Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour faire face à une biodiversité divisée par deux
Un rapport d'étape sur la biodiversité destiné à évaluer les progrès réalisés depuis la conférence de Nagoya au Japon en 2010, qui avait fixé une vingtaine de grands objectifs pour 2020, a été publié aujourd’hui, en ouverture de la Convention sur la diversité biologique à Pyeongchang, en Corée du Sud. Ses conclusions sont sans appel : sans la conduite d’actions concertées pour réduire les différentes pressions qui pèsent sur les systèmes naturels, on ne parviendra pas à enrayer le déclin de la biodiversité.
Ce rapport, quatrième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique, montre que certains progrès ont tout de même été réalisés en matière de protection de la biodiversité. Toutefois, le WWF craint que, dans la plupart des cas, ces progrès restent dérisoires tant les mesures les plus essentielles n’ont toujours pas été mises en œuvre.
"Les gouvernements doivent décupler leurs efforts s’ils veulent être à la hauteur de leur promesse de renforcer la protection de la nature d’ici 2020", a déclaré Susan Brown, directrice du Global Policy du WWF de la politique mondiale. "Les 194 pays membres de la Convention sur la diversité biologique n’ont pas le droit à l’erreur. Cette réunion doit mettre un terme à l’inertie générale et permettre de conjuguer les volontés et les ressources afin de protéger le peu qu’il reste de notre nature".
En 2010, les Parties à la Convention sur la diversité biologique ont adopté un plan stratégique incluant les objectifs d'Aichi, un ensemble de 20 objectifs visant à endiguer le déclin des espèces et la destruction des habitats naturels d’ici 2020. Toujours selon le rapport Perspectives mondiales de la diversité biologique, l’objectif de réduction des impacts des activités humaines sur les récifs coralliens et autres écosystèmes impactés par les changements climatiques ou par l'acidification des océans ne sera pas atteint à la date butoir de 2015.
"Les fondamentaux de la vie sur terre - l'océan, l'eau douce, les forêts - sont généralement dépréciés lorsque les gouvernements font leurs comptes", a déclaré M. Brown. "Nous avons tendance à sortir de l'apathie et à entrer en panique complète quand nous réalisons à quel point ces mêmes systèmes naturels sont endommagés et plus encore, quand les coûts économiques et sociaux réels causés par la perte de biodiversité sont chiffrés. Nous devons investir dans « nos infrastructures naturelles » avant de les perdre définitivement."
La semaine dernière, le Rapport Planète Vivante 2014 du WWF a révélé que le nombre d’animaux sauvages, terrestres ou marins, vivant sur la Terre a été divisé par deux entre 1970 et 2010. Les espèces d'eau douce ont subi des pertes presque deux fois plus importantes que les espèces terrestres et marines. C’est en Amérique du Sud qu’on enregistre le déclin le plus spectaculaire.
Actuellement présent en Corée du Sud, le WWF appelle à l'extension des zones protégées qui sont indispensables pour préserver des espaces naturels et de la faune. L'accent devrait être mis sur les systèmes côtiers dont dépendent directement les communautés locales, à la fois au plan alimentaire et économique. Le WWF demande également aux gouvernements de mettre un terme à la déforestation et d’enrayer la réduction des surfaces d’habitats naturels.
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