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18. octobre 2024

Des abeilles pour tenir les éléphants à distance

Au Zimbabwe, des agriculteurs ont fait le choix de l’apiculture pour arrondir leurs fins de mois mais aussi pour atténuer les conflits avec les éléphants sauvages car ces derniers redoutent les piqûres des abeilles… 

Près de la moitié des éléphants de savane d’Afrique

de la population locale de KaZa dépend des ressources naturelles du pays pour assurer sa subsistance.

En Afrique australe, dans le bassin du Kalahari, la zone de conservation transfrontalière du Kavango-Zambèze, dite KaZa*, héberge près de la moitié des éléphants de savane d’Afrique. Tandis que Loxodonta africana est officiellement classé comme espèce en voie de disparition, ses effectifs à KaZa semblent stables. Mais la zone est également densément peuplée par les humains. Les interactions entre les hommes et les animaux sont donc fréquentes et elles ne sont pas toujours pacifistes. Près d’un tiers de la population locale de KaZa dépend des ressources naturelles du pays pour assurer sa subsistance. Les terres sont néanmoins peu fertiles et le réchauffement climatique n’améliore pas la situation, bien au contraire

Pour nourrir une population toujours plus nombreuse, les espaces naturels sont transformés en pâturages et les forêts défrichées, ce qui accélère encore l’érosion des sols. La productivité agricole diminue et aggrave à son tour la destruction des ressources : un véritable cercle vicieux. Lorsque les récoltes sont pillées ou piétinées par des éléphants sauvages, c’est donc une véritable tragédie pour les communautés !

hommes participant programme éléphants abeilles

Hommes participant au programme "Bees for elephants"

Au profit de la nature et des humains

Le WWF a contribué à la création d’une soixantaine de champs d’expérimentation au sein desquels des agriculteurs en formation testent de nouvelles méthodes pour améliorer la résilience des cultures face aux sécheresses de plus en plus récurrentes.

À KaZa, l’objectif du WWF est à la fois de protéger la nature et d’aider les communautés locales. Parce que pour veiller sur la faune, il convient tout d’abord de disposer de chiffres fiables, le WWF soutient les communautés autochtones dans le recensement des animaux, en proposant des formations et en mettant de l’équipement à disposition, par exemple des pièges photographiques. 

Depuis peu, les données recueillies sont exploitées dans le cadre d’un projet pilote qui permet d’indemniser les personnes ayant subi des dommages causés par les espèces sauvages : piétinement et/ou pillage des récoltes, dégradation de matériel… Au Zimbabwe, en coopération avec un forum agricole, le WWF a contribué à la création d’une soixantaine de champs d’expérimentation au sein desquels des agriculteurs en formation testent de nouvelles méthodes pour améliorer la résilience des cultures face aux sécheresses de plus en plus récurrentes.

Dame éléphants / abeilles
éléphant zimbabwe qui se balade
ruche programme éléphants abeilles

Quand des abeilles font reculer les éléphants

Nous sommes dans un petit village à l'extérieur de la ville de Hwange, au cœur de la région de KaZa, à l'ouest du Zimbabwe. Normalement, à cette période de l’année, il est censé pleuvoir. Mais les champs sont désespérément secs et vides. Rien n’a germé en raison de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois, le gouvernement a même déclaré l’état de catastrophe naturelle.

Grâce au programme de restauration des paysages forestiers (FLR) du WWF en Afrique, certains agriculteurs disposent d’un moyen de subsistance alternatif en cas de précipitations insuffisantes. 

Heureusement, il reste le miel ! Grâce au programme de restauration des paysages forestiers (FLR) du WWF en Afrique, qui promeut et soutient l’apiculture dans la région, certains agriculteurs disposent d’un moyen de subsistance alternatif en cas de précipitations insuffisantes. Les bonnes années, les ruches peuvent fournir jusqu’à trois récoltes, chacune d’elle permettant d’extraire une dizaine de bouteilles de miel. L’activité est rentable. De plus, elle présente un autre avantage… celui de tenir les éléphants à distance ! Si les petites bêtes ne mangent pas les grosses, installées autour des terres, les ruches dissuadent les pachydermes de s’approcher trop près car malgré leur taille massive, ils redoutent les piqûres, en particulier sur les zones particulièrement sensibles comme les oreilles, les yeux ou la trompe. 

Les communautés n’ont pas attendu le WWF pour récolter le miel dans la région mais leur façon de le faire a radicalement changé. Autrefois, pour atteindre les nids des abeilles sauvages au creux des arbres, ils utilisaient le feu, effrayant les insectes à l’aide de la fumée. Ce qui déclenchait fréquemment des incendies. Aujourd’hui, ils élèvent des abeilles mellifères pour exploiter les produits de leurs ruches, principalement du miel mais aussi de la cire ou de la gelée royale, sans abîmer les forêts.  

 

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 KAZA est un réseau de zones protégées qui s’étend sur 520 000 km2, situé entre l’Angola, le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe.

Lac de la Flégère, Chamonix, France.

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