COP24 : la communauté internationale dote l’Accord de Paris de ses règles d’application mais manque d’ambition dans ses engagements
Les négociations des Nations Unies sur le climat de la COP24 viennent de se clôturer, après une prolongation d’une journée afin de parvenir à un accord.
La COP24 confère maintenant une responsabilité directe aux décideurs pour qu’ils arrivent avec des objectifs climatiques améliorés ou un engagement à les remettre d’ici 2020, au Sommet du Secrétaire général des Nations unies sur le climat de septembre prochain.
Le WWF accueille favorablement les avancées de cette COP en ce qui concerne l'adoption des règles d’application de l'Accord de Paris pour sa pleine mise en œuvre ainsi que le signal envoyé par les Etats sur le besoin de renforcer leur ambition climatique. Le WWF reste cependant très préoccupé quant à leur incapacité collective à ce jour à répondre à l’urgence climatique.
Les conclusions de cette COP nous signalent que les pays pourraient augmenter leurs objectifs climatiques d’ici 2020, guidés par le dernier rapport spécial du GIEC sur le climat d’une limitation à 1,5°C. Des pays développés et en développement se sont mobilisés en faveur de l'accélération des efforts mondiaux visant à assurer un avenir climatique viable et vivable pour l’humanité.
Les Etats sont donc attendus au tournant pour relever concrètement leurs efforts climatiques d’ici 2020 à l’occasion du futur sommet sur le climat du Secrétaire Général des Nations Unies (prévu pour le 23 septembre 2019) entériné dans les décisions de la COP24.
Après avoir fait preuve d’une diplomatie toujours active à la COP24 et avoir rejoint la Coalition de la Haute Ambition, il serait incompréhensible de voir la France sombrer dans des reculs et renoncements dans la construction à domicile d’une transition énergétique, qui soit juste et solidaire.
Les négociations de cette année ont conclu un ensemble de règles visant à rendre opérationnel l'Accord de Paris, en matière de transparence et de comptabilisation des progrès réalisés par les pays dans la mise en œuvre de leurs efforts, tout en offrant une certaine flexibilité aux pays en développement. Du côté des financements, ces discussions se terminent également avec peu de clarté sur la manière de comptabiliser les moyens mobilisés par les pays développés pour soutenir les pays en développement dans leur action climatique, d’atteindre l'objectif annuel de 100 milliards de dollars d'ici 2020 ou encore sur la façon d’avancer sur un objectif global de financement pour l'après-2025.
L’annonce en fin de COP24 d'une « Coalition de la Haute Ambition » rejointe par une trentaine de membres, comme les Îles Marshall, Fidji, l'Éthiopie, des états membres de l'Union Européenne ainsi que la Commission, la Norvège, le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Mexique, ou la Colombie, aura permis de donner une impulsion sur le front de l’ambition. Ces Etats se sont engagés à améliorer leurs plans climat nationaux avant 2020 et à intensifier leurs actions à court et long terme.
La 25ème session de la Conférence des Parties (COP25) à la CCNUCC aura lieu au Chili du 11 au 25 novembre 2019, la pré-COP se tenant au Costa Rica.