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28. juin 2024

À l’écoute des bélugas

Avec les membres des communautés autochtones, le WWF États-Unis teste un projet pilote dans les rivières d’Alaska : l'utilisation d'hydrophones pour capturer le son sous-marin des baleines afin de mieux les connaître et donc, mieux les protéger !

Le chanteur de l’Arctique

L’est de la mer de Béring, au large des côtes de l’Alaska, abrite plus de 12 000 bélugas

Unique en son genre, le béluga peuple l’Arctique des estuaires canadiens aux profondeurs de l’océan. Avec son sourire et sa peau blanche, Delphinapterus leucas fait partie des mammifères marins les plus facilement reconnaissables.

En Arctique, les bélugas se déplacent dans des eaux sombres, sous la glace, utilisant un large éventail de sons pour se repérer et communiquer. D’où leur surnom : « les canaris des mers ». Hélas, le béluga subit aujourd’hui de plein fouet les impacts du réchauffement climatique, de la pollution chimique et sonore et de la surexploitation. À l’instar de ses cousins cétacés vivant au milieu des glaces – le narval et la baleine boréale - le béluga a besoin de la glace de mer qui le protège contre l’épaulard, l’un de ses prédateurs.

L’est de la mer de Béring, au large des côtes de l’Alaska, abrite plus de 12 000 bélugas. C'est du moins le chiffre connu par les scientifiques. Mais cette estimation n’inclut que les baleines aperçues dans l’océan. Il ne tient pas compte des bélugas qui pourraient se trouver dans les rivières Yukon ou Kuskokwim – et les chasseurs autochtones de la région savent qu'ils migrent souvent en amont à la recherche de nourriture.

Beluga face au couché de soleil

Protéger l’écosystème marin et ses hôtes

Nous veillons à ce que les nouvelles activités industrielles soient soigneusement planifiées afin qu’elles ne nuisent pas à la santé de l’écosystème marin et de ses hôtes

Une grande partie des populations de bélugas étant présente sur le territoire canadien, le WWF Canada joue un rôle essentiel dans la protection de l’espèce. 

Via son Fonds de rétablissement des espèces en péril, le WWF soutient un projet de protection des bélugas de l’estuaire du Saint-Laurent. Nous contribuons notamment à un programme de suivi satellitaire permettant de mesurer les effets de la pollution sonore sur les populations de Delphinapterus leucas.

Aux côtés des organisations inuites, des scientifiques, des gouvernements et des organisations environnementales, nous veillons à ce que les nouvelles activités industrielles soient soigneusement planifiées afin qu’elles ne nuisent pas à la santé de l’écosystème marin et de ses hôtes, en particulier les bélugas.

Un beluga nage dans l'océan Pacifique
Bélugas (Delphinapterus leucas) piégés dans un trou de glace (Canada)
Belugas dans un couloir de glacier

L’acoustique à la rescousse

Dans la culture des communautés autochtones d’Alaska, les bélugas sont fondamentaux.

Dans la culture des communautés autochtones d’Alaska, les bélugas sont fondamentaux. La sécurité alimentaire des habitants de la région repose également fortement sur la chasse de ces animaux.

Depuis quelques années, des quotas de prélèvement sont imposés dans le bassin versant de Cook Inlet et les communautés s’inquiètent de voir ces interdictions s’étendre à d’autres zones si les efforts de conservation ne portent pas mieux leurs fruits. 

Pour éviter d’en arriver là, le WWF États-Unis et les communautés autochtones de Kotlik et d'Emmonak ont lancé un projet pilote : utiliser des hydrophones pour détecter les bélugas dans la rivière afin d'avoir une idée plus précise de la façon dont les baleines utilisent l’habitat d’eau douce – et ainsi contribuer à garantir une meilleure protection de ces animaux marins de l’Arctique.

Les chasseurs autochtones ont également besoin de savoir combien de bélugas il y a afin de pouvoir décider combien peuvent être capturés sans compromettre la capacité de l’espèce à se régénérer. 

Habituellement, les scientifiques s’appuient sur des relevés aériens pour établir des estimations. Mais cela implique des avions volant à basse altitude, juste au-dessus des voies navigables où les peuples autochtones chassent pour subvenir à leurs besoins, une méthode invasive et bruyante qui fait fuir les proies. D’où l’idée d’écouter les bélugas…

Des appareils d'enregistrement acoustique ont été placés au fond du fleuve Yukon pour détecter la présence des baleines. Une technique similaire avait été expérimentée avec succès dans la rivière Eklutna, à Cook Inlet, mais l'une des inconnues était de savoir si ce type d'équipement fonctionnerait dans les eaux troubles du Yukon. Ce dernier est un fleuve très peu profond, large et au débit rapide.

Après quatre mois de test, le projet pilote a clairement démontré que l'utilisation d'hydrophones pour détecter les bélugas dans le fleuve Yukon fonctionne et qu'il s'agit d'une approche non invasive et rentable. Une excellente nouvelle pour les scientifiques comme pour les chasseurs qui souhaitent tous deux que l’espèce continue à prospérer !

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Béluga (Delphinapterus leucas), Norvège

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