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12. juin 2023 — Communiqué de presse

Plus de 100 entreprises en Europe plaident en faveur de la nouvelle loi européenne de restauration de la nature

Plus de 100 grandes entreprises européennes, notamment des secteurs de l’agro-alimentaire, de la finance et de l'énergie, s'expriment pour sauver la loi sur la restauration de la nature. La commission ENVI (commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen) se prononcera sur cette législation le 15 juin.

Forêt malgache, Parc amazonien de Guyane

En Europe, 81 % des habitats naturels sont dégradés.

En Europe, 81 % des habitats naturels sont dégradés. Pour réduire la courbe du déclin de la biodiversité, il ne suffira donc pas de protéger les espaces naturels restants : nous devons également investir dans la restauration à grande échelle.

Le projet de loi sur la restauration de la nature propose de mettre en place des mesures de restauration sur au moins 20 % des zones terrestres et maritimes de l'UE d'ici à 2030 et de réparer tous les écosystèmes nécessitant une restauration d'ici à 2050 afin de permettre le rétablissement et la résilience durables et à long terme de la biodiversité et de la nature.  Contrairement à ce qui est avancé par les opposants au projet de loi, la restauration des écosystèmes est essentielle pour la sécurité alimentaire - des systèmes agricoles en bonne santé étant plus résilients face aux chocs climatiques.

Une première déclaration de plus de 62 entreprises a été publiéeappelant à l’adoption urgente d’une loi européenne pour la restauration de la nature ambitieuse et contraignante, pour faire revivre la nature en Europe”, mettant en avant l’argument que nous sommes tous actionnaires de la nature.

Bart Vandewaetere, le vice-président de l’Engagement ESG de Nestlé Europe a déclaré :



"Lorsque la nature est sous pression, nos systèmes alimentaires le sont aussi. L'augmentation des températures réduira la zone propice à la culture du café de 50 % d'ici 2050 si nous n'intervenons pas. Restauration de la nature et sécurité alimentaire sont interdépendantes : nous dépendons de la nature pour produire nos matières premières. La mise en œuvre de la loi européenne sur la restauration de la nature pourrait accélérer la transition vers une agriculture régénératrice en Europe et générer des avantages pour les agriculteurs, leurs moyens de subsistance et l'environnement, en améliorant la santé des sols, la biodiversité et en rétablissant les cycles de l'eau. L'adoption de cette loi doit garantir que davantage de fonds soient alloués aux agriculteurs pour les aider à restaurer la nature dans le cadre de leur travail quotidien."

Cet appel du monde économique intervient alors qu’une autre coalition de 48 entreprises de premier plan a publié une lettre ouverte avertissant que "les entreprises et les institutions financières dépendent de la nature et ont un rôle vital à jouer dans la conservation et la restauration de celle-ci (...). Le passage à l’échelle nécessaire ne peut avoir lieu que s’il est soutenu par des politiques et des réglementations environnementales ambitieuses qui transforment nos systèmes économiques, fiscaux et législatifs".

Forêt de la Réserve naturelle de Lazovsky, Sikhote-Alin (Russie)
Forêt des Carpates, Parc national de Piatra Craiului, Transylvanie (Roumanie)
Paysage de forêt dans le Parc national de Pirin

Voter pour le règlement revient à préparer l’avenir des agriculteurs, pêcheurs, forestiers et entreprises qui seront de plus en plus impactés par l’effondrement de la biodiversité et le réchauffement climatique.

Pierre Cannet, Directeur du plaidoyer au WWF France

Ces entreprises se joignent désormais aux agriculteurs et aux scientifiques qui mettent en garde contre les conséquences économiques désastreuses d'un échec des députés européens à adopter la loi sur la restauration de la nature. Pour rappel, ce règlement serait la première législation européenne à fixer des objectifs juridiquement contraignants pour les gouvernements nationaux en vue de restaurer nos écosystèmes dégradés.

Pour Pierre Canet, directeur du plaidoyer au WWF France : “Alors que le PPE appelle au rejet du règlement sur la restauration, il est encore temps pour les députés de réagir en amont du vote au parlement européen ce jeudi. Après les voix de citoyens, de scientifiques ou d'agriculteurs sur le besoin de restaurer la nature, entendront-ils cette fois-ci celles du monde économique avec ce nouvel appel des entreprises ? Se rappelleront-ils que la moitié de notre économie repose sur la santé des écosystèmes ? Voter pour le règlement revient à préparer l’avenir des agriculteurs, pêcheurs, forestiers et entreprises qui seront de plus en plus impactés par l’effondrement de la biodiversité et le réchauffement climatique. Le WWF appelle ces députés à ne pas rejeter ce texte”.