Le WWF rejoint la Plateforme Internationale pour un Caoutchouc Naturel Durable
Pneus, chaussures, gants chirurgicaux… Chaque année, 12 millions de tonnes de caoutchouc naturel sont produites dans le monde, principalement en Asie du Sud-Est. Cette production pourrait largement augmenter d’ici 2050 pour répondre notamment aux besoins de l’industrie automobile, et s'accompagner d'une conversion des terres forestières en plantations d’hévéas. A l’occasion de la Journée mondiale des Forêts, le WWF se réjouit donc du lancement de la Plateforme Internationale pour un Caoutchouc Naturel Durable, dont l’objectif est de promouvoir une meilleure performance sociale, économique et environnementale pour le marché du caoutchouc naturel durable.
Pour approfondir le sujet :
Déforestation importéeC’est un moment critique pour l’industrie du caoutchouc qui peut aussi bien éviter la déforestation à grande échelle, une conséquence observée dans d’autres types de production, ou au contraire ne rien faire ce qui serait désastreux pour les zones forestières les plus menacées.
90% des hévéas, arbre dont est issu le latex qui sera ensuite transformé en caoutchouc naturel, proviennent d’Inde, de Chine et plus généralement d’Asie du Sud-Est. La culture de cet arbre constitue l’une des principales causes de déforestation dans le monde.
La consommation mondiale de caoutchouc naturel a doublé au cours des 40 dernières années et cette croissance devrait se poursuivre, en grande partie car le nombre de voitures sur les routes devrait lui aussi doubler d’ici 2050.
Aujourd’hui, pour répondre aux besoins de la France en caoutchouc naturel, 349 000 hectares d’hévéas, provenant pour 55% de pays présentant un risque élevé de déforestation, sont nécessaires en moyenne chaque année.
Mobilisé sur les enjeux liés au caoutchouc depuis quatre ans, le WWF est à la fois membre fondateur et membre du comité exécutif de cette plateforme multi-acteurs dont l’objectif sera d’élaborer les standards liés au caoutchouc naturel durable pour accroître la performance sociale, économique et environnementale tout au long de la chaîne de valeur. Les membres de la plateforme auront donc pour objectif d’établir des standards de production pour le caoutchouc naturel durable, ainsi que des mécanismes - et des orientations - pour la mise en œuvre, la surveillance et la vérification des engagements en matière de durabilité du caoutchouc naturel pris par les entreprises.
Cette plateforme représente une opportunité unique, celle de travailler main dans la main avec les producteurs et les consommateurs de caoutchouc pour s’assurer que cette industrie du caoutchouc naturel évolue vers la durabilité.
La plateforme, dont la première Assemblée Générale s’est tenue aujourd’hui, compte 39 membres fondateurs et un comité exécutif composé de 10 membres. Pour refléter l’équilibre de vote au sein de cette Assemblée, les pourcentages de vote se répartissent de la manière suivante :
• les producteurs de caoutchouc, les transformateurs et les négociants (30%)
• les fabricants de pneus et autres acheteurs de caoutchouc (30%)
• la société civile (30%)
• les constructeurs automobiles et autres utilisateurs de caoutchouc naturel (10%)
Lors de la prochaine Assemblée générale, une catégorie de vote pourrait être dédiée aux petits exploitants qui pourraient bénéficier de 20% de vote à l’instar des représentants de producteurs, des fabricants et de la société civile.
Au cours des dernières années, nombre des plus gros acheteurs et utilisateurs de caoutchouc naturel dans le monde, tels que le groupe Michelin et General Motors ont collaboré avec le WWF, soit pour créer des politiques durables en matière de caoutchouc naturel, soit pour s’engager publiquement à suivre une politique d’achat zéro déforestation.