Le dernier rapport du GIEC confirme ses pires prévisions : le WWF appelle à des “efforts colossaux et urgents” pour limiter le réchauffement climatique
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publie aujourd’hui un nouveau rapport intitulé Changements climatiques 2021 : les éléments scientifiques. Le rapport fournit les connaissances les plus avancées et les plus récentes sur la science du climat et vient confirmer l’influence indiscutable de l’Homme sur le climat, la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et l’importance d’agir maintenant pour tenter d’inverser la tendance.
Limiter le réchauffement climatique à 1,5°C nécessiterait des efforts colossaux et urgents de modification des politiques publiques et de nos modes de vie.
Véritable cri d’alerte des scientifiques, ce rapport est le premier d’une série de quatre publications préparées par le GIEC courant 2021 et 2022. Il montre que l'homme a transformé la planète de manière définitive et que certains changements entraînés sont irréversibles. Pour la première fois, il documente aussi le rôle du méthane dans le changement climatique, propose des scénarios sur l’avenir qui nous attend et affirme un lien évident entre changement climatique, fréquence et intensité des phénomènes extrêmes. En témoignent les événements tragiques et meurtriers observés actuellement dans différentes parties du globe (incendies dévastateurs, vagues de chaleur, inondations etc.) alors que le réchauffement climatique actuel n’est “que” de 1,1°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Le scénario tendanciel d’un réchauffement autour de 5°C, voire davantage, d’ici la fin du siècle, semble donc apocalyptique, avec des effets dévastateurs dès 2025.
Selon Arnaud Gauffier, responsable des programmes du WWF France :
« Le rapport du GIEC illustre une nouvelle fois l’ampleur et la rapidité des changements observés qui dépassent même parfois les prévisions précédentes du GIEC. L'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C nécessiterait des efforts colossaux et urgents de modification des politiques publiques et de nos modes de vie. Pour aligner les émissions de la France avec un objectif 1,5°C, il faudrait par exemple, abandonner les moteurs thermiques des voitures individuelles au plus vite, renoncer aux liaisons aériennes internes, limiter drastiquement les vols internationaux, diviser par près de 3 notre consommation de viande individuelle, contenir nos achats de vêtements neufs à 1kg par an et par personne ou encore engager des plans massifs de rénovation thermique. La loi climat adoptée récemment démontre hélas que la France est encore loin du compte sur ces sujets. Les annonces des mesures que l’Etat fera au Congrès mondial de la nature de l'UICN ainsi qu’à la COP 26 seront déterminantes pour savoir si l'Etat a enfin saisi l’urgence de la situation. »
Selon Stephen Cornelius, Chief Adviser on Climate Change, WWF :
« Il s'agit d'une évaluation saisissante d’un avenir effrayant qui nous attend si nous n'agissons pas. Alors que le monde est au bord d'une catastrophe irréversible, chaque fraction de degré de réchauffement compte pour limiter les dangers du changement climatique. Il est clair que le maintien du réchauffement de la planète à 1,5°C est un énorme défi et qu'il ne pourra être relevé que si des mesures urgentes sont prises au niveau mondial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger et restaurer la nature. »
Approuvé par 195 Etats, ce rapport servira de base scientifique aux discussions de l’Assemblée Générale des Nations unies en septembre et aux négociations de la COP 26 en novembre à Glasgow. Face à ces constats, il est grand temps que la France se saisisse de l’urgence climatique et agisse en conséquence rapidement et courageusement.