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03. mai 2024

La Zambie dit non à l'exploitation minière

Depuis presque 20 ans, des compagnies minières tentent d'ouvrir un site d'extraction dans le Parc national du Bas-Zambèze. Heureusement, le gouvernement vient d’annuler sa décision précédente d’autoriser l'exploitation du cuivre dans la zone !

Un joyau à l’état brut

Plus de 400 espèces d'oiseaux habitent dans le Parc National du Bas-Zambèze

Le long du fleuve Zambèze, parsemé d'acacias et couvert d'une épaisse forêt, se dresse le Parc national du Bas-Zambèze. Tout autour, des îles rocheuses entourées de sable blanc. Il s’agit de la réserve naturelle la plus récente de Zambie, une nature sauvage, authentique, encore préservée du tourisme de masse.

Éléphants, buffles, hippopotames, cobes des marais, koudous, zèbres, crocodiles, impalas et phacochères : les mammifères les plus emblématiques y ont élu domicile. Plus de 400 espèces d'oiseaux y cohabitent, dont les guêpiers colorés, semblables à des arcs-en-ciel, nichant dans les berges sablonneuses.

Mais depuis plusieurs années, l’ombre de divers projets d’exploitation minière plane sur ce havre de paix… Leurs défenseurs mettent en avant l’argument économique. Source d’emplois et de profits, l’exploitation minière favoriserait le développement économique de la sous-région. Pourtant, en l’absence de cadre politique solide, elle pourrait surtout conduire à un développement non soutenable, qui loin de profiter aux populations locales, risquerait de leur porter préjudice.

Au-delà des dommages causés aux écosystèmes, mettant la biodiversité en péril, il y a fort à parier que des conflits surgissent, liés à l’utilisation des terres.

Hippopotame-Zambie-WWF

Faire barrage aux projets nocifs

personnes ont interpellé le premier ministre du Bélize pour la protection du récif

Le WWF agit dans 35 éco-régions marines et terrestres dont le patrimoine naturel compte parmi les plus riches et les plus rares de la planète mais aussi, parmi les plus menacés. Notre objectif, promouvoir le développement d’activités humaines qui respectent la planète et sa biodiversité.

En 2016, nous publions un rapport coup de poing pour appeler à la protection de notre héritage commun. Sur les 229 sites naturels et mixtes inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO,114 sont menacés par des activités industrielles néfastes. Concessions pétrolière, minière ou gazière, surpêche, exploitation forestière illégale, surexploitation des ressources en eau, infrastructures de transport ou de tourisme : les menaces sont multiples.

Mais nous faisons front. Vent debout contre l’exploration pétrolière, nous sommes plus de 450 000 à interpeller le premier ministre du Bélize pour la protection du récif. Quelques mois plus tard, l’exploration pétrolière est interdite. Autre victoire, en Espagne, quand le gouvernement espagnol, suite à notre mobilisation, renonce au projet de dragage de la rivière de Guadalquivir. Le Parc national Coto de Doñana respire à nouveau.

Buffle-Zambezi-Region-WWF
Hippopotame-Zambi-WWF
Lechwe Noir Zambie WWF

Le parc s’offre un répit

En Zambie, le conflit qui oppose les écologistes aux compagnies d’exploitation minière dure depuis des années. En 2011, une compagnie minière détenue majoritairement par un conglomérat chinois a demandé des droits d’exploitation minière dans le Parc national du Bas-Zambèze et a soumis une étude d’impact environnemental (EIE) que l’Agence zambienne de gestion de l’environnement (ZEMA) a rejetée.

Un répit de courte durée, hélas. Dès 2021, le gouvernement zambien a donné son feu vert au projet  Kangaluwi : une mine de cuivre à ciel ouvert… au beau milieu du Parc national du Bas-Zambèze.

Avec d’autres organisations, le WWF n’a eu de cesse de dénoncer les impacts environnementaux d’un tel projet, en particulier les risques de pollution sur le fleuve, y compris sur les pêcheries d'eau douce qui sont essentielles à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance des communautés de la province zambienne de Luangwa et en aval au Zimbabwe et au Mozambique.

L'ambition du WWF est désormais d’obtenir l’annulation définitive du permis minier dans la zone. 

D’autant que de nombreuses ambiguïtés planent autour du projet. L'étude d’impact indique tantôt une seule fosse, tantôt quatre, dont une principale et trois “satellitaires”. Quant à la durée d’exploitation de la mine, elle varie aussi considérablement, oscillant entre 4 et 25 ans. De quoi alimenter largement nos craintes…

Heureusement, alors que tous les recours juridiques ont été épuisés, l’Agence zambienne de gestion de l’environnement (ZEMA) vient d’abonder dans notre sens en annonçant publiquement sa décision de suspendre l’autorisation d’exploitation minière dans le Parc national du Bas-Zambèze (LZNP).

Au WWF, nous nous réjouissons de cette mesure mais nous considérons qu’il ne s’agit là que d’une étape. Désormais, notre ambition est d’obtenir l’annulation définitive du permis minier dans la zone. 

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Éléphant d'Afrique (Loxodanta Africana)

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