Année record pour le braconnage en Afrique du Sud : 1004 rhinocéros tués en 2013
Le gouvernement sud-africain vient de dévoiler ses chiffres du braconnage : en 2013, 1004 rhinocéros ont été tués à travers le pays, soit l’équivalent de 3 rhinocéros par jour. Le parc national Kruger continue d’être le plus durement frappé avec 606 rhinos tués l’année dernière.
Pour Jo Shaw, Directrice du programme rhinocéros au WWF Afrique du Sud: « le braconnage de rhinocéros et le trafic de cornes ne sont pas qu’une question environnementale. Ils représentent également une menace pour la sécurité nationale et affaiblissent l’économie touristique du pays ».
Le braconnage est en forte hausse (668 rhinocéros ont été tués en 2012). Les populations de rhinocéros en Afrique du Sud sont sur le point de basculer vers un dangereux déclin. En effet, le nombre d’individus tués est sur le point de dépasser celui des naissances. L’Afrique du sud est aujourd’hui l’habitat de 80% des rhinocéros d’Afrique.
Le trafic illégal de corne de rhinocéros se fait en direction de l’Asie, principalement vers le Vietnam où elle est utilisée comme symbole du statut social et pour ces prétendues vertus curatives.
Fin décembre 2012, l'Afrique du Sud et le Vietnam ont signé un protocole d’entente pour lutter contre le trafic illégal d’espèces, en parallèle à la mise en place d’un plan d’action conjoint sur la question du rhinocéros.
L’Afrique du sud a depuis signé un accord similaire avec la Chine et a engagé le même processus avec la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et Hong Kong.
Le Vietnam doit rendre compte au cours du mois de ses progrès concernant les saisies, les arrestations, les poursuites et les condamnations relatives au trafic illégal de corne de rhinocéros. Ce pays a également reçu des instructions pour mettre en place des mesures visant à réduire la demande des consommateurs pour la corne de rhinocéros.
Le Mozambique, principal pays de transit de cornes de rhinocéros avant de quitter l’Afrique, doit promulguer et appliquer la législation concernant les sanctions dissuasives afin de lutter contre la criminalité faunique et mettre un terme au massacre de rhinocéros et au trafic illégal de leur corne.
Pour Jo Shaw, « Pour faire la différence, l’Afrique du sud va devoir franchir de nouvelles étapes. Il serait encourageant que les arrestations se situent plus haut dans la chaîne commerciale et que lors des condamnations, les peines soient plus sévères et ainsi plus dissuasives. Des actes plus fermes dans le but d’éradiquer la corruption seraient également les bienvenus ».
Les 12 et 13 février prochains, les chefs d’état de près de 50 pays sont attendus à Londres pour un sommet sur la criminalité faunique organisé par Son Altesse Royale le Prince Charles et le Premier ministre britannique David Cameron.
Ce sommet a pour objectif d’adopter d’une déclaration politique commune garantissant une réponse globale coordonnée au commerce illégal d’espèces sauvages et ce à travers :
- le renforcement de l’application des lois et du rôle du système de justice pénale,
- la réduction de la demande de consommation de produits issus de trafics illégaux,
- le soutien au développement de moyens de subsistance durables alternatifs.