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21. juin 2024

L’Arc du Teraï, fleuron de la restauration mondiale

L’ONU vient de récompenser sept initiatives pionnières pour restaurer les milieux naturels. Dans le paysage de l’Arc du Teraï, notre projet visant à rétablir la continuité écologique entre l’Inde et le Népal, fait partie des heureux élus…

Un paysage fragmenté, entrave aux déplacements

L'Arc du Teraï concentre pas moins de 86 espèces de mammifères, 600 espèces d'oiseaux et plus de 2 100 espèces de plantes à fleurs.

À l'ombre de l'Himalaya, la ceinture transfrontalière de l'Arc du Teraï s'étend de la rivière Bagmati au Népal, à la rivière Yamuna en Inde, couvrant une superficie de 51 000 km2. Ce paysage abrite des grands mammifères spectaculaires, comme le tigre du Bengale et le rhinocéros à une corne. Il concentre pas moins de 86 espèces de mammifères, 600 espèces d'oiseaux et plus de 2 100 espèces de plantes à fleurs.

Mais c’est aussi l’une des régions les plus densément peuplées avec plus de 7,5 millions de personnes côté népalais et près de 50 millions d'habitants côté indien. Le paysage compose désormais une mosaïque de grandes villes et de cantons à croissance rapide, de réseaux routiers et ferroviaires qui scindent les écosystèmes naturels.

Cette fragmentation porte préjudice à la faune qui a besoin de se déplacer sans entrave d’un endroit à l’autre pour trouver de la nourriture, se reproduire ou encore mettre bas.

Jeune-Tigre-du-Bengal

Relier les aires protégées

Nous avons compris que les aires protégées isolées ne suffisent pas. Ces dernières doivent être reliées entre elles pour garantir des services écologiques

L'Arc du Teraï fait partie des quatorze paysages prioritaires dans lesquels nous travaillons. 

Pour assurer le maintien de la diversité biologique et la conservation des espèces et zones humides de la région, le WWF Inde travaille en étroite collaboration avec les partenaires institutionnels et les communautés locales.

Aujourd'hui, nous avons compris que les aires protégées isolées ne suffisent pas. Ces dernières doivent être reliées entre elles pour garantir des services écologiques aussi essentiels que le maintien de la qualité de l’air et du sol, l’approvisionnement en eau ou encore la pollinisation.

C’est pourquoi nous nous mobilisons pour renforcer la connectivité écologique, en maintenant ou en restaurant des corridors naturels assurant des connexions entre différents réservoirs de biodiversité et offrant ainsi aux espèces des conditions favorables à leur déplacement et à l’accomplissement de leur cycle de vie.

Tigre-du-Bengal-Inde
Rhinocéros-et-oiseau
Éléphant-Inde

Des efforts aujourd’hui récompensés

L'initiative a déjà redonné vie à une zone forestière 13 fois plus grande que Katmandou et a presque triplé sa population de tigres, passant de 121 à 355. 

L'initiative – qui a débuté avec le lancement par le gouvernement du Népal du programme paysager de l’Arc du Teraï en 2001 – a déjà redonné vie à une zone forestière 13 fois plus grande que Katmandou et a presque triplé sa population de tigres, passant de 121 à 355. 

En deux décennies, la parcelle de terre dégradée est redevenue une luxuriante forêt d'arbres, d'arbustes et de prairies, de nouveau attractive pour les espèces locales.

C’est un trait d’union indispensable entre les différents habitats que nous sommes parvenus à rétablir. Le couloir de Khata s’étend sur 24 km le long de la frontière commune entre le Népal et l’Inde. Désormais, les animaux peuvent circuler librement pour satisfaire leurs besoins : rechercher de l’eau, de la nourriture ou encore un abri pour s’accoupler ou mettre bas.

Près de 50 000 ménages ont vu leurs moyens de subsistance s’améliorer grâce aux diverses initiatives menées contre le braconnage et en faveur du développement d’un tourisme axé sur la nature.

Arc du Teraï est reconnu comme l'un des meilleurs exemples de restauration d'écosystèmes à grande échelle 

C’est pourquoi l’ONU a aujourd’hui décidé de récompenser le programme paysager de l’Arc du Teraï, sélectionné aux côtés de sept autres projets phares pour la restauration. Cela signifie que le paysage de l'Arc du Teraï est reconnu comme l'un des meilleurs exemples de restauration d'écosystèmes à grande échelle 

et à long terme car il a su mettre en application les 10 principes de restauration de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. Plus concrètement, cela veut dire que l’initiative est désormais éligible au soutien technique et financier des Nations Unies pour des projets de restauration d'une superficie de près de 350 000 hectares en Inde et au Népal. Une reconnaissance qui n’est pas seulement symbolique donc, puisqu’elle va permettre d’allouer des moyens supplémentaires au projet !

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