WHERE : explorer les autoroutes marines des baleines à bosse dans la mer de Corail
Le projet WHERE (Humpback Whale Habitat Exploration to improve spatial management in the natural park of the CoRal sEa) a pour objectif de décrire et comprendre la distribution spatiale des baleines à bosse dans le Parc naturel de la mer de Corail pour en améliorer la gestion.
Quand le manque de connaissance pénalise la conservation
Il est crucial de mieux connaître le statut de cette espèce dans la ZEE (Zone Économique Exclusive) calédonienne afin que des mesures de gestion efficaces puissent être adoptées dans le cadre du nouveau parc naturel.
Le Parc naturel de la mer de Corail (PNMC), en Nouvelle-Calédonie, a été créé en 2014 et couvre une superficie de 1,3 million de km². Il abrite divers écosystèmes marins et une biodiversité exceptionnelle, notamment des espèces migratrices comme les baleines à bosse.
Au cours du siècle dernier, les baleines à bosse ont été activement chassées et on estime que moins de 10% d’entres elles ont survécu. Si aujourd’hui, la plupart des populations se reconstruisent, celle d’Océanie reste considérée comme « En danger » par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).
En période de reproduction, les baleines à bosse fréquentent différentes zones de Nouvelle-Calédonie, mais seules celles au Sud de la Grande Terre ont fait l’objet d’études approfondies. De nombreux autres habitats potentiels ont été caractérisés dans le PNMC, mais il n’existe que peu d’informations sur ces zones reculées et inhabitées. On sait, en revanche, que les baleiniers du 19ème siècle n’hésitaient pas à braver ces eaux dangereuses pour chasser la baleine, signe qu’à une autre époque elles s’y trouvaient en nombre important.
S’informer sur les baleines pour mieux les protéger
L'indispensable contribution des donateurs
La somme de 45 000 euros est nécessaire à l’achat de 10 balises satellitaires ARGOS avec enregistreur de plongée pour suivre les baleines à bosse et mieux les protéger dans leur habitat. Le soutien de nos donateurs est donc essentiel au bon déroulement de ce projet.
Alors que la population océanienne de baleines à bosse peine à augmenter, l’Institut de Recherches pour le Développement (IRD) a développé le programme WHERE (Humpback Whale Habitat Exploration to improve spatial management in the natural park of the CoRal sEa), activement soutenu par le WWF, pour permettre de clarifier le statut et d’identifier les habitats préférentiels et les routes migratoires des populations de baleines à bosse dans le PNMC. Pour cela, le projet prévoit le déploiement de balises ARGOS et la collecte de photos, d’échantillons biologiques et d’enregistrements acoustiques.
Cinq campagnes en mer ont été réalisées depuis septembre 2016, grâce aux navires « Amborella » du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, et « Alis »de l’IRD. L’ONG Opération Cétacés, le Ministère de la Transition écologique et solidaire et l’IFREMER sont également partenaires du projet. Le programme WHERE, bénéficie de partenaires nationaux et internationaux dont l’expertise contribue au succès du projet. Le coordinateur marin du bureau du WWF France à Nouméa apporte une forte valeur ajoutée grâce à son expérience de près de 15 ans dans l’étude des mammifères marins du Pacifique Sud (expert cétacés UICN pour la région Pacifique).
Des premiers résultats très encourageants
Lors de la seconde campagne MARACAS 2, l’équipe a pu équiper onze baleines à bosse adultes des nouvelles balises satellitaires avec enregistreurs de plongée. Les données récoltées permettent donc de suivre le déplacement des cétacés mais aussi d'en savoir davantage sur la manière dont ces animaux utilisent leur habitat.
Les premières campagnes du projet ont été menées sur les grands complexes récifaux de Chesterfield et Bellona (MARCACAS 1 et 4), dans la région de Walpole et du Banc de l’Orne (MARACAS 2 et 5) ainsi que sur le mont sous-marin d’Antigonia (MARACAS 3). Ces missions ont été réalisées au pic de la saison de reproduction (entre juillet à septembre). Elles ont permis d’étudier de nombreuses baleines à bosse, avec notamment des centaines de photos prises pour l’identification, des dizaines d’échantillons collectés pour des analyses génétiques et des heures de chants enregistrées pour l’étude acoustique.
Par ailleurs, certaines baleines ont été équipées d’un nouveau type de balises satellitaires qui, en plus de la localisation géographique, transmet les profils de plongée des baleines, permettant ainsi d'obtenir des informations plus précises sur leur comportement. Le public peut suivre les déplacements sur l’explorateur cartographique en ligne du gouvernement.