologie peut prêter à confusion en laissant entendre qu’elle consiste simplement à ne rien faire et elle peut sembler moins efficace que la restauration dite active qui se fait notamment par transplantation ou ré-implantation d’espèces. Dans la réalité, les effets de la restauration naturelle ou passive sont plus positifs pour le milieu marin que ceux de la restauration active. Il faut avant tout ne plus dégrader et stopper les pressions pour enclencher la restauration naturelle avant d’envisager des opérations de restauration active.