Fish Forward : une pêche durable pour les hommes et les écosystèmes
Le projet Fish Forward, co-financé par l’Union européenne et développé dans 11 pays européens, a pour mission de renforcer la viabilité économique, sociale et écologique de la consommation de produits de la mer. La sensibilisation des consommateurs est au cœur de cette action menée par le WWF.
La pêche durable : une pratique aux retombées positives pour tous
Si les mers du globe formaient un pays, elles constitueraient rien de moins que la 7ème économie mondiale.
La pêche durable représente, sans aucun doute, la meilleure solution pour les différents acteurs de la filière des produits de la mer afin de lutter contre la surpêche et l’appauvrissement des pêcheurs des pays en développement. L’environnement est le premier bénéficiaire de la pêche et de l’aquaculture durables. En effet, ces pratiques permettent de reconstituer les stocks halieutiques et leurs habitats et de mettre un terme aux prises accessoires. Elles sont, par conséquent, une garantie de revenus pour les individus dont la subsistance dépend de la pêche, notamment dans les pays en développement. Ces pays emploient 97% de la main d’œuvre de pêche dans le monde et la pêche durable leur assure un avenir moins incertain.
Le consommateur est également directement impacté par des activités de pêche et d’aquaculture plus responsables. De meilleures pratiques qui permettent à tous de consommer du poisson encore longtemps.
La pêche durable profite à l’économie. Actuellement, la valeur des biens et services d’origine océanique s’élève à 2 500 milliards de dollars par an. Les produits de la mer font partie des matières premières les plus échangées au monde. Cependant, la rentabilité de l’industrie halieutique est menacée par les pratiques non durables. Les activités de pêche durable, garantissant la préservation des espèces et la gestion efficace des stocks, permettraient, selon certains experts, de dégager d’importantes recettes, le potentiel resté inexploité avoisinerait les 83 milliards d’USD.
Une consommation déraisonnée qui impacte des millions d’individus
Des océans à bout de souffle !
Environ 31% des stocks halieutiques connus dans le monde sont surexploités, 90% pleinement exploités.
Omniprésent dans nos assiettes, le poisson est aujourd’hui l’un des aliments les plus consommés au monde et la première source de protéines pour nombre d’entre nous. La consommation de poisson a d’ailleurs explosé en un demi-siècle, ce qui pose aujourd’hui un réel problème quant à la surpêche de nombreuses espèces qui, désormais, sont menacées de disparition. En 1960, un individu consommait 9,9 kg de poisson en moyenne par an là où nous avoisinons aujourd’hui les 20 kg par an. Près du double ! Pour satisfaire cette demande grandissante, les pêcheurs, toujours plus nombreux, doivent prélever davantage de poissons quitte à épuiser les stocks de certaines espèces.
A l’heure actuelle, 90% des stocks de poissons sont victimes de surpêche. Nous en pêchons davantage que ce que l’océan peut nous en offrir : cette activité n’est donc pas durable et risque de mettre en péril bon nombre d’espèces.
En parallèle, les océans font face à l’essor des activités halieutiques non contrôlées et illégales, auxquelles s’ajoutent les prises accessoires qui chamboulent l’écosystème marin. Ces pratiques non durables accentuent encore les pressions qui pèsent sur les mers du monde entier.
En parallèle, les activités de pêcherie ou en lien avec la pêche représentent, pour 800 millions d’êtres humains, la première source de revenus. Cela est particulièrement vrai pour les pays en développement d’où proviennent 61% des poissons et des produits issus de la mer consommés dans le monde. Si toutes les ressources sont tournées vers l’export, les habitants de ces pays voient leur nourriture disparaître et leur espoir de percevoir un revenu stable s’envoler.
Le constat est donc sans appel : il est urgent d’agir sans quoi nos océans seront bientôt décimés et des millions d’individus se retrouveront sans moyens de subsistance.
Un projet pour que tous les partis soient gagnants
Chaque consommateur a les moyens de contribuer à une économie mondiale plus responsable pour les humains et pour la nature en achetant indépendamment et consciemment des produits durables.
La sauvegarde des océans, la reconstitution des stocks ainsi que l’assurance d’un revenu pour des millions d’individus dépendants de la pêche sont des combats que chacun peut mener au quotidien.
C’est dans cette optique que le WWF a lancé pour une durée de 3 ans le projet Fish Forward, financé par l’Union européenne, dans 11 pays européens. Ce projet vise à sensibiliser les consommateurs aux conséquences écologiques, économiques et sociales de leur consommation de poisson. Pour ce faire, nous agissons au quotidien pour encourager les consommateurs à privilégier des poissons issus de la pêche durable et labellisés MSC ou ASC. Nous contribuons d’ailleurs dans le cadre de ce projet à l’instauration d’un cadre législatif favorisant la production et l’exploitation durables des produits de la mer.
Dans le cadre de ce projet nous avons publié en 2016 un consoguide poisson (disponible en ligne et téléchargeable en bas de page) permettant à chacun, au moyen d’un code couleur, de voir quelles sont les espèces menacées et donc à proscrire, et quelles sont celles à privilégier. C’est en changeant nos habitudes de consommation que nous pouvons agir directement pour l’environnement.
En parallèle, le WWF soutient activement la lutte contre les activités de pêche illégale qui aujourd’hui mettent en péril un nombre très important d’espèces. Dans un souci de préservation et d’amélioration des moyens de subsistances des pêcheurs en Europe mais, surtout dans les pays en voie de développement, nous agissons pour assurer une production de produits de la mer et une consommation de poisson viable et durables.