Un peu d’espoir, à la veille de l’adoption par les dirigeants du monde entier d’un plan de survie pour la Planète et l’Humanité
L’Agenda 2030 pour le développement durable, qui devrait être adopté à la fin de la semaine à New York, laisse espérer que les pays du monde entier seront capables de travailler ensemble pour éradiquer la pauvreté et protéger l’environnement. C’est à l’occasion de ce qui s’annonce comme le plus grand rassemblement de dirigeants du monde entier jamais organisé que les 193 Etats membres des Nations Unies adopteront formellement ce texte.
Articulé autour de 17 Objectifs de développement durable (ODD), il vise à éradiquer la pauvreté, assurer la sécurité alimentaire, garantir l’accès à tous à l’eau et l’assainissement ainsi qu’à des services énergétiques fiables et durables, mettre en place des modes de production et de consommation durables, protéger la biodiversité et construire des villes respectueuses de l’environnement.
A la différence des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui arrivent à terme en 2015, l’Agenda 2030 pour le développement durable accorde une place importante aux priorités environnementales et est universel. Il incombe à chaque pays la responsabilité de le mettre en œuvre, à travers l’adoption de plans de développement, de mesures fiscales, réglementaires, juridiques et institutionnelles, et l’apport de soutiens financiers et d’investissements adéquats.
« S’il s’agit du plus grand rendez-vous jamais organisé pour réunir les dirigeants du monde entier, c’est bien parce que nous faisons face aux plus grands défis jamais rencontrés. Les pays vont enfin reconnaître que la santé de l’économie, de l’environnement et des individus sont indissociables. », explique Yolanda Kakabadse, Présidente internationale du WWF.
Sur la période 2015-2030, l’Agenda 2030 pour le développement durable devra aboutir à la mobilisation de plusieurs milliers de milliards de dollars de financement privés et publics. Tout l’enjeu sera ensuite d’allouer les financements à bon escient c’est-à-direrediriger les soutiens aux pratiques néfastes – telle que l’exploitation des énergies fossiles – vers des politiques durables permettant à la fois de protéger l’environnement et d’assurer la subsistance de l’Homme.
« L’accord va au-delà de nos attentes : il est plus complet que ce que l’on aurait pu imaginer. Il nous laisse donc espérer que nous pourrons réaliser les changements significatifs qui s’imposent pour aider les populations et la Planète. Dans ce plan, il est question de survie et de prospérité. En consacrant le rôle central de la nature dans le maintien du bien-être humain, il va permettre aux individus de toute la planète de vivre plus heureux, en meilleure santé, et d’avoir de l’espoir pour l’avenir » se réjouit Yolanda Kakabadsé.
Les Nations Unies estiment que la population mondiale aura atteint les 8,5 milliards d’habitants d’ici 2030. Pour donner à l’Agenda 2030 pour le développement durable toutes les chances d’atteindre ses objectifs, le WWF appelle les pays à s’atteler au plus vite à sa mise en œuvreet à faire preuve du même engagement que celui manifesté pour parvenir à son adoption.
« Une mission définie n’est pas une mission remplie ! En arrivant à New York, les dirigeants du monde entier doivent dire « oui » à ce plan pour sauver la Planète mais aussi prendre des engagements concrets permettant de donner corps à l'agenda chez eux », prévient Deon Nel, Directeur international des programmes de conservation au WWF.
Alors que l’économie des pays les plus pauvres dépend, pour l’essentiel, des ressources naturelles au travers d’activités telles que l’élevage et la pêche, l’environnement subit déjà les impacts du changement climatique et de la surexploitation des ressources. L’Agenda 2030 doit inverser cette tendance en intégrant des initiatives visant à protéger l’océan, les ressources en eau, les forêts, tout en assurant la durabilité des villes et en prenant en compte les enjeux économiques.
« Le WWF travaille depuis des années pour que ce plan comprenne les volets environnementaux lui garantissant les meilleures chances de réussite. Alors que dans quelques jours, les dirigeants vont s’engager autour de l’Agenda 2030, nous, WWF, nous engageons à continuer à faire équipe avec les gouvernements, le monde économique et les communautés pour qu’il soit bien mis en œuvre », souligne Deon Nel.
En raison du fort soutien dont il bénéficie et de sa solidité, l’Agenda 2030 pour le développement durable place haut la barre pour la Conférence Paris Climat 2015 (COP21). L’adoption, en décembre prochain, d’un accord suffisamment robuste pour maintenir le thermomètre mondial bien en-dessous de la barre des 2°C tout en protégeant les plus vulnérables, est une étape essentielle pour permettre à l’Agenda 2030 de lutter contre les menaces du dérèglement climatique sur les populations et la nature.