Madagascar en route vers l’écotourisme
Un site écotouristique vient de voir le jour dans la région Diana, au Nord-Ouest de l’île. Quatre circuits originaux pour découvrir les joyaux naturels de Madagascar dans le respect des écosystèmes et des communautés locales…
Pour approfondir le sujet :
Effet PandaUne biodiversité à couper le souffle
Madagascar abrite plus de 250 000 espèces, dont 70 % sont endémiques.
Ses gigantesques baobabs, ses primates exceptionnels - comme les lémuriens - ou son patrimoine culturel particulièrement riche font de Madagascar un éden animal et végétal. Traversé par le tropique du Capricorne, ce territoire mêle des influences africaines, indiennes et extrême-orientales, offrant des paysages variés et somptueux et une diversité biologique exceptionnelle, reconnue mondialement. Madagascar abrite plus de 250 000 espèces, dont 70 % sont endémiques. On y trouve, par exemple, sept espèces de baobabs contre une seule et unique sur le continent africain.
Malheureusement, ce patrimoine unique est en passe de disparaître. Les forêts primaires, qui couvraient 30% de l'île en 1950, n'en couvrent plus que 12%. Elles sont coupées ou brûlées, au rythme de 36 000 hectares par an. Un phénomène que vient aggraver la croissance démographique. En effet, le niveau de pauvreté contraint les habitants à une utilisation irrationnelle des ressources naturelles pour se chauffer ou subvenir à leurs besoins : exploitation forestière illégale, agriculture sur brûlis, trafic d’espèces sauvages…
Impliquer les communautés locales
Au WWF, nous mettons tout en œuvre pour que les populations riveraines soient le plus impliquées possible dans la protection de leur terroir.
Depuis 2007, nous travaillons avec les communautés locales de Madagascar pour préserver et restaurer les mangroves dans les régions de Menabe, Melaky et Diana. Concrètement, nous les accompagnons en les incitant à se structurer en COBA, Communautés locales de base, afin de se voir confier en propre par l’Etat la gestion de leurs ressources naturelles.
Au total, plus de 50 000 hectares de mangroves ont d’ores et déjà été mises à l’abri au moyen d’initiatives de gestion communautaire sur l'ensemble du territoire national. Le WWF soutient également un programme original qui vise à mettre en œuvre un réseau de grands-mères ingénieures en énergie solaire dans les régions les plus reculées de Madagascar. Une fois formées, celles-ci retournent dans leurs communautés et assurent l'électrification de leur village.
La voie de l’écotourisme
Soutenu par le WWF Madagascar, le site écotouristique de Ankazomborona joue un rôle essentiel dans la conservation d'écosystèmes majeurs.
Dans la mouvance du développement durable, l’écotourisme est défini comme "une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales." Voilà qui résume parfaitement l’ambition du tout nouveau projet de site écotouristique de Ankazomborona. Situé à 40 km au Sud de la ville d’Ambilobe, dans la région Diana, le site, directement géré par la communauté de base d’Ankameva, a été officiellement inauguré le 14 juin dernier. Il offre quatre circuits atypiques qui mettent à l’honneur le capital naturel de la Grande Île.
En empruntant le circuit “Lémuriens”, les visiteurs partent à la rencontre de diverses espèces endémiques, telles que le Black Lemur et le Macaco Macaco. Le circuit “Reboisement”, lui, permet de découvrir le travail de restauration de huit espèces de mangroves, tandis que le circuit “Point de vue” peut s'enorgueillir de l’incroyable panorama qu’il offre sur l’île cotière Nosy Be et ses incomparables forêts bleues. Enfin, le circuit “marin” permet d’approcher flamants roses et autres oiseaux rares venus nicher près des mangroves… Soutenu par le WWF Madagascar et financé par le Swedish International Development Agency (Sida) du gouvernement suédois, en collaboration avec le WWF Suède, ce site écotouristique joue un rôle essentiel dans la conservation de deux écosystèmes majeurs : une forêt tropicale humide de 204 hectares et une immense forêt de mangroves qui s’étend sur 1359 hectares.
L’initiative devrait permettre de réduire de manière significative les pressions exercées sur les ressources naturelles en offrant aux communautés locales une alternative à l’exploitation forestière illégale ou au trafic d’espèces sauvages via un tourisme responsable.