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14. juin 2019

Montagne d’Or, c’est mort !

Le gouvernement vient de l’annoncer : « le projet ne se fera pas ». Après 2 ans de mobilisation citoyenne, c’est un immense soulagement, pour la Guyane, la nature et le climat !

Désastre écologique et non-sens économique

Ce projet aurait déboisé une surface grande comme 2 161 terrains de football.

Au cœur de la forêt tropicale guyanaise, niché entre deux réserves biologiques intégrales, c'est un havre de paix où plus de 2000 espèces végétales et animales dont 127 protégées ont été inventoriées. Et les multinationales veulent s’y installer. Avec un projet fou : celui d’une mine aurifère géante à ciel ouvert dont la fosse fera 2,5km de long, 400m de large et jusqu’à 220m de profondeur !

Pour extraire l’or, pas moins de 57 000 tonnes d’explosifs, 46 500 tonnes de cyanure et 195 millions de litres de fuel seront nécessaires pour les 12 ans d’exploitation prévus.

La compagnie Montagne d’or, derrière laquelle on retrouve les géants russes et canadiens Nordgold et Colombus Gold, prévoit un déboisement total de 1513 hectares, dont une déforestation de forêts primaires à forte valeur écologique de 575 hectares. Outre le désastre écologique annoncé, le projet engloutirait à lui seul des centaines de millions d’euros d’argent public. Ce chantier est un mirage économique et représente une impasse pour l’avenir de la Guyane et de ses habitants.

Vue aérienne de la piste d'atterrissage Paul Isnard près du camp "Montagne d'Or", premier projet d'exploitation aurifère industriel de la société internationale Nordgold (Guyane française)

#StopMontagnedOr

Plus de 130 000 personnes ont écrit à Emmanuel macron pour lui demander d’abandonner le projet.

Contre le projet de mine d'or industrielle qui pourrait voir le jour en Amazonie française, le WWF lance la campagne #StopMontagnedOr. En septembre 2017, nous publions un premier rapport intitulé Montagne d’or, un mirage économique ? Notre étude s’appuie sur deux documents publics réalisés pour Nordgold, et qui n’avaient jusqu’à présent pas fait l’objet d’analyse publique. Et le verdict est sans appel : le projet est un mirage en termes de développement pour la Guyane et un gouffre pour l’argent des contribuables.

Un an plus tard, nous dévoilons les résultats d’une étude portant sur le potentiel de développement économique durable de la Guyane et réalisée par le cabinet de conseil Deloitte Développement Durable. Elle vient confirmer notre conviction profonde : l’extractif est le secteur marchand qui contribue le moins à l’économie locale.

Participation au débat public, plaidoyer auprès des élus, prise de parole dans les médias, investigation, sondages mettant en évidence la désapprobation des guyanais, rapports, spots vidéos… le WWF n’a eu de cesse de dénoncer le non-sens de cette mine industrielle. A nos côtés, plus de 130 000 personnes ont écrit à Emmanuel macron pour lui demander d’abandonner le projet.

 

Brune Poirson, Secrétaire d’Etat à la Transition écologique

Le projet de Montagne d’Or ne se fera pas, le projet est incompatible avec les exigences de protection de l’environnement, de préservation de la biodiversité, de lutte contre le changement climatique, qui sont défendues par ce gouvernement et exigées par les Français.

Le gouvernement enterre le projet

Après une mobilisation sans relâche, depuis plus de deux ans, le gouvernement a formellement annoncé l’abandon du projet Montagne d’or. C’est une très grande victoire pour la Guyane, la nature et le climat, dont le WWF se réjouit.

Le 23 mai dernier, à l’issue du Conseil de défense écologique, François de Rugy avait simplement constaté « l’incompatibilité du projet ». Quelques jours plus tard, l’exécutif a clarifié sa position en confirmant que le projet ne se ferait pas.
Tout d’abord, la secrétaire d’Etat à la Transition écologique, Brune Poirson, devant le Sénat : « Le projet de Montagne d’Or ne se fera pas, le projet est incompatible avec les exigences de protection de l’environnement, de préservation de la biodiversité, de lutte contre le changement climatique, qui sont défendues par ce gouvernement et exigées par les Français ».
Puis, François de Rugy l’a confirmé devant l’Assemblée nationale le 29 mai.

Cette victoire est le fruit de votre mobilisation et nous vous remercions pour votre soutien sans faille
Néanmoins, ne baissons pas la garde. La réforme du code minier prévue pour décembre 2019 pourrait ouvrir la voie à d’autres projets de ce type. Différents sur la forme mais tout aussi nocif sur le fond pour la forêt amazonienne de Guyane...

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