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31. octobre 2024

Les sentinelles du fleuve Maroni

En Guyane, le WWF soutient le projet des “Gardiens du Haut-Maroni” aux côtés de l’OFB* et de la Fondation Anyama*. L’objectif ? Aider la communauté amérindienne Wayana à protéger son territoire face à la menace de l’orpaillage illégal. 

L’or clandestin, fléau de la Guyane

Forêts dévastées, rivières détruites, populations contaminées, l'orpaillage illégal est le principal fléau social, sanitaire et environnemental menaçant la Guyane.

Depuis plus de 30 ans, la Guyane connaît une nouvelle ruée vers l’or, alimentée par un afflux de travailleurs clandestins, des populations pauvres venues principalement du Brésil, attirées par “le mythe de l’eldorado” et un cours de l’or en constante augmentation. Ces orpailleurs illégaux, appelés “garimpeiros”, détruisent la forêt, polluent les cours d’eau et contaminent les milieux naturels avec le mercure utilisé pour amalgamer le précieux métal jaune. 

Transformé en méthylmercure, ce composé facilement assimilable par les êtres vivants et neurotoxique puissant, s’accumule le long des chaînes alimentaires aquatiques, et atteint des concentrations particulièrement élevées dans la chair des poissons carnivores. Il en résulte une contamination des populations locales, dont c'est la nourriture quotidienne. 

En effet, les Wayana et les Teko, populations amérindiennes peuplant l’amont du fleuve Maroni, à la frontière de la Guyane et du Suriname, sont en première ligne ! Tirant encore en grande partie leur subsistance de la richesse des forêts et des eaux qui les entourent, leur mode de vie traditionnel est malheureusement de plus en plus menacé par l’exploitation clandestine de l’or qui sévit dans la région, sur l’un de leurs territoires ancestraux. 

En 2024, de nouveaux résultats de prélèvements chez des habitants du Haut-Maroni montraient un taux de contamination dix fois supérieur aux normes sanitaires !

Informer le public et alerter les décideurs

années que les équipes de WWF Guyane vont à la rencontre des habitants du Haut-Maroni. 

Depuis une quinzaine d’années, les équipes de notre antenne guyanaise vont à la rencontre des habitants du Haut-Maroni, premières victimes de l’orpaillage illégal

L’objectif ? Recueillir leur parole pour faire entendre leurs voix et contribuer à porter leurs revendications. Nous menons aussi des actions d’observation sur le terrain pour offrir un témoignage direct des impacts de l’extraction clandestine sur les écosystèmes

Nous réalisons régulièrement des études, dont des travaux de cartographie des sites d’orpaillage, afin de mettre à disposition du public et des décideurs des informations de qualité sur l’ampleur du phénomène. A terme, en alertant sur ces ravages, nous souhaitons rallier l’opinion publique à notre cause et faire ainsi pression sur les décideurs pour les inciter à agir à l’échelle de la grande région du Plateau des Guyanes.

Récolte des données pour évaluer la santé des écosystèmes par une gardienne
Equipe WWF qui cartographie les sites d'orpaillage
Représentation de l'orpaillage dans le fleuve Maroni

Des gardiens du territoire

Les populations locales qui vivent le long du fleuve Maroni et de ses affluents sont les premières victimes de l’exploitation illégale de l’or, particulièrement dans les villages du Haut-Maroni où sont établis les peuples Wayana et Teko. Démunies, ces communautés n’ont pas d’accès à l’information et peu de moyens d'action face à ce fléau

C’est pourquoi le WWF France et les autorités coutumières locales ont construit ensemble un projet dont le but est d’abord de renforcer leurs capacités de s’informer mais aussi d’agir de manière autonome pour la préservation de leur environnement et l’amélioration de leur qualité de vie. Concrètement, notre soutien permet de mettre à disposition des populations locales des outils de suivi et d’alerte pour évaluer la santé de leurs écosystèmes et de récolter des données _ mesures de la qualité de l’eau, cartographie de la déforestation liée à l’exploitation aurifère et suivi de la grande faune _ pour les partager avec les acteurs du territoire. 

Nous les aidons également à développer une filière de pisciculture durable en alternative à la pêche, les poissons des rivières se trouvant surexposés au mercure et au cyanure, avec de lourdes répercussions sur la santé des populations qui les consomment, et en particulier celle des femmes enceintes et des enfants.

Portrait 1 Gardien Haut-Maroni
Portrait 2 Gardien Haut-Maroni
Portrait 3 Gardien Haut-Maroni
Portrait 4 Gardien Haut-Maroni

personnes recrutées en 2024 dans les villages ont déjà commencé à collecter des données.

Le projet « Gardiens du Haut-Maroni » permet in fine de mettre en place un réseau de personnes relais, chargées de veiller sur leur territoire. D’une durée de trois ans, il est coordonné par l’antenne du WWF en Guyane et soutenu financièrement par l’Office français de la biodiversité et la Fondation Anyama. 

Les quatre personnes recrutées en 2024 dans les villages ont déjà commencé à collecter des données. À terme, ces informations viendront appuyer les revendications des habitants et inciter les décideurs à plus d’action pour lutter contre l’orpaillage illégal, notamment via la coopération transfrontalière, facteur clé de succès mais parent pauvre de l’action publique régionale aujourd'hui.

Le projet Gardiens du Haut-Maroni est lauréat du prix 2024 “Living With Rivers, décerné par l'Initiative pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF), association co-fondée par Erik Orsenna et la Compagnie Nationale du Rhône.  

voir tous les "Effet Panda"

 
  1. Office français de la biodiversité

  2. La Fondation Anyama agit pour protéger le vivant et retrouver une cohabitation équilibrée et respectueuse entre la nature et l'humanité.

Deux éléphanteaux d'Afrique

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