Les obligations vertes
La France a lancé sa première obligation souveraine « verte » (« green bond ») en début d’année 2017, pour financer des investissements écologiques. Un pas décisif vers la transition énergétique et une victoire pour le WWF qui poussait ce sujet depuis longtemps !
Pour approfondir le sujet :
Levier d'action : engager les institutions financièresUn manque de critères solides
S’adaptant lui aussi aux nouvelles contraintes liées à la transition énergétique, le secteur de la finance innove. L’un des produits issus de cette prise de conscience environnementale est le « green bond » ou « obligation verte », soit un emprunt financier émis sur le marché, qui à la différence d’une obligation classique sert uniquement à financer des projets à bénéfice environnemental.
Convaincu du fort potentiel du marché des obligations vertes pour accéder la transition écologique et énergétique grâce aux capitaux publics et privés qu’il permet de lever, le WWF mène des actions de lobby pour la sécurisation du marché des obligations vertes en devenir.
Toutefois, ce nouveau marché manque à ce stade de critères et de référentiels solides. Dans la plupart des cas, c’est l’émetteur lui-même qui définit ce qui est vert et ce qui ne l’est pas, sans garde-fous appropriés. Il existe donc un risque réel de « green washing » qui pourrait perturber le développement de ce marché naissant.
Sécuriser le développement du marché
Le 13 juin 2016, le WWF publiait un rapport intitulé “Les obligations vertes doivent tenir leur promesse” dans lequel il appelle à des normes fiables, crédibles, suffisamment précises et largement acceptées. Seule une obligation pour laquelle l’émetteur peut démontrer des bénéfices environnementaux tangibles et mesurables, certifiés par un organisme indépendant, devrait être considérée comme une « obligation verte ».
Le rapport propose des axes de travail pour tous les acteurs du marché (émetteurs, banques d’affaires arrangeuses, investisseurs, prestataires de service - fournisseurs d’accès externes y compris) afin de sécuriser collectivement le marché des obligations vertes.
En amont de la publication du rapport, le travail de plaidoyer du WWF France a fait émerger un débat sur le rôle primordial des pouvoirs publics dans le développement du marché des obligations vertes.
Seule une obligation pour laquelle l’émetteur peut démontrer des bénéfices environnementaux tangibles et mesurables, certifiés par un organisme indépendant, devrait être considérée comme une « obligation verte ».
La France confirme son leadership
Confirmant son rôle moteur dans la continuité des ambitions de l’Accord de Paris sur le climat, dès 2017, la France est devenu le premier État au monde à émettre un emprunt vert.
En avril 2016, lors de la conférence environnementale, le Président de la République a annoncé que la France allait développer les green bonds et qu’il serait le premier pays à émettre une obligation verte d’État. C’est chose faite !
"Cette annonce est un signe de plus du leadership de la France en matière de finance verte. Elle a deux effets positifs importants : le premier est de montrer que c'est possible et donc d'entraîner les autres pays qui réfléchissent à le faire, comme la Chine ou le Royaume-Uni. Le deuxième effet est de sécuriser 9 milliards de financement public pour la transition écologique quelque soit le résultat des futures échéances électorales." déclare Pascal Canfin.
Le WWF France se félicite de l'annonce faite le 2 septembre 2016 par Michel Sapin et Ségolène Royal de l'émission par la France d'obligations vertes souveraines, qui s’est concrétisée à la veille du G20, par un engagement de 9 milliards d'euros sur trois ans.