Les nouvelles perles du Mékong
Dans son dernier rapport "New Species Discoveries", le WWF lève le voile sur les 380 nouvelles espèces répertoriées dans la région du Grand Mékong en 2022. Une lueur d’espoir à l'heure où la sixième extinction de masse s’accélère…
Pour approfondir le sujet :
Effet PandaCes espèces qui disparaissent
Entre 1970 et 2018, les populations mondiales de vertébrés ont déclinées de 69%.
Les chiffres sont là, accablants. Selon l’Indice Planète Vivante, entre 1970 et 2018, les populations mondiales de vertébrés, oiseaux, poissons, mammifères, amphibiens et reptiles ont décliné en moyenne de 69%. Gorilles des plaines, tortues luth, dugong, requins, coraux… Partout dans le monde, les effectifs d’espèces emblématiques, aussi précieuses qu’indispensables à l’équilibre de nos écosystèmes, sont en chute libre.
La région du Grand Mékong et la biodiversité qu’elle abrite ne sont pas épargnées ! La construction de mines, de routes et de barrages menace la survie des paysages naturels qui la rendent si unique. Le braconnage pour la viande de brousse ou le commerce illégal de la faune sauvage, estimé à plusieurs milliards de dollars, exerce une pression supplémentaire sur la biodiversité de la région. De nombreuses espèces disparaissent avant même d'être découvertes.
Biodiversité en voie de disparition… agissons !
Avec une feuille de route ambitieuse, nous pourrons inverser ces tendances dramatiques et tenter de restaurer la biodiversité mondiale.
Tous les deux ans, le WWF publie son Rapport Planète Vivante qui dresse un bilan de l’état de la planète ainsi que des pressions humaines qui pèsent sur la biosphère afin d’alerter sur la nécessité de sauvegarder les espèces. L’objectif n’est pas de démoraliser l’opinion mais de la faire réagir en rappelant que si le constat est accablant, il est encore possible de réagir. Avec une feuille de route ambitieuse, nous pourrons inverser ces tendances dramatiques et tenter de restaurer la biodiversité mondiale.
A l’approche de la COP 15 Biodiversité, qui s’est tenue en décembre dernier à Montréal, nous nous sommes mobilisés pour faire pression sur les responsables politiques afin qu’ils prennent, enfin, les mesures nécessaires pour mettre fin au déclin de la nature. Près de 30 000 personnes ont signé notre pétition, appelant les décideurs à adopter un accord mondial ambitieux pour sauver les espèces sauvages. Un accord clair et mesurable pour protéger la biodiversité avec des engagements concrets afin d'inverser la donne d'ici 2030.
Lueur d’espoir dans le Mékong
Soit le nombre de nouvelles espèces de plantes et d'animaux vertébrés recensés dans la région.
Merveille du sud-est asiatique, le bassin du Grand Mékong détonne par la richesse de sa faune et de sa flore. La région, qui englobe pas moins de six pays, la Birmanie, le Yunnan, le Laos, le Vietnam, la Thaïlande et le Cambodge, abrite une mozaique de paysages, des savanes poussiéreuses aux denses forêts tropicales, en passant par des rivières lentes aux torrents glacés. Chaque année, les scientifiques du WWF la passent au crible, en quête de nouvelles espèces.
Or, les résultats de cette exploration viennent tout juste d'être publiés dans notre rapport New Species Discoveries. Au total, 380 nouvelles nouvelles espèces de plantes et d'animaux vertébrés ont été recensées dans la région, soit, 290 plantes, 19 poissons, 24 amphibiens, 46 reptiles et un mammifère. Cela porte à 3 389 le nombre total de plantes vasculaires, de poissons, d'amphibiens, de reptiles, d'oiseaux et de mammifères décrits dans la région du Grand Mékong depuis 1997 !
Parmi ces découvertes, figurent quelques espèces particulièrement originales, comme l'agma cambodgien à crête bleue, un lézard agressif qui change de couleur pour se défendre, le myotis à pouce épais de Hayes, une chauve-souris, le krait de Suzhence, un serpent venimeux portant le nom d'une déesse mythologique chinoise, l’orchidée Dendrobium fuscifaucium, dont l’apparence et les couleurs rose et jaune vifs nous rappellent la célèbre marionnette Mahnamahna du “muppet show”, ou encore la grenouille moussue de Khoi, cette rainette dont la peau s’apparente à du lichen, ce qui lui permet de se fondre dans un décor feuillu…