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09. août 2024

L’IA au chevet de la faune

Dans notre course contre la montre face à l’érosion du vivant, l’intelligence artificielle nous fait gagner un temps précieux… Elle nous aide notamment à trier plus rapidement les millions d’images capturées par les pièges photographiques. 

Le SOS de la nature

Le constat est sans appel : plus de la moitié des espèces mondiales a déjà disparu.

C’est un véritable cataclysme, même s'il demeure imperceptible, la plupart du temps. Tout près de nous, des milliers d’espèces s’éteignent, dans le plus grand des silences. 

La déforestation et la surexploitation des terres, l’utilisation non durable des ressources naturelles, l’introduction d’espèces invasives, le braconnage et le commerce illégal des espèces sauvages ainsi que les changements climatiques et la pollution exercent une pression sans précédent sur la nature. 

Le constat est sans appel : plus de la moitié des espèces mondiales a déjà disparu. Tous les deux ans, le WWF publie son Rapport Planète Vivante qui dresse un bilan de l’état de la planète ainsi que des pressions humaines qui pèsent sur la biosphère afin d’alerter sur la nécessité de sauvegarder les espèces. L’objectif n’est pas de démoraliser l’opinion mais de la faire réagir en rappelant qu’il est encore possible d’inverser ces tendances dramatiques.

 

Inverser la courbe du déclin de la biodiversité

Avec un rythme d'extinction 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel, il ne s’agit plus seulement de protéger la nature. Nous devons aussi nous efforcer de restaurer les milieux déjà dégradés et les espèces menacées. 

Depuis plus de 50 ans, le WWF protège la vie sauvage. Nous nous concentrons sur les espèces les plus vulnérables et les plus emblématiques, mais aussi sur celles qui jouent un rôle majeur au sein des écosystèmes, comme les tigres, les rhinocéros ou les ours. Nous luttons, entre autres, contre le braconnage et la destruction des habitats. Nous nous efforçons d’atténuer les conflits entre les hommes et les animaux. 

Mais avec un rythme d'extinction 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel, il ne s’agit plus seulement de protéger la nature. Nous devons aussi nous efforcer de restaurer les milieux déjà dégradés et les espèces menacées

Au WWF, nous le savons bien. Alors que la biodiversité s’effondre, nos équipes s’efforcent de restaurer la vie. Réintroduire des espèces dans leurs milieux originels, replanter des propagules de palétuviers pour faire renaître les forêts de mangroves ou encore reconstituer des prairies sous-marines dans les océans… chacun de ces projets de restauration écologique suscite un nouvel espoir.

Photo d'un tigre (Panthera tigris) pris en photo par une camera trap, Bhoutan
Un piège photographique accroché sur un arbre dans la réserve de Chico Mendes (Brésil)
Rhinocéros de Sumatra dans le parc national de Way Kambas (Indonésie)

L'intelligence artificielle à la rescousse du vivant

Dans le cadre du projet “Eyes on Recoveryplus de 1100 caméras ont été déployées à travers l'Australie : au total, plus de 7 millions d'images ont été enregistrées ! 

Un vieil adage prétend que l'on ne peut pas gérer efficacement ce que l'on ne peut pas mesurer. En matière de conservation, c’est on ne peut plus vrai. À ce jour, les pièges photographiques sont l’un des principaux outils que nous utilisons pour collecter des données sur la biodiversité. 

À mesure que la technologie s’améliore, nos capteurs d’appareil photo sont plus rapides, les capacités de stockage des cartes mémoire augmentent et les batteries durent plus longtemps, si bien que la quantité de données que nous pouvons générer est devenue énorme ! Mais dans 90% des cas, les images capturées sont “vides”, c’est-à-dire qu’aucun des animaux suivis et donc ciblés ne sont dans le cadre. On appelle cela des “faux déclencheurs”. Dès lors, comment trier les images qui nous intéressent réellement? C’est là qu’intervient l’intelligence artificielle !

Suite aux incendies catastrophiques qui ont ravagé l’Australie en 2020, une fois la fumée dissipée et les cendres retombées, WWF-US, WWF-Australie et Google se sont associés pour initier le projet “Eyes on Recovery, littéralement “un oeil sur la guérison”. Il s’agit du projet de suivi de la faune sauvage le plus ambitieux jamais entrepris

En tout, plus de 1100 caméras ont été déployées à travers l'Australie, comme si des centaines d’yeux passaient au crible les paysages et leurs hôtes, 24 heures sur 24. Au total, plus de 7 millions d'images ont été enregistrées ! 

WWF s'est donc associé à d'autres organisations de conservation et à Google pour trouver un moyen de faciliter le traitement des données issues des pièges photographiques. Ensemble, nous avons développé Wildlife Insights, une plateforme en ligne qui utilise l'intelligence artificielle pour filtrer automatiquement toutes les images vides, trouver celles qui contiennent des animaux sauvages et identifier les espèces présentes sur une photo, même s'il ne s'agit que d’un bout de queue ou d’une oreille ! 

Wildlife Insights est actuellement capable d'identifier 1 300 espèces différentes. Grâce à l’outil, nous avons également eu la confirmation que les phalangers, une espèce en voie de disparition dont ⅓ de l’habitat a brûlé dans les incendies de 2020, utilisaient absolument tous les nichoirs que nous avions installés à leur intention

Nous avons alors immédiatement étendu l’initiative à d’autres zones. Face aux défis toujours plus grands auxquels la biodiversité est confrontée, il est essentiel de continuer à innover grâce à la technologie et à des partenariats comme Wildlife Insights. Un accès rapide à des données exploitables signifie que nous pouvons prendre des décisions de conservation plus rapides et plus efficaces.

voir tous les "Effet Panda"

Les eucalyptus sont tués par la sécheresse près du lac Eucumbene en Nouvelle-Galles du Sud en Australie

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