Nouveau souffle pour le renard polaire
Depuis quelques années, on constate une augmentation du nombre de naissances. À l’heure où le changement climatique s’accélère, la reconquête d’une espèce qui avait cessé de se reproduire à l’état sauvage est porteuse d’espoir !
Pour approfondir le sujet :
Effet PandaUn habitat qui fond à vue d'œil
Au début des années 2000, l'ensemble de la population de renards arctiques nordiques a atteint un niveau historiquement bas, avec environ 100 individus adultes.
Le renard polaire est un as de la survie ! Pour affronter les températures glaciales, il enroule sa queue touffue autour de lui, comme une écharpe. Son épaisse fourrure blanche lui permet de résister jusqu’à -50°C. En été, son pelage, plus fin, vire au gris-brun pour mieux se fondre dans le paysage. Pour se nourrir malgré les caprices du climat, il a aussi trouvé la stratégie parfaite : la flexibilité. Il piste souvent les ours polaires pour se délecter du reste de leurs proies.
Hélas, malgré tous ces efforts d’adaptation, l’espèce se raréfie. Au début des années 2000, l'ensemble de la population de renards arctiques nordiques a atteint un niveau historiquement bas, avec environ 100 individus adultes. En Finlande, l’animal est même classé dans la catégorie des espèces en danger critique d’extinction.
Si l’animal demeure un gibier terrestre prisé et continue donc à être chassé, c’est avant tout la baisse du nombre de rongeurs, ses proies favorites, et la concurrence croissante que lui livre le renard roux, poussé vers le nord par le réchauffement, qui mettent sa survie en péril. Et surtout, le changement climatique bouleverse son habitat. Comme la glace fond plus rapidement, la quantité de nourriture disponible pour le renard polaire diminue également.
Notre coup de pouce
Des travaux de conservation sont menés en étroite collaboration avec les pays limitrophes.
Depuis plus de vingt ans, le WWF et les experts des parcs nationaux scandinaves installent des distributeurs d’aliments dans les zones où se trouve le renard polaire et à proximité d'anciens sites de reproduction. Les distributeurs ont été conçus de manière à ce que les renards roux, ses principaux concurrents pour la nourriture, ne puissent pas les utiliser.
Ce dispositif d’alimentation complémentaire vise à augmenter les chances de survie des renards polaires et de leurs petits, en particulier durant les années où les effectifs des campagnoles, leurs proies favorites, sont faibles.
Le renard polaire étant bien entendu totalement hermétique à la notion de frontière terrestre, des travaux de conservation sont menés en étroite collaboration avec les pays limitrophes. En Norvège, l’un des projets phares consistait à remettre dans la nature des animaux nés en captivité, aux abords de la frontière finlandaise.
Des signes encourageants
portées de renardeaux ont été enregistrées : 72 portées dans la chaîne de montagnes suédoise et 26 portées en Norvège.
Depuis quelques années, l’espoir renaît pour l’espèce. En 2022, pour la première fois depuis 25 ans, en Finlande, le renard polaire s’est reproduit dans la nature ! La dernière fois, c’était en 1996 à Utskokin, au nord-est de la Laponie, à la frontière norvégienne. En Scandinavie, l'inventaire réalisé en 2019 montrait déjà une tendance positive pour la population du renard arctique et selon des résultats préliminaires, cette année, 98 portées de renardeaux ont été enregistrées : 72 portées dans la chaîne de montagnes suédoise et 26 portées en Norvège.
En Suède, au cours des derniers mois, le WWF a renforcé son soutien financier au projet de conservation de l’espèce dans le pays, notamment pour consolider les actions de suivi, d’inventaire et de mise en place des dispositifs d’alimentation complémentaire au profit des renards. Nous avons aussi appuyé les experts lors des actions de marquage des renardeaux et de pose de colliers satellites sur les renards adultes. À ce jour, six renards équipés de colliers nous apportent des informations cruciales sur les comportements de l’espèce et ses besoins.
Or, mieux nous connaîtrons le renard polaire, plus nous serons à même de le protéger. Dans les années 1970, le nombre d’animaux adultes dans la chaîne de montagnes suédoise était estimé à environ 90 individus. Le dernier recensement fait état de 350 renards arctiques en Suède et en Norvège.