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22. mai 2024 — Communiqué de presse

Un nouveau rapport du WWF France alerte sur le déclin de la biodiversité dans les rivières françaises hexagonales

Malgré les dépenses déployées pour les politiques de l’eau, estimées à 500 milliards d’euros depuis 20 ans, les populations d’oiseaux et de poissons d’eau douce stagnent de manière inquiétante et seulement 43,1% des cours d’eau et plans d’eau en France hexagonale sont en bon état écologique. C’est sur ce constat alarmant de l’état de santé des écosystèmes d’eau douce que s’ouvre le nouveau rapport du WWF France “Pour des Rivières Vivantes”. Le WWF France tire la sonnette d’alarme sur les menaces qui pèsent sur un écosystème en danger et pourtant inestimable.

Voir le rapport

56,9 % des eaux françaises ne sont pas en bon état écologique selon notre rapport

Des torrents qui coulent des glaciers alpins aux affluents calmes de la Loire, les rivières françaises remplissent des fonctions fondamentales au niveau physique et écologique. Elles ont en effet un rôle d’épuration naturelle et servent d'habitat à de nombreuses espèces de poissons, d’oiseaux mais aussi de corridors écologiques. Pourtant, malgré leur rôle essentiel, près de 56,9 % des eaux françaises ne sont pas en bon état écologique, comme l'indiquent les données produites par les agences de l'eau.

De plus, ce rapport “Pour des Rivières Vivantes”, paru aujourd’hui, met en lumière un léger déclin des populations d’oiseaux et de poissons observées en rivière (-0,4%), avec des espèces emblématiques comme la truite des rivières ou le grèbe huppé particulièrement menacées. Cette quasi stagnation masque une dégradation globale de la qualité des petits cours d’eau du milieu rural, compensée par une amélioration de la qualité de l’eau des fleuves en aval des grandes villes. 

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Les rivières, symbole de la maîtrise de l’homme sur la nature

En effet, les rivières ont été malmenées par les activités humaines depuis des décennies et particulièrement par l’agriculture intensive. L’intensification des pratiques agricoles a participé de manière forte à recalibrer les rivières en les approfondissant et en les élargissant, à arracher les haies incluant les ripisylves (perte de 43% entre 75-85 et 2006).

Le drainage des terres qui l’a accompagné a aussi contribué à la disparition de près de la moitié des zones humides entre 1960 et 1990. Or, les politiques de restauration des rivières mises en place depuis plusieurs années et les dépenses importantes accompagnant cette réorientation n’ont malheureusement pas suffit à ce jour à contrebalancer l’ensemble des atteintes à l’environnement. 

La structure des rivières
La structure des rivières 

"Seule la mise en place d’une politique de l’eau ambitieuse permettra de préserver les rivières, ressource indispensable."

Yann Laurans

Le déclin observé de 0,4% des populations de poissons et d’oiseaux d’eau douce peut paraître anecdotique. Pourtant c’est une donnée inquiétante.

Car c’est près de 500 milliards d’euros qui ont été déployés depuis 20 ans pour en assurer la préservation : cela signifie que malgré tous ces efforts, l’état écologique des rivières ne progresse pas comme nous pourrions nous y attendre.

Les pressions exercées par l’homme sur cet écosystème, notamment pour continuer à nourrir un système agricole productiviste, mettent aujourd'hui en danger certaines espèces comme la truite des rivières. Depuis des années, le WWF se mobilise pour enrayer ce déclin, notamment grâce à des programmes de préservation des zones humides. Mais nous avons aussi besoin de mobiliser les pouvoirs publics : seule la mise en place d’une politique de l’eau ambitieuse permettra de préserver cette ressource indispensable.” 
Yann Laurans, directeur des programmes 

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Les solutions pour garder nos rivières vivantes

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Afin de continuer à protéger les écosystèmes d’eau douce, le WWF France s’est fixé deux priorités sur le terrain :

  • La préservation des zones humides, reposant notamment sur un projet d’acquisition foncière de zones humides en France et le déploiement de projets de Paiements pour Services Écosystémiques avec des propriétaires d’étangs
  • Le renforcement de la résilience de l’eau face au changement climatique, en soutenant une agriculture économe en eau et en s'appuyant sur les solutions fondées sur la nature

Mais l’amélioration significative de l’état de santé des écosystèmes d’eau douce ne pourra pas se faire sans des politiques publiques ambitieuses. Ainsi, le WWF France appelle les pouvoirs publics à :

  • Une restauration de grande ampleur des cours d’eau en réaffirmant l’objectif français pris à l’occasion des Assises de l’eau en 2018, de préserver et de restaurer 25 000 km de cours d’eau et leur continuité à l’horizon 2030
  • Une réévaluation de la fiscalité de l’eau pour appliquer le principe pollueur-payeur face aux impacts majeurs des pollutions agricoles diffuses sur la ressource en eau, et inciter à réorienter les pratiques agricoles vers l’agroécologie.
Marais d'eau douce sur une île dans le parc national des Sundarbans (Bangladesh)

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