La pression de pêche illégale étrangère a doublé en Guyane depuis 12 ans, selon un nouveau rapport de l’Ifremer, du CRPMEM Guyane et du WWF - financé par la DGAMPA
Pour approfondir le sujet :
CPDénoncée depuis le début des années 2000 par les socio-professionnels de la pêche en Guyane et par la société civile, la pêche illégale étrangère représente une menace majeure pour l’écosystème marin guyanais.
Depuis un an, le CRPMEM Guyane, l’Ifremer et le WWF France, bureau Guyane travaillent ensemble à une mise à jour du rapport historique (Ifremer1, 2012) d’évaluation de la pression de pêche illégale étrangère sévissant dans les eaux guyanaises. Dénoncée depuis le début des années 2000 par les socio-professionnels de la pêche en Guyane et par la société civile, la pêche illégale étrangère représente une menace majeure pour l’écosystème marin guyanais.
Alors que les populations de tortues luth et que la production d’acoupas rouges s’effondrent en Guyane, ces navires, en provenance du Brésil à l’Est et du Suriname et du Guyana à l’Ouest, utilisent des filets maillants dérivants allant jusqu’à 20 km de long, ne laissant aucune chance aux ressources halieutiques ni aux grands vertébrés marins peuplant ces zones côtières historiquement si riches.
La pression de pêche illégale étrangère a été multipliée par 2 en 12 ans.
Ce rapport publié ce 16 Septembre est encore plus inquiétant que celui de 2012 : la pression de pêche illégale étrangère a été multipliée par 2 en 12 ans. Ces niveaux d’effort de pêche seraient sous-estimés car les données ne prennent pas en compte les longueurs de filet ni les activités nocturnes.
Le rapport montre également la domination des flottilles étrangères au quotidien par rapport à la flottille artisanale locale. Ce sont en moyenne 56 navires illégaux étrangers qui pêchent chaque jour dans les eaux guyanaises contre, en moyenne 20 navires légaux français.
Il est urgent que la France défende plus efficacement le patrimoine marin guyanais en dimensionnant et positionnant les moyens de façon adéquate sur les théâtres d’intervention clés : aux frontières.
Alors que les moyens déployés par l’Etat français dans le cadre de la lutte contre la pêche illégale en Guyane augmentent, ce fléau se répand et s’intensifie, poussant plusieurs espèces emblématiques du territoire vers l’effondrement et étouffant la pêche légale locale. Il semble donc y avoir une inadéquation entre les moyens investis et leur déploiement ou leur efficacité à endiguer cette pression écologique et socio-économique. Il est urgent que la France défende plus efficacement le patrimoine marin guyanais en dimensionnant et positionnant les moyens de façon adéquate sur les théâtres d’intervention clés : aux frontières. Une coopération régionale effective avec les pays concernés demeure aussi une priorité, afin de réaliser des contrôles conjoints en zone frontalière.
Il sera également important à l’avenir que cette surveillance des niveaux de pêche illégale étrangère soit pérennisée à travers un observatoire de la pêche - légale et illégale - et de la biodiversité marine.
