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22. juillet 2014 — Communiqué de presse

Europe’s Dirty 30 : la politique climat de l’Union Européenne mise à mal par le charbon

Les émissions de CO2 provenant des centrales thermiques au charbon dans l’Union Européenne minent les efforts entrepris dans la lutte contre les changements climatiques, selon le rapport «Europe’s Dirty 30», publié aujourd’hui par le WWF, le Climate Action Network (CAN Europe),  le Bureau européen de l’environnement, HEAL et la Climate Alliance Germany. 



Ce rapport expose les trente premières centrales les plus polluantes d’Europe, l’Allemagne et le Royaume-Uni étant en tête de liste, chacune détenant neuf centrales dans ce classement. Si l’Europe a réellement l’intention d’atteindre ses objectifs en matière de climat et de protéger la santé de ses citoyens, elle doit remédier à sa dépendance au charbon.

Les trente structures les plus polluantes du vieux continent

Selon le rapport  «Europe’s Dirty 30», le problème du charbon européen provient de l’usage croissant des installations existantes. En Europe, de nombreuses centrales thermiques au charbon fonctionnent à plein régime ou presque, à cause du prix relativement bas du charbon par rapport au gaz. S’ajoute à cela la faiblesse du prix des quotas de CO2, qui ne joue plus son rôle pour orienter l’industrie vers une production moins polluante. 



Cela a logiquement entraîné une augmentation des émissions de CO2 issues des centrales thermiques au charbon en Europe, malgré le développement rapide des énergies renouvelables et une diminution globale des émissions de gaz à effet de serre de l’Union Européenne. 

Une perte d’ambition pour l’Union européenne

Le rapport «Europe’s Dirty 30» montre qu’une grande utilisation de ces centrales à charbon dans certains Etats-membres les plus peuplés, Royaume-Uni et Allemagne, ne permettra pas à l’Europe de réduire ses émissions de gaz à effet de serre liés au charbon aussi rapidement qu’il le faudrait.



Par conséquent, ces centrales affaiblissent les ambitions climatiques de l’Union Européenne. Aujourd’hui, la sortie du charbon doit être une priorité pour l’Europe. 

Des effets ravageurs pour la santé

Par ailleurs, la combustion de charbon rejette des polluants aux impacts importants sur la santé, comme l’asthme et le cancer. L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment reconnu la pollution atmosphérique comme cause majeure de cancers mortels.



Pour Diane Simiu, Directrice des Programmes de Conservation du WWF en France, « ce rapport démontre bien que l’Europe doit encore poursuivre ses efforts et relever son ambition climatique vers 2030. Les centrales électriques au charbon représentent 70% des émissions du secteur de l’énergie dans le monde. Avec 26% du mix énergétique de l’UE en 2011, les centrales électriques au charbon dans l’UE prospèrent encore. Il est urgent de sortir de ce modèle, vers plus d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables. »



Selon Pierre Cannet, Responsable du Programme Climat et Energie au WWF-France, «l’Allemagne a pourtant réussi à enclencher le mouvement vers une vraie transition énergétique, avec une augmentation des énergies renouvelables sur la période 2010-2013 qui a permis de compenser la réduction d’électricité issue du nucléaire. Le succès des centrales à charbon tient plutôt en l’inefficacité du marché de quotas d’émissions (EU ETS) et au faible coût du charbon sur le marché de l’énergie. L’UE a besoin de se doter d’un cadre législatif plus ambitieux. Elle doit parvenir rapidement à une réforme structurelle de son marché de quotas d’émissions. Il en va de notre avenir climatique à tous, mais aussi de la santé de millions d’européens ».