Soco International PLC démarre l’exploration pétrolière au sein du parc national des Virunga
Au mépris des protestations locales et de l'opposition internationale, la société britannique Soco International PLC va commencer ce samedi, la phase de prospection sismique de son projet d'exploration pétrolière controversée sur le lac Edouard à l’intérieur du parc national des Virunga, selon un article paru dans les médias.
Durant la phase de prospection, les pêcheurs se verront restreindre l’accès au lac dans les zones d’opérations. Le lac Edouard constitue une source de vie irremplaçable, il apporte nourriture et eau potable à plus de 50000 personnes et la pêche génère plus de 30 millions de dollars par an.
Les risques de pollution identifiés dans la propre étude d’impact de Soco indique que l’exploration et l'exploitation du pétrole pourraient détruire les habitats fragiles du parc, contaminer l'air, l'eau et le sol. Des risques importants pour les communautés riveraines du lac alors que selon la même étude d’impact, seul une centaine d’emplois directs seraient créent lors de la phase d’exploration.
Après avoir appris le démarrage annoncé de la prospection sismique par Soco, des organisations de la société civile ont publié une lettre ouverte disant : « Nous croyons que l’exploration pétrolière apporterait un nouveau risque inacceptable pour l’environnement et les communautés de Virunga »
Suite à l’engagement de la compagnie TOTAL de ne pas explorer au sein du parc, Soco reste aujourd’hui la seule compagnie à envisager un tel projet. Le lancement de ces tests sismiques débute dans un contexte de forte tension. Depuis plusieurs mois, de nombreux témoignages font part des menaces et intimidations reçues par des personnes s’exprimant ouvertement sur le pétrole.
En février 2014, l’agence britannique de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a accepté la plainte déposée par le WWF qui a exposé « des éléments et des problèmes qui méritent un examen approfondi » concernant des violations présumées des droits de l’homme et des protections environnementales liées aux opérations de l’entreprise dans le parc.
Le 15 avril dernier, le conservateur du Parc national des Virunga de l’ICCN, Emmanuel de Merode, a fait l’objet de tirs le blessant gravement alors qu’il voyageait sur la route entre Goma et Rumangabo ; ses jours, heureusement, ne sont aujourd’hui plus en danger. Le 17 avril 2014, le documentaire « Virunga » présenté en avant-première au Festival du Film de Tribeca révèle de sérieuses allégations concernant les agissements de Soco. "Il est irresponsable de la part de Soco de poursuivre son projet en dépit de l'opposition du gouvernement britannique, de l'UNESCO, du Parlement européen, de la société civile congolaise et de tant d'autres. L'entreprise met les moyens de subsistance de milliers de personnes à risque", déclare Raymond Lumbuenamo, directeur national du WWF RDC. Le WWF demande à Soco de suspendre les opérations de prospection sismique et de se retirer du parc.
En effet, les ressources pétrolières du pays sont nombreuses et il existe bien d’autres opportunités pour développer le secteur pétrolier en RDC que de mettre en péril le formidable potentiel de développement durable que représente le parc des Virunga. "Les pêcheurs, les agriculteurs et les entrepreneurs locaux qui dépendent de Virunga s'opposent avec véhémence à la présence de Soco dans leur parc, et de nombreux membres de la communauté internationale les ont rejoints", dit Raymond Lumbuenamo. "Virunga pourrait être une source d'espoir pour l'Est de la RDC si la pêche, l’agriculture, l'hydroélectricité et le potentiel écotouristique étaient développés de manière durable. Soco ne doit pas menacer l'avenir de ce parc irremplaçable ". Une marche à suivre possible comme le démontre aujourd’hui les initiatives de l’Alliance Virunga.