La rivière de Semois reprend vie
En Belgique, nos efforts portent leurs fruits. En restaurant les berges de la rivière Semois, affluent de la Meuse, nous avons restauré la vie. La zone compte de plus en plus d'espèces végétales, de vertébrés et de poissons…
Pour approfondir le sujet :
Effet PandaSource de vie
50% des zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années.
Sans eau, il n’y aurait pas de vie sur Terre. Depuis des millénaires, fleuves et rivières constituent des artères vitales pour les hommes.
Les habitats d'eau douce abritent des milliers d’espèces et participent aussi à l’économie et à la sécurité alimentaire. Ils nettoient l’eau, transportent les sédiments, régulent les inondations. Pourtant, au cours des 40 dernières années, plus de la moitié des eaux naturelles mondiales ont été détruites. 25% des cours d'eau d'Europe occidentale et méridionale sont pollués à un niveau extrême. 50% des zones humides françaises ont disparu au cours des 30 dernières années.
Canalisation des fleuves, bétonnage des rives de lacs, déversements d’engrais, de pesticides et d’eaux usées, accidents industriels ou encore prélèvements abusifs pour la production d’électricité et l’irrigation… Les fleuves et les rivières d'Europe, ainsi que les zones humides qui leur sont associées, comptent parmi les milieux ayant le plus souffert des activités de l'homme.
L’eau douce, cette essentielle
375 386 personnes ont répondu au #ProtectWater lancé par le WWF.
Pour que l'économie, les hommes et la nature disposent d'un approvisionnement suffisant, le WWF protège les écosystèmes d'eau douce. Parce que cette dernière constitue une priorité absolue, le WWF agit pour une juste exploitation des ressources hydriques et combat les projets d’aménagement qui nuisent à l’environnement et la pollution des écosystèmes d’eau douce. Il s’engage pour la revitalisation des plans d’eau et lutte pour la sauvegarde des derniers cours d’eau naturels.
En 2018, tandis que des groupes de pression industriels et des gouvernements tentent d’affaiblir la directive-cadre sur l'eau, nous lançons #ProtectWater. L’objectif? Appeler les citoyens à participer massivement à la consultation publique de l’UE pour demander à la Commission Européenne de maintenir une législation forte sur l’eau. 375 386 personnes répondent à l’appel !
Un cercle vertueux
Depuis 2018, nous travaillons dans la Semois, un affluent de la Meuse, pour encourager le retour de la loutre.
Lorsque l’on restaure les abords d’une rivière, on constate une myriade de bienfaits qui rejaillissent en cascade sur l’écosystème tout entier. Que ce soit en renaturant les berges ou les frayères (les zones où les poissons se reproduisent) ou en améliorant la continuité écologique, nous offrons un habitat plus sain et plus sûr à un grand nombre d’espèces.
Depuis 2018, nous travaillons dans la Semois, un affluent de la Meuse, pour encourager le retour de la loutre. Pourquoi concentrer nos efforts sur cet animal? Tout simplement parce qu’il s’agit d’une espèce parapluie dont les besoins, appelés niches écologiques, incluent ceux de nombreuses autres espèces. En la protégeant, nous préservons toute la vie sauvage qui partage son habitat ou interagit avec elle. La truite fario tire par exemple avantage de la continuité écologique des cours d’eau, restaurée par nos soins, car elle se reproduit mieux en remontant des rivières fraîches et oxygénées. Ce qui ravit ses prédateurs, comme la cigogne noire. En arrachant la balsamine de l’Himalaya, une plante envahissante qui pousse sur les berges, nous libérons de la place pour une autre espèce végétale, la renouée de la bistorte, source de nectar qui favorise, elle-même, le retour de deux jolis papillons, le nacré de la bistorte et le cuivré de la bistorte.
La restauration des berges, qui accroît le nombre de frayères, profite aussi au martin-pêcheur d'Europe car sa nourriture est plus abondante. La loutre, elle, gagne sur tous les tableaux : les berges restaurées lui offrent plus de cachettes, les frayères plus de poissons et la levée de barrage lui permet de se déplacer à sa guise. Mais c’est évidemment à nous, les humains, que profitent aussi des rivières saines et pleines de vie.