Un accord crucial pour financer la biodiversité à la COP16 de Rome, tandis que les fonds continuent de manquer cruellement, selon le WWF

Les États ont clarifié la voie à suivre pour un système efficace de financement de la biodiversité, en s’accordant sur une feuille de route d'ici 2030, comprenant une décision pour 2028 sur la façon de faire fonctionner le mécanisme financier. La nouvelle architecture de financement de la biodiversité contribuera à stimuler les actions en faveur de la biodiversité bien au-delà de 2030, en soutenant la mise en œuvre à long terme de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique de manière équitable.

Toutefois, cette étape nécessaire n'est pas suffisante. Il est préoccupant de constater que les pays développés ne sont pas encore en mesure d'honorer leur engagement et de mobiliser 20 milliards de dollars d'ici à 2025 en faveur des pays en développement. 
Or, investir dans la nature est essentiel, c'est une assurance-vie mondiale. 

La principale impasse ayant été surmontée en ce qui concerne l'architecture financière de la biodiversité, d'autres décisions ont été adoptées lors des négociations, notamment une stratégie visant à mobiliser des ressources entre 2025 et 2030 pour la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité. Les parties ont également demandé l'instauration d'un dialogue international entre les ministres de l'environnement et des finances des pays développés et des pays en développement, afin d'accélérer la mobilisation des ressources.

«Le WWF se félicite de la stratégie globale de mobilisation des ressources adoptée ici à Rome, qui permettra d'accélérer les actions en faveur de la biodiversité à l'horizon 2030. Les négociateurs de tous les pays se sont organisés en groupes régionaux et ont mis leurs différences de côté pour forger une voie commune vers l'avenir. Il reste maintenant à mobiliser d'urgence des fonds provenant de toutes les sources - publiques, privées, nationales et philanthropiques - afin d'atteindre les 200 milliards de dollars US par an engagés d'ici à 2030. »

Un processus pour l'examen mondial, attendu en 2026 lors de la COP17 en Arménie, a également été adopté. Cet examen sera essentiel pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du cadre et pour déterminer les mesures à prendre pour corriger le tir si les pays ne respectent pas leurs engagements. 

En ce qui concerne les stratégies et plans d'action nationaux en matière de biodiversité (SPANB), seuls 46 ont soumis leur contribution. 150 pays sont maintenant attendus pour publier un plan d'action actualisé. 

"Les pays réunis à Rome pour la session de rattrapage de la COP16 biodiversité ont réussi à trouver un terrain d’entente. C'est un gros soulagement : l'accord adopté à Montréal pour remettre la nature sur pied d'ici 2030 a encore des chances d'être honoré et il va falloir redoubler d’efforts pour y arriver. C'est aussi la bonne nouvelle de ce début d'année : pour la nature et pour le climat, les gouvernements du monde entier arrivent encore à se parler pour construire des solutions ensemble et préserver la nature, sans laquelle leurs pays et économies n’ont aucune chance de prospérer."