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23. juin 2017 — Communiqué de presse

Orpaillage illégal en Guyane : 10 ans après la création du Parc Amazonien, aucune amélioration significative

Malgré une légère baisse de l’orpaillage illégal dans le Parc Amazonien de Guyane, la situation reste inquiétante. Ce sont les conclusions que l’on peut tirer des chiffres présentés hier aux membres du Conseil d’Administration de la plus grande aire protégée française et européenne.

Vue aérienne en Guyane d'un site d'orpaillage illégal

Un constat alarmant malgré des moyens conséquents mis en œuvre

 

Tous les trimestres depuis 2008, les inspecteurs de l’environnement du Parc Amazonien survolent l’ensemble des zones aurifères incluses dans l’espace protégé, et notent les indices d’impact (chantiers illégaux et pollution des cours d’eau).



Sur le court-terme, le dernier bilan paraît rassurant : il annonce en effet une baisse de 30% du nombre de chantiers illégaux. Cette légère baisse peut s’expliquer par le déploiement de plus d’un millier de patrouilles depuis le début de l’année.



Cette amélioration rappelle cependant que la fin de l’année 2016 avait été catastrophique, avec une hausse de 100% de la pression illégale en six mois sur la commune de Maripasoula (Haut-Maroni).



En écho à ces chiffres, une enquête de terrain menée en décembre 2016 par le WWF confirmait que dans ces zones, 60% des personnes rencontrées constataient une aggravation de la situation.



Mais depuis la création du Parc Amazonien, aucune baisse significative de l’orpaillage illégal n’a pu être constatée : 99 sites illégaux avaient été notés en mars 2008, soit exactement le même nombre qu’en mars 2017.

 

Une contamination mercurielle qui perdure

Pour le WWF, l’un des impacts majeurs de l’orpaillage illégal demeure la pollution par le mercure. Si le mercure est naturellement piégé dans les sols, la pollution des cours d’eau découle directement de son usage par les chercheurs d’or illégaux (environ 6500 garimpeiros actuellement en Guyane). Ce contaminant pénètre alors les chaînes alimentaires aquatiques et les effets neurotoxiques peuvent induire des impacts majeurs sur la santé humaine, allant de troubles nerveux jusqu’à des retards de développement de nouveau-nés.



Il a été démontré que dans les fleuves récemment orpaillés de Guyane, entre 30 et 60% du mercure mesuré dans les sédiments était lié à l’orpaillage illégal (Programme de recherche ANR RIMNES, coordonné par l’IRD).



Une récente étude du WWF indique que 81% des poissons analysés au sein et autour du Parc National des Montagnes du Tumucumaque (Amapá, Brésil, zone frontière avec le Parc Amazonien de Guyane) montraient une contamination par le mercure à des taux majoritairement supérieurs aux recommandations de l’OMS.



Face à ce constat, le WWF appelle le nouveau gouvernement à renforcer les ambitions de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane, notamment via une politique diplomatique ambitieuse apte à amener l’ensemble des pays concernés à œuvrer conjointement en faveur des communautés locales, et de l’exceptionnelle biodiversité de la Guyane.

cONTACT PRESSE