D’après l’UNESCO, les permis d’exploration pétroliers devraient être annulés dans le parc des Virunga
Un groupe de 21 pays chargés par l’UNESCO de mettre en oeuvre la Convention du patrimoine mondial, a publié aujourd'hui un appel à la République Démocratique du Congo (RDC) pour mettre fin à l'exploitation pétrolière dans le parc national des Virunga. Dans une déclaration officielle, l’UNESCO a déclaré qu'il réitérait, auprès de l’Etat, sa demande d’annulation de tous les permis d’exploitations pétrolières accordées au sein du parc des Virunga.
Cette décision intervient quelques jours seulement après que Soco International PLC, dernière compagnie pétrolière à explorer encore au sein des Virunga, se soit engagée à conclure ses opérations commerciales avant de se retirer de tous les sites du patrimoine mondial. La menace du pétrole sur le parc est apparue en 2006 quand 85% de sa surface a été allouée à des concessions pétrolières. Le WWF avait déjà mis en garde sur les dégâts que pouvaient occasionner ces explorations sur les écosystèmes du parc ainsi que sur le bien-être des 50 000 familles vivant grâce aux ressources du parc.
Dans sa déclaration, le comité a également « réitéré sa position que l’exploration et l’exploitation pétrolières, gazières et minières sont incompatibles avec les statuts du patrimoine mondial » et exhorté toutes les compagnies pétrolières à s’engager à ne pas explorer ni exploiter dans aucun site du patrimoine mondial. Depuis 2003, l’UNESCO a jugé que de telles activités étaient incompatibles avec l’esprit de la Convention du patrimoine mondial à laquelle 191 Etats membres, dont la RDC, ont souscrits.
« La décision d'aujourd'hui souligne que l'UNESCO demeure ferme dans sa conviction vis-à-vis de la menace que représente le pétrole face à la valeur universelle du parc des Virunga » a déclaré Zach Abraham, Directeur des campagnes mondiales du WWF International. « SOCO International PLC s’est engagé à ne pas explorer au sein des Virunga sans le consentement de l’UNESCO, nous attendons maintenant qu’ils clôturent enfin leurs activités comme prévu ».
Virunga est l'un des nombreux sites du patrimoine mondial se retrouvant sous pression avec la raréfaction des ressources naturelles mondiales. Le WWF et ses partenaires continueront de plaider auprès des gouvernements et des entreprises à travers le monde jusqu'à ce que les menaces qui mettent en péril ces lieux précieux disparaissent et que leur intégrité soit à nouveau en sécurité.
« Virunga a été reconnu en 1979 pour être un lieu à haute valeur universelle et exceptionnelle pour l'humanité. Moins d’1% des espaces sur la planète ont aujourd’hui ce statut » a déclaré Z.Abraham. « Tant qu’il y existera des concessions, la valeur actuelle des Virunga et son potentiel sont menacés. Libéré de la menace pétrolière et avec des investissements adéquats, le parc des Virunga pourra continuer d’être une source d’espoir pour les populations de RDC ».
Le WWF reste préoccupé par la sécurité de ceux qui se sont prononcés contre l'exploitation pétrolière dans l’enceinte du parc. De sérieuses allégations ont été rapportées par des activistes locaux et plusieurs employés du WWF ont également été menacés. WWF demande que toutes les allégations fassent l’objet d’une enquête approfondie par les autorités compétentes de RDC et que leurs auteurs soient traduits en justice.
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