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16. juin 2014 — Communiqué de presse

Trafic d’ivoire : dernière chance pour la Thaïlande

La Thaïlande a un peu moins d’un an pour mettre un terme au commerce illégal d’ivoire d’éléphant sur son territoire, sous peine de subir des sanctions commerciales si l’objectif n’est pas rempli d’ici mars 2015.

Le WWF salue la mise en place de cette feuille de route et rappelle à la Thaïlande qu’elle s’était engagée en 2013 à interdire tout commerce d’ivoire sur son territoire. 

Réunis dans le cadre de la 65ème session de la CITES, les Etats-membres ont demandé vendredi à la Thaïlande de décréter une loi de protection des éléphants et de mettre un terme au commerce illégal d’ivoire africain qui s’opère sur son territoire. La CITES demande également à la Thaïlande de mettre en œuvre un système de suivi à la fois pour les stocks d’ivoire mais également pour les trafiquants.

Si les résultats ne sont pas jugés satisfaisants, la CITES interdira à la Thaïlande tout commerce de flore et d'espèces sauvages protégées, une mesure qui la toucherait particulièrement pour l'exportation d'orchidées et de cuirs exotiques.



« Nous pensons qu’il aurait été légitime de suspendre en Thaïlande le commerce de tous les spécimens encadrés par la CITES, car cela fait des années que le problème aurait dû être réglé. Aujourd’hui, le message adressé au gouvernement Thaïlandais est clair : c’est la dernière chance de mettre fin à ces activités » a développé Dr Colman O’Criodain, spécialiste du trafic d’espèces sauvages au WWF.

Un marché qui s’alimente du massacre de dizaines de milliers d’éléphants chaque année

La Thaïlande représente le plus grand marché d’ivoire non réglementé au monde, principalement approvisionné en ivoire issu du braconnage de défenses d’éléphants africains, qui sont introduites de manière clandestine sur le territoire thaïlandais.



Actuellement, la loi thaïlandaise autorise la vente d’ivoire provenant d’éléphants domestiques. Par conséquent, de grandes quantités d’ivoire africain peuvent être blanchies via les commerces thaïlandais. Il suffirait que la Thaïlande ferme son marché intérieur pour contribuer à éliminer la menace pesant sur les éléphants africains.



Le réseau de surveillance du commerce illégal d’espèces TRAFFIC a publié récemment un rapport sur le marché de l’ivoire thaïlandais qui révèle que la quantité d’ivoire disponible à l’achat à Bangkok a triplé depuis 2013, date à laquelle la Thaïlande s’est engagée à éradiquer ces activités. Les derniers chiffres publiés par la CITES montrent que plus de 20.000 éléphants africains sont tués par des braconniers chaque année.



« Nous sommes soulagés de voir qu’un certain nombre de gouvernements, surtout les Etats-Unis et les membres de l’UE, partage nos préoccupations, » a déclaré O’Criodain. « A maintes reprises, le WWF a répété que – de par sa nature - le marché thaïlandais encourage les attaques portées contre les éléphants africains et l’opinion publique a exprimé son mécontentement au travers d’une pétition Avaaz qui a réuni plus d’un demi-million de signatures. »



D’autres mesures ont été adoptées, notamment pour restreindre le commerce illégal de cornes de rhinocéros au Vietnam et au Mozambique, deux pays identifiés comme prioritaires en matière de lutte contre le trafic de cornes de rhinocéros. Ils pourraient eux aussi subir des sanctions s’ils ne prennent pas les mesures indispensables à l’éradication du commerce illégal de ces cornes de rhinocéros.



La prochaine réunion des gouvernements de la CITES aura lieu en août 2015.