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07. septembre 2023 — Communiqué de presse

Le WWF alerte sur une pénurie d’eau en Europe

L’été 2023, où nous avons encore atteint des chaleurs record, a encore prouvé que nous faisons face aujourd’hui à un défi d’ampleur en Europe: une pénurie d’eau. Un nouveau rapport du WWF montre que chaque année, le stress hydrique affecte en moyenne 20 % du territoire européen et 30 % de la population européenne. La nature et les populations européennes souffrent de plus en plus d'un manque d'eau, dû à des décennies de mauvaise gestion de l'eau. Le WWF appelle à la mise en place de législations ambitieuses au niveau européen et national avant qu’il ne soit trop tard. 

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Au 1er août, 72% des nappes phréatiques étaient sous les normales mensuelles.

L’été 2023, pluvieux et gris sur la plupart des régions du nord de la France, a pu paraître profitable pour réapprovisionner nos stocks d’eau douce. Pourtant, la réalité est toute autre par rapport à ce ressenti : au 1er août, 72% des nappes phréatiques étaient sous les normales mensuelles. La pluie présente sur certains territoires en été n’a pas permis de recharger les nappes qui soutiennent les débits de rivières et les usages (agriculture, industries...). C’est ce qu’on appelle une sécheresse hydrologique

Des décennies de mauvaises pratiques de gestion de l’eau

De la ressource en eau disponible est aujourd’hui utilisée pour l’agriculture.

Cette pénurie à laquelle l’Europe fait face aujourd’hui résulte principalement d’une allocation inégale de la ressource en eau. A l’occasion du Jour du Dépassement en août dernier, le WWF France a mis en avant que la majorité de la ressource en eau consommée est aujourd’hui utilisée pour l’agriculture (58% en France). Ce nouveau rapport montre par exemple que, dans le sud de l'Europe, déjà soumis à un stress hydrique, les terres agricoles et les zones irriguées ont augmenté au cours de la période 2010-2017. 

L’eau douce en Europe souffre également depuis des décennies de mauvaises pratiques de gestion, telles que la construction de barrages ou le drainage, qui ont rendu les écosystèmes d'eau douce moins aptes à faire face à la sécheresse, aux vagues de chaleur et aux inondations. La canalisation des rivières, l'artificialisation des sols, l'arrachage des haies et le drainage des zones humides ont été couramment pratiqués pour faire de la place à l'agriculture intensive et à l’urbanisation, ce qui a entraîné une forte diminution de la quantité d'eau dans les paysages et dans les aquifères.

Sol asséché

Réparer la nature et faire évoluer nos pratiques agricoles

"Des fenêtres politiques sont en train de s'ouvrir et nous devons nous en saisir. Sans quoi nous pourrions être confrontés à un futur avec de graves pénuries pour l'agriculture, l'eau potable et le maintien d'écosystèmes sains."

Le changement climatique a mis en évidence la réalité de notre mauvaise gestion de l’eau en Europe. Nous en subissons de plein fouet les conséquences depuis quelques années : cette année, des communes en France ont été privées d’eau dès le mois de février ! Des fenêtres politiques sont en train de s'ouvrir, au niveau national comme au niveau européen, et nous devons nous en saisir. Sans quoi nous pourrions être confrontés très vite à un futur avec de graves pénuries pour l'agriculture, l'eau potable et le maintien d'écosystèmes sains. Agissons avant qu’il ne soit trop tard ! ” - Jean Rousselot, responsable eau douce au WWF France

Des solutions existent pour faire face à cette pénurie en France et au niveau européen : 

  • Les solutions fondées sur la nature : en restaurant des cours d’eau, des zones humides, des tourbières, nous améliorons la résilience de la nature face aux épisodes climatiques extrêmes et nous améliorons l’état quantitatif et qualitatif de la ressource en eau. Un projet de loi sur la restauration de la nature est actuellement en cours de discussion au niveau européen. Le WWF appelle les décideurs européens à soutenir un texte ambitieux pour réparer les écosystèmes dégradés en Europe. 
  • La transition de l’agriculture vers l’agroécologie : les pratiques agroécologiques (couverture des sols, agroforesterie…) permettent une meilleure résistance des surfaces aux épisodes de sécheresse, un meilleur stockage de l’eau dans les sols et une meilleure recharge des nappes d’eau souterraines. Un signal positif doit être envoyé par les décideurs : une opportunité va se dessiner avec le Pacte et Loi d’Orientation et d’Avenir pour l’Agriculture. Le WWF France appelle à ce que cette future Loi d’Orientation donne enfin un cap clair : celui de la transition agroécologique.

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Avec des terres protégées et mieux irriguées grâce aux haies, les agriculteurs peuvent augmenter leur productivité.

“PLANTATION DE HAIES, REMPARTS VERTS CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE”

L’agroforesterie, par l’association d’arbres aux grandes cultures ou à l’élevage, permet de réduire le ruissellement des eaux ainsi que l’érosion et l’évaporation des sols. Elle génère aussi un microclimat plus respirable aux abords des haies et des alignements d’arbres. 

Objectif : 100 000 € pour planter 11 km de haies et former les agriculteurs à l’agroécologie.