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18. juillet 2016 — Communiqué de presse

Comité du Patrimoine mondial de l’Unesco : un bilan en demi-teinte

Le Comité du Patrimoine mondial organisé à Istanbul du 11 au 20 juillet n’aura pas permis de prendre toutes les mesures fortes nécessaires à la protection des sites emblématiques de notre planète, identifiés par le WWF comme étant particulièrement menacés.

Près de la moitié des sites classés au Patrimoine mondial sont menacés par des activités industrielles*.

Concessions pétrolières, minières ou gazières, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont nombreuses.



Parmi ces sites menacés et en amont de cette 40 e session du Comité du Patrimoine mondial, le WWF avait identifié quatre sites dont l’état de conservation nécessite une action urgente :

  •  Le Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize : le Comité du Patrimoine mondial a décidé de maintenir le site sur la Liste du Patrimoine mondial en péril et appelé le Belize à inscrire dans la loi son engagement d’interdire l’exploration pétrolière dans ses eaux. Celle-ci ne concernerait que 15% des eaux du Belize : le WWF appelle donc à une interdiction totale de tout forage pétrolier dans l’ensemble de ses eaux.
  • La Réserve de gibier de Selous en Tanzanie : le Comité du Patrimoine mondial a décidé de maintenir le site sur la Liste du Patrimoine mondial en péril et appelé la Tanzanie à mettre en place un plan d’urgence pour éradiquer le braconnage dans la réserve d’ici un an – le WWF a montré dans une étude récente que le braconnage industriel pourrait faire disparaitre les éléphants de la réserve d’ici 2022.
  • Le Comité a également exprimé sa grande préoccupation concernant la menace exercée par les activités minières et la construction de barrages sur le site et sommé la Tanzanie d’abandonner ces activités industrielles qui remettent en cause le classement du site au Patrimoine mondial.

    Les Forêts de Białowieża en Pologne : à l’ouverture du Comité, le WWF appelait le gouvernement polonais à revenir sur le plan de gestion de la forêt, l’une des dernières forêts primaires européennes, qui prévoit de tripler le volume de bois extrait et qui menace le lieu de vie du bison européen, du lynx et du loup. Malheureusement, le Comité n’a pas appelé la Pologne à revoir ce plan pour qu’il soit plus durable.
  • Le Caucase de l’Ouest en Russie : le WWF salue l’adoption par le Comité du Patrimoine mondial d’une décision reconnaissant officiellement les menaces exercées par les projets d’infrastructures sur ce site qui pourrait, de fait, être classé sur la Liste du Patrimoine mondial en péril. Le Comité a également mis la Russie en garde concernant les récents changements législatifs qui pourraient menacer la réintroduction des Panthères de Perse.

*Reconnus par l’Unesco pour leur valeur universelle exceptionnelle, ces sites constituent le plus haut niveau de protection de l’environnement. En sauvegardant de vastes aires d’habitat, ils contribuent également au développement économique et social et assurent ainsi aux communautés locales des moyens de subsistance pérennes.



Pourtant, comme le soulignait le WWF dans un rapport, près de la moitié de ces sites – 114 sur les 229 classés au Patrimoine mondial - sont menacés par des activités industrielles. Concessions pétrolières, minières ou gazières, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont nombreuses.