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26. juillet 2015 — Communiqué de presse

Un nombre record de citoyens se sont exprimés en faveur de la protection de la nature en Europe

Mobilisation historique : près de cinq cent mille personnes (chiffre mis à jour sur le site officiel) demandent le maintien des directives « Habitats-Faune-Flore » et « Oiseaux » en réponse à la consultation publique lancée par la Commission européenne. A titre de comparaison, la consultation ayant recueilli le plus grand succès à ce jour était celle sur le Traité Transatlantique avec 145 000 signatures. Il s’agit là d’un véritable record témoignant de la capacité des citoyens européens à se mobiliser pour la nature.

une forte mobilisation

Suite à la décision de la Commission européenne d’évaluer l’intérêt de réviser ou non les directives « nature » qui encadrent la protection de la biodiversité en Europe, les principales ONG environnementales européennes, relayées en France par FNE, la LPO et le WWF France, ont lancé en mai une campagne intitulée « Nature Alerte » visant à maintenir ces législations. Leur révision pourrait en effet conduire à un inquiétant recul pour la biodiversité européenne. Outre les 500 000 citoyens qui se sont exprimés, plus de 120 ONG environnementales ont envoyé un message aux décideurs européens : ces deux piliers de la protection de la nature en Europe ne doivent pas changer !

Pourquoi maintenir en l’état ces directives ?

Les directives Oiseaux et Habitats protègent plus de 1 000 espèces, 230 habitats naturels et plus de 27 000 sites naturels en Europe. On leur attribue la préservation d’espèces emblématiques telles que le vautour, le pygargue à queue blanche ainsi que les phoques. Grâce à ces directives, l’Union européenne abrite aujourd’hui le plus grand réseau de sites naturels protégés, les sites Natura 2000, qui couvrent presque un cinquième de son territoire (environ 12,5% en France). 

Des données scientifiques montrent que ces directives protègent efficacement les espèces et les habitats menacés et contribuent au développement socio-économique des communautés locales et des régions. 

En parallèle de la consultation publique, la Commission européenne a sondé de multiples intervenants, parmi lesquels, les autorités nationales, les exploitants agricoles, les ONG environnementales dont FNE, la LPO et le WWF France ainsi que les acteurs économiques. L’immense majorité s’accorde sur l’importance d’améliorer leur mise en œuvre au niveau national et d’augmenter les financements consacrés à la préservation de la biodiversité. 

A l’exception de quelques acteurs dans le secteur agricole, des associations de propriétaires forestiers privés et le lobby de la pêche industrielle, très peu d’acteurs interrogés contestent ou demandent la révision des directives.

L’industrie du ciment, les fournisseurs d’électricité, l’agriculture biologique ou encore le tourisme font partie des secteurs qui soutiennent les directives.

La suite de la campagne

Si les résultats de la consultation seront probablement publiés à l’automne 2015, l’avenir des directives devrait être officialisé d’ici juin 2016.

FNE, la LPO et le WWF France poursuivent cette campagne pour garantir que la législation européenne préservant la biodiversité reste cohérente, ambitieuse et au niveau des enjeux. D’autant plus qu’au moment du sommet mondial pour le climat à Paris, il serait choquant que l’Union européenne enclenche une régression du droit lié à la protection de la biodiversité alors que les études montrent qu’une nature préservée permet d’atténuer les effets du changement climatique.

 

Quelques données scientifiques :

Pourquoi les directives sont très efficaces :

  • Les oiseaux figurant dans l’annexe 1 de la directive Oiseaux sont mieux protégés au sein de l’Union européenne qu’en dehors ;
  • Les directives ont permis de préserver l’ensemble des espèces et pas uniquement celles inscrites dans les annexes des directives

Les directives ont démultiplié les efforts de préservation de la biodiversité européenne: les espaces protégés sont passés de 8 à 18%. Les directives ont permis de sauvegarder des espaces, comme la vallée Rospuda en Pologne et Kresna Gorge en Bulgarie.

Il y a de nombreuses preuves que les directives génèrent des bénéfices notoires et engendrent des coûts dérisoires.

  • On estime que le réseau Natura 2000 génère 200 à 300 milliards d’euros de bénéfices chaque année.
  • Un euro investi dans le réseau Natura 2000 génère 7 fois plus d’emplois qu’un euro investi dans la Politique Agricole Commune.
  • La réglementation environnementale dans l’Union européenne génère moins d’1% des frais administratifs.

Une mauvaise mise en œuvre des directives au niveau des Etats membres et un manque de financement sont les principaux freins des directives.

  • Seulement 20% des besoins de financement sont actuellement couverts.
  • Plusieurs douzaines de sites ont été détruits par laxisme des autorités : en témoignent divers travaux en Italie et la destruction de prairies en Allemagne.