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18. novembre 2014 — Communiqué de presse

Visite de François Hollande en Nouvelle-Calédonie: des paroles aux actes?

Les îles du Pacifique Sud en première ligne face au péril climatique

Les futurs impacts du réchauffement climatique en Nouvelle-Calédonie illustrent déjà le présent de ses voisins océaniens qui sont venus hier à la rencontre du Président de la République : exil des familles papoues de l’atoll de Carteret en 2005, déplacement dans les terres de villages côtiers à Fidji depuis 2012, disparition programmée des îles Kiribati et Tuvalu, etc… Quel sera le prochain pays sur la liste ?



Le discours volontaire de François Hollande face à la Commission du Pacifique Sud (CPS)

A un an de la Conférence Paris Climat 2015 (COP21), François Hollande a tiré la sonnette d’alarme sur cette menace de la Commission Pacifique Sud : "la pire des guerres est celle que nous sommes en train d'organiser : une guerre contre les générations futures". Le Président de la République a par ailleurs indiqué que la Nouvelle-Calédonie devait servir d’exemple dans la région Pacifique, en proclamant que « nous devons jouer un rôle majeur et d'exemplarité en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». Il a par ailleurs affiché sa volonté d'intégrer la Nouvelle-Calédonie dans le Protocole de Kyoto et qu’elle soit partie prenante du prochain accord.

Il est donc regrettable de constater que la Nouvelle-Calédonie a augmenté ses émissions de CO2 de 228% depuis 2004 avec le choix charbon qu’elle a fait pour son industrie minière !



Non à la défiscalisation de la centrale à charbon Eramet/SLN !

Pour le WWF, l’exemplarité, dans cette situation d’urgence, ne peut venir que par des actions concrètes contribuant à la réduction significative de la note carbone de ce territoire, qui pourrait, si les projets de centrales à charbon voient le jour, se hisser au 4e rang mondial en termes d’émissions de gaz à effet de serre par habitant.  Soutenir l’adaptation des petits pays les plus menacés est tout à fait souhaitable et nécessaire. En ce sens, le WWF reconnait les efforts de contribution de la France au « Fonds vert mondial » à hauteur de 1 milliard de dollars et salue la nomination prochaine d’un expert français « réchauffement climatique » basé à la CPS. Mais la vraie solidarité océanienne s’évaluera aux mesures permettant la réduction de la contribution calédonienne au réchauffement climatique.

La mesure la plus attendue et la plus significative est celle d’une défiscalisation vertueuse, maintenue au profit du développement des Outre-mer mais respectueuse de l’environnement et de la lutte contre les émissions de GES. La France doit se détourner des projets fortement contributeurs au réchauffement climatique sur son territoire, tout comme elle s’est engagée à le faire depuis mars 2013 en supprimant les soutiens financiers de l’AFD aux projets de centrales à charbon.  



La France a donc ici l’opportunité de gagner de la crédibilité en passant de la parole aux actes !



Ce que le WWF demande :

Le WWF demande donc à l’Etat français de ne pas attribuer, si elle est demandée, la défiscalisation nationale à la société ERAMET, qui a le projet d’investir dans une nouvelle centrale à charbon pour faire fonctionner l’usine de nickel de Doniambo de la SLN. 184 millions d’Euros (22 milliards de francs pacifique) de ristourne fiscale au profit d’une centrale à charbon ! Si de l’argent public doit être investi en Nouvelle-Calédonie, et ce dans un contexte budgétaire plus que contraint, c’est bien au profit de la production d’énergies renouvelables que cela doit se faire, afin de contribuer à la réduction de la note carbone du territoire et permettre ainsi une plus grande indépendance de l’île face aux aléas d’approvisionnement en combustibles fossiles et de fluctuation de leurs cours.