PHAROS4MPAs : un référentiel environnemental pour les activités maritimes au sein des Aires Marines Protégées de Méditerranée
Malgré leur statut d’espaces délimités visant à protéger l’environnement marin à long terme, les Aires Marines Protégées (AMP) de Méditerranée sont confrontées à la croissance de l’économie maritime. Il est donc urgent que les AMP se dotent d’un référentiel environnemental permettant d’encadrer le développement des activités maritimes sur leur territoire. C’est tout l’objet du projet PHAROS4MPAs.
Des volontés politiques ambivalentes
Tous les secteurs traditionnels de l’économie maritime devraient continuer à croître au cours des 15 prochaines année.
Les Aires Marines Protégées sont des parcelles de mer et de littoral spécialement établies pour protéger les écosystèmes marins et contribuent à la restauration des milieux et à la reconstitution des ressources halieutiques. Actuellement, 7,4% du bassin méditerranéen est couvert par des Aires Marines Protégées, qui sont de véritables laboratoires de développement durable pour les activités humaines.
Déjà en 2015, le rapport MedTrends du WWF montrait que tous les secteurs traditionnels de l’économie maritime tels que le tourisme, le transport maritime, l’aquaculture, l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures devraient continuer à croître au cours des 15 prochaines années, à l’exception de la pêche professionnelle. A ce jour, il constitue encore le seul rapport à donner une vision globale et intégrée de l’évolution des activités économiques maritimes.
De ce fait, les secteurs maritimes commencent à opérer de plus en plus fréquemment à proximité, voire à l’intérieur, des AMP avec des impacts environnementaux croissants attendus, alors que dans le même temps, la directive-cadre européenne “Stratégie pour le Milieu Marin” (adoptée le 17 juin 2008) demande aux Etats européens d’atteindre un bon état écologique (BEE) des mers européennes d'ici 2020.
Définir un référentiel environnemental pour les principaux secteurs de l’économie maritime présents en Méditerranée représente donc un défi transnational pour les Aires Marines Protégées.
Une approche transnationale au service de la Grande Bleue
L’approche transnationale du partenariat permettra de faire face aux défis communs des différents territoires de la Méditerranée.
De nombreux projets et autres initiatives de l'Union Européenne ont publié des résultats et des recommandations concernant les AMP et leurs interactions avec les secteurs économiques, mais une approche intégrée méditerranéenne n’a jusqu’alors encore jamais été réalisée.
En capitalisant sur les résultats de ces précédents travaux, le projet PHAROS4MPAs a pour but de fournir un cadre intégré de recommandations relatif à la collaboration entre les AMP méditerranéennes et les acteurs du secteur maritime.
L’objectif ? Améliorer l’efficacité de la gestion et harmoniser les pratiques du réseau des AMP méditerranéennes.
In fine, l’ambition est de renforcer la conservation de la biodiversité marine et des écosystèmes naturels.
Ce projet de capitalisation, mené par le WWF France et basé sur un partenariat mêlant ONG, partenaires institutionnels et scientifiques de six pays, portera sur 8 secteurs d’activités :
- ENERGIE : parcs éoliens offshore
- TRANSPORT : trafic maritime et ports, croisières
- TOURISME : plongée sous-marine, navigation de plaisance, pêche sportive et récréative
- PÊCHE : aquaculture, petite pêche
Mise en oeuvre du projet
Le projet, qui se déroule sur 18 mois, de février 2018 à juillet 2019, est financé par Interreg Med à hauteur de 1.02M€, un programme financé par le Fonds Européen de Développement Régional.
PHAROS4MPAs se déroulera en trois temps :
- Rassembler et analyser les précédents travaux réalisés pour chaque secteur d’activité et les adapter au contexte méditerranéen. Un comité consultatif, composé des différents partenaires et consultants externes, est constitué pour chaque secteur d’activité.
- Elaborer des recommandations à partir des résultat des études préliminaires pour chaque secteur d’activité.
- Diffuser les résultats et recommandations auprès des différents partenaires et cibles du projet. L’objectif : susciter l’appropriation et engager les parties prenantes à adopter ces recommandations.
L’innovation de ce projet, au delà de son approche intégrée et proactive, repose également sur la diversité de ces publics cibles : les AMP méditerranéennes, représentées par le réseau MedPAN et les autorités de tutelles nationales des AMP, les autorités nationales en charge d’atteindre le bon état écologique des mers et la planification spatiale maritime des 8 pays du projet, les acteurs de l’économie maritime et les institutions internationales (Convention de Barcelone, Commission Européenne, UICN).
A travers ce projet, les AMP continuent de jouer leur rôle de laboratoires de développement durable !