Biodiversité : face à l’alerte du rapport de l’IPBES, le WWF France appelle à un sursaut collectif
Ce lundi 29 avril s’ouvre à Paris la plénière de l’IPBES (la plateforme scientifique mondiale sur la biodiversité), qui aboutira le 6 mai à la publication du premier rapport scientifique mondial alertant sur le déclin sans précédent de la nature. Au même moment, les 5 et 6 mai, les leaders politiques seront réunis à Metz pour le G7 Environnement. Le WWF France appelle les décideurs à se saisir de cette alerte et enfin passer des paroles aux actes.
Pour approfondir le sujet :
Objectif : Vie sauvageL'Homme, responsable du déclin de la nature
Nous sommes face à une accélération sans précédent de la pression exercée par l’Homme sur les écosystèmes. Déforestation, utilisation massive de pesticides, dégradation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique: les principales menaces qui pèsent aujourd’hui sur la biodiversité sont liées aux activités humaines. C’est l’alerte lancée depuis maintenant 20 ans par le WWF avec son rapport Planète Vivante, dont la dernière édition révélait en octobre 2018 qu’en 40 ans nous avons perdu 60% des populations d’animaux sauvages sur Terre.
...dont il dépend pour vivre
Les pollinisateurs fournissent 35% de la consommation alimentaire mondiale
En s’attaquant au capital naturel de la planète, l’humanité se met elle-même en danger. La stabilité de notre économie et de notre société dépend de la nature et des services qu’elle nous rend gratuitement: les océans et les forêts nous fournissent l’oxygène que nous respirons, les mangroves nous protègent des tempêtes et de l’érosion côtière, les pollinisateurs fournissent 35% de la consommation alimentaire mondiale, pour ne citer que quelques exemples.
Le rapport de l’IPBES fournira des preuves scientifiques sur le rôle essentiel de la nature pour nos sociétés et la nécessité de la préserver et de la restaurer, ainsi que sur le lien croissant entre changement climatique et perte de biodiversité.
Il est temps de passer à l’action
C’est d’un sursaut collectif dont nous avons plus que jamais besoin pour préserver la nature qui est essentielle à notre survie à tous. Il est inconcevable que nos dirigeants restent sourds à cet appel.
Nous sommes arrivés aujourd’hui à un point de bascule. Ce rapport, fruit d’un travail de 3 ans rassemblant des milliers de publications scientifiques, mettra pour la première fois à disposition des décideurs toutes les connaissances scientifiques à date sur la biodiversité, et les mettra ainsi face à leurs responsabilités. Le temps des grandes annonces est désormais révolu, et doit enfin laisser la place à l’action.
Pour le WWF France, cela se joue tant au niveau international que national et doit passer notamment :
Au niveau international, par un accord ambitieux sur la protection de la nature qui devrait être adopté en 2020, lors de la COP 15 de la Convention sur la Diversité Biologique en Chine, avec un objectif de zéro perte nette de biodiversité en 2030;
Au niveau national par une action concrète dans les secteurs ayant un impact majeur sur la biodiversité:
- L’abandon du projet Montagne d’Or, une mine d’or industrielle qui pourrait voir le jour en plein cœur de la forêt amazonienne guyanaise, symbole d’un modèle de développement du passé qui oppose développement économique et protection de l’environnement. Plus de 2000 espèces dont 127 protégées ont été recensées sur le site de la Montagne d’Or et sont menacées par le projet.
- En matière d’agriculture, principale responsable aujourd’hui de la disparition de la nature et de 70% de la déforestation, le WWF France demande une réduction de la dépendance aux importations de soja pour l’alimentation animale et la fin de l’utilisation d'huile de palme et de soja dans les agrocarburants. D’autre part, l’utilisation de pesticides étant l’une des causes majeures du déclin de la biodiversité en France, le WWF France demande à ce que les moyens soient enfin mis pour atteindre les objectifs du plan Ecophyto (-50% de pesticides en 2025).
- En matière de climat et notamment de mobilité, le WWF France appelle les députés à adopter une loi d’orientation sur les mobilités ambitieuse, qui engage l’ensemble des acteurs dans la transition vers des formes de mobilité plus durables.