Il faut sauver les derniers dugongs de Nouvelle-Calédonie !
Si plusieurs menaces pèsent sur les dugongs, ou vaches marines, de Nouvelle-Calédonie (prises accidentelles dans les filets de pêche, collisions avec les bateaux, dégradation de l’habitat), il apparaît que le braconnage représente la principale pression à laquelle ils sont confrontés.
Aujourd’hui la situation est simple : si rien n’est fait pour enrayer au plus vite cette pratique illicite, les dugongs disparaîtront purement et simplement de notre lagon.
Le braconnage, une menace bien réelle
Bien qu’il soit difficile d’évaluer l’activité de braconnage en Nouvelle-Calédonie, les informations disponibles sont plus qu’alarmantes. L’association Opération Cétacés indique que depuis 1991, plus de 30% des dugongs retrouvés échoués montrent des signes de tentative de braconnage.
Des enquêtes de consommations réalisées en province Nord et Sud en 2005 et 2009, indiquent également qu’un très large pourcentage des personnes interrogées reste des consommateurs occasionnels de viande de vache marine. Cette consommation est pourtant totalement interdite, au même titre que le braconnage, et les contrevenants encourent les mêmes sanctions que les braconniers (fait qui reste mal connu).
Plus inquiétant encore, à la question « combien de vaches marines pêchez-vous chaque année », une trentaine de personnes interrogées lors de ces enquêtes ont répondu une ou plus ! A l’échelle du pays, on est donc très loin de la « tolérance zéro dugong tué » par l’Homme nécessaire au maintien des dugongs dans nos eaux.
Le risque pour nos enfants et petits-enfants de ne jamais croiser de dugongs en Nouvelle-Calédonie n’a jamais été aussi grand. Face à cette réalité, il faut agir et vite !
Un plan d’action pour enrayer le braconnage
C’est sur ce constat alarmant que vient d’avoir lieu un atelier de travail réalisé dans le cadre du plan d’actions dugong (PAD) dont le groupe technique met en œuvre des actions pour la protection de cette espèce depuis 2010. Récemment entré dans sa 2ème phase (2016-2021), le PAD a pris le parti d’axer ses efforts sur des actions concrètes pour réduire les menaces, et ce afin de faire face à une urgence de plus en plus grande.
Cependant, identifier et mettre en œuvre les actions les plus à même de stopper le braconnage n’est pas chose facile. C’est pour répondre à cela, et dans les meilleurs délais, que le WWF (membre du groupe technique PAD) a organisé cette rencontre avec l’aide de l’Agence française pour la biodiversité (pilote du PAD). Au-delà des membres du groupe technique, c’est un large panel d’acteurs qui a été sollicité pour partager expertises et points de vue. Ainsi se sont côtoyés durant 2 jours représentants provinciaux, agents de l’État (DAFE et gendarmerie), CEN, coutumiers, pêcheurs, scientifiques, juristes et ONG. Ces acteurs locaux ont également pu bénéficier de la présence de Stéphane Ringuet, expert du commerce international des espèces sauvages au WWF-France.
Suite à une présentation de l’état actuel des connaissances, l’ensemble des participants s’est rapidement accordé à dresser un constat partagé sur la réalité de cette problématique ainsi que sur l’urgence d’agir ensemble pour la régler. La suite du travail réalisé a principalement consisté à identifier collégialement des actions pour enrayer cette menace et la façon de les mettre en œuvre efficacement. Afin de s’assurer que ces échanges n’en restent pas au simple état d’idées, un groupe de travail spécifiquement dédié à cette problématique sera rapidement créé pour traduire les fruits de cet atelier en actions concrètes.
cONTACT PRESSE