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05. juin 2015 — Communiqué de presse

Quelle impulsion sera donnée au climat pendant le G7 ?

Les 7 et 8 juin prochains, la réunion du G7 réunira les chefs d’États de sept puissances économiques mondiales qui comptent pour 45% du PIB mondial. A quelques mois de la conférence climat de Paris, cette réunion au sommet doit amener ces leaders à prendre des décisions pérennes pour accélérer la décarbonisation de leurs économies.

Les arbitrages à ce niveau de discussion devront donner l’impulsion politique nécessaire aux prochains rendez-vous sur le climat : les sessions de négociations de Bonn en août et octobre, conférence d’Addis-Abeba sur le financement du développement durable en juillet, adoption d’un agenda post-2015 à New York en septembre et bien sûr la conférence climat de Paris.

Ces orientations sont essentielles pour faire progresser les engagements mais aussi les négociations qui auront lieu d’ici la COP21. Depuis le 1er juin à Bonn, les négociateurs avancent lentement sur le projet de texte de l’accord de Paris et n’ont réduit que de 5% le projet de texte de l’accord. La question est donc surtout de savoir comment le texte pourrait être renforcé sur la base de ces orientations.

Le WWF appelle les chefs d’Etats réunis au G7 à avancer sur les points suivants :

  • un engagement de long terme sur la réduction des émissions de GES d’ici 2050 ;
  • en complément de cet engagement, un renforcement des efforts sur leur territoire ou au niveau bilatéral par la mise en place d’actions complémentaires notamment sur les secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ;
  • la garantie d’une mobilisation de 100 milliards de dollars d’ici 2020 sur le climat comme inscrit dans l’Accord de Copenhague en 2009, et d’une feuille de route claire vers ce niveau et au-delà après 2020.

En dehors du processus des négociations onusiennes auxquelles prennent part les pays du G7, le WWF souhaite :

  • la mise en place d’initiatives bilatérales ou multilatérales de la part du G7 en lien avec les pays en voie de développement ;
  • l’accélération des efforts pour réduire les subventions aux énergies fossiles et les financements publics apportés par ces pays au charbon ;
  • la construction d’un positionnement commun sur les énergies renouvelables par les banques de développement des pays du G7.

Ces engagements doivent participer au relèvement des ambitions attendu par le WWF dans l’enceinte des négociations climatiques pour parvenir de manière effective à un pic des émissions de GES avant 2020 et maintenir l’augmentation de la température moyenne bien en-dessous du seuil des 2°C. C’est bien cette « ligne de défense » que les pays devront réussir à maintenir lors de la COP21 (The structured expert dialogue - The 2013–2015 reviewjuin 2015, CCNUCC).

Entre 2007 et 2014, 73 milliards de dollars d’argent public ont été utilisés pour financer l’industrie du charbon

Dans une étude présentée le 2 juin 2015, le WWF, le Natural Resources Defense Council et Oil Change International ont annoncé que plus de 73 milliards de dollars d’argent public ont été utilisés pour soutenir le charbon dans le monde entre 2007 et 2014. Les émissions de gaz à effet de serre générées par ces projets charbon s’élèvent à près d’un demi-milliard de tonnes de CO2e par an.

Selon Philippe Germa, Directeur général du WWF France, « La future présidence française de la COP21 doit immédiatement transformer en actions concrètes les annonces faites par le président de la République, François Hollande, lors la Conférence environnementale en novembre dernier. La France a donné le ton sur l'arrêt des soutiens publics à l’export aux centrales à charbon. Elle doit maintenant porter cette position au sein de l'OCDE et influencer ses partenaires au niveau du G7 sur ce sujet. »