Décompte prometteur pour le léopard des neiges
En Inde, le pays achève sa toute première enquête sur la population de léopards des neiges qui peuple son territoire. On estime que 718 de ces grands félins vivent à l'intérieur de ses frontières, sans doute l’une des plus grandes populations à l’échelle du globe…
Une véritable énigme
Présent dans douze pays, le léopard des neiges est menacé dans chacun d’entre eux.
On le surnomme le « fantôme des montagnes » ou encore « once », qui signifie une fois en anglais, tant il est rare de le croiser… Aussi difficile à approcher qu’à pister, le léopard des neiges vit entre 2 500 et 5 500 m au-dessus du niveau de la mer, sur les pentes escarpées des sommets, autrement dit dans des zones peu accessibles pour le commun des mortels. Hélas, cela ne suffit pas à décourager les braconniers.
C’est à l’attrait de sa fourrure, ainsi qu’à celui de ses os, utilisés en médecine chinoise, que le fauve doit son déclin. La dégradation de son habitat naturel, sur lequel l’homme empiète de plus en plus, et l’accroissement des conflits avec les communautés locales, menacent également la survie de l’espèce. Comme ses proies sont de moins en moins nombreuses sous l’effet du braconnage, le léopard des neiges attaque les animaux d'élevage et est tué à son tour par des éleveurs contraints de protéger leurs bêtes. Présent dans douze pays, le léopard des neiges est menacé dans chacun d’entre eux.
Notre pierre à l’édifice
En 2015, le WWF lance son premier grand plan d’action pour protéger l’espèce, décrivant sa contribution au « Global Snow Leopard and Ecosystem Protection ».
En 2013, avec la Déclaration Bichkek en faveur de la protection du léopard des neiges, les représentants de 12 États de l'Asie centrale et de l'Asie du Sud prennent l'engagement historique de protéger le félin tacheté. En 2015, le WWF lance son premier grand plan d’action pour protéger l’espèce, décrivant sa contribution au « Global Snow Leopard and Ecosystem Protection ».
Nous nous mobilisons notamment pour freiner les différents projets d’aménagement susceptibles de réduire son territoire et contribuons à atténuer les conflits entre le léopard et les populations locales en construisant des bergeries visant à mieux protéger les troupeaux domestiques face au risque de prédation exercé par le grand carnivore. Nous récoltons également de précieuses informations sur la vie du félin grâce à des systèmes de pièges photographiques installés en pleine nature. Car mieux connaître, c’est mieux protéger.
Une première en Inde !
718 léopards des neiges ont été recensés à l'intérieur des frontières de l'Inde.
Personne ne sait exactement combien il reste de léopards des neiges sauvages sur notre planète. L’Inde, elle, est pourtant parvenue à compter sa population de Panthera Uncia, rejoignant le Bhoutan et la Mongolie sur la liste des premiers pays à avoir relevé ce défi. Une prouesse historique dans un environnement aussi hostile car en Inde, c’est sur les hauteurs de l’Himalaya que le fantôme de l’Asie a élu domicile. Mais nos experts sont déterminés.
Après plusieurs années de traque minutieuse et d’observation silencieuse en quête d'excréments, de marques de griffes sur les troncs ou de proies à moitié dévorées, autant de traces attestant de la présence du félin dans les environs, ils partagent aujourd’hui les résultats de leur enquête : 718 léopards des neiges ont été recensés à l'intérieur des frontières du pays.
Pour effectuer ce décompte, il a fallu passer au peigne fin plus de 4 millions d’hectares et traiter les centaines de milliers de clichés saisis par les 2000 pièges photographiques dispersés dans les montagnes. C'est un triomphe de collaboration, de persévérance et de rigueur scientifique, offrant un immense espoir pour la sauvegarde de cet insaisissable protecteur du haut Himalaya. En effet, du Bhoutan à la Chine, cette espèce remarquable joue un rôle clé en tant que prédateur, nous renseignant sur l’état de santé de son habitat en haute altitude.
Si les populations de léopard des neiges se développent, c’est que l’écosystème qui les accueille est en bonne santé, au bénéfice des autres espèces, incluant les millions d’humains dont la survie dépend directement des rivières alimentées par les eaux des montagnes de l’Asie centrale.