La Chine peut tenir ses principaux engagements en faveur du climat : rapport du WWF
Selon un nouveau rapport du WWF, les engagements de la Chine en faveur de la réduction de ses émissions des gaz à effet de serre et de l’augmentation de la part des combustibles non fossiles dans sa consommation d’énergie primaire peuvent non seulement être tenus, mais ils sont également réalisables d’un point de vue économique et technique.
D’après ce rapport, la Chine a le potentiel technique pour produire 84 pourcent de ses besoins en électricité par le biais de sources renouvelables en 2050 – et à un coût bien moindre que si elle continue de se reposer sur le charbon.
China’s Future Generation 2.0 du WWF utilise une analyse de l’Institut de recherche sur la transition énergétique (Entri), en modélisant l’offre et la demande énergétique heure par heure d’aujourd’hui à 2050. En incorporant des hypothèses avec des innovations technologiques modérées, le rapport estime que la Chine pourrait tenir les principaux engagements internationaux qu’elle a pris avant les pourparlers de Paris sur le climat, lesquels visent à commencer à diminuer les émissions globales de carbone et à produire 20 % de son énergie primaire à partir de sources de combustibles non fossiles d’ici à 2030. Le rapport illustre également que le charbon pourrait être éliminé du bouquet énergétique de la Chine d’ici à 2050 voire avant cette date.
« La Chine à une merveilleuse occasion, ici, dans le cadre des négociations sur le climat des Nations unies, de faire un pas de plus vers un accord fort. Nos données montrent que les objectifs définis par la Chine sont non seulement ambitieux, mais entièrement réalistes », déclare Samantha Smith, Directrice de l’Initiative globale en faveur de l’énergie et du climat. « Cette année, nous nous attendons à ce que les émissions de CO2 de la Chine liées aux énergies stagnent voire diminuent, la poursuite et l’accélération de ces tendances encourageantes étant cruciales pour le futur de la planète. Le rapport rendu public ce jour indique que ce futur est à notre portée, et à un coût moindre par rapport à l’approche actuellement adoptée par le pays. »
En plus d’accentuer le développement de sources d’énergie renouvelables, la nation la plus peuplée et la plus énergivore au monde peut dans le même temps poursuivre des stratégies agressives destinées à améliorer le rendement énergétique afin de réduire la demande en électricité. Ces rendements, qui impliquent la mise en place de normes audacieuses pour les appareils et les équipements électriques, peuvent permettre de réduire la consommation d’énergie annuelle quasiment de moitié en 2050.
« Ce rapport nous montre ce qu’il est possible d’accomplir. Pour façonner ce futur caractérisé par des rendements énergétiques élevés et fondé sur les énergies renouvelables, la volonté politique est l’ingrédient essentiel », estime Lo Sze Ping, Président-directeur général de WWF-Chine. « Plus tôt le gouvernement chinois enverra des signaux clairs en faveur de la transition énergétique, et plus nous pourrons garantir le développement durable de l’économie chinoise.”
Mettant à jour un rapport datant de 2014, la nouvelle analyse du WWF et de l’Entri aboutit à la conclusion suivante : parvenir à la production de 80 pourcent d’électricité renouvelable est plus que jamais réalisable et bénéfique pour les intérêts économiques chinois. Future Generation 2.0émet des recommandations supplémentaires, qui invitent les dirigeants chinois à :
- Adopter des nouvelles normes rigoureuses pour les climatiseurs, les chauffe-eau, les moteurs et l’éclairage ;
- Abandonner les projets de gazéification du charbon ; et
- Accélérer les réformes du secteur de l’énergie pour optimiser la distribution d’électricité et fixer les prix de l’électricité pour la gestion de la charge de pointe.