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07. juin 2024

Sur les traces d’une espèce mythique

A peine découverte, cette espèce d’antilope extrêmement rare semble avoir disparu mais portées par l’espoir que le Saola existe toujours dans les montagnes du Viêt Nam, nos équipes se mobilisent pour tenter de percer son mystère…

L’insaisissable Saola

La Liste rouge de l'UICN estime la population de Saola à une centaine d’animaux seulement.

Découvert il y a près de 30 ans par des chercheurs du WWF, ce mammifère a longtemps été considéré comme un mythe, d’où son surnom : la licorne asiatique. Avec un spécimen capturé par hasard, la première observation officielle du Saola remonte à 1994 seulement. Mais chassé par les peuples autochtones, l’antiloppe disparaît des radars en 1999 malgré des campagnes de recherche importantes. Six ans à peine après sa découverte officielle, l’espèce est déjà déclarée disparue

Mais en 2010, nouveau rebondissement : un spécimen de Saola est capturé par des villageois, mettant une fois de plus la communauté scientifique en émoi. Puis, en 2013, l’espèce est de nouveau repérée dans le parc naturel du Vu Quang au Vietnam, renforçant la volonté des écologistes de préserver l’espèce à tout prix. Aujourd’hui, plusieurs groupes d’individus sont recensés en Asie du Sud-Est mais l’espèce demeure extrêmement vulnérable. La Liste rouge de l'UICN estime la population de Saola à une centaine d’animaux seulement.

Soala-Forêt-Hanoi-Vietnam

En quête de preuves

Chaque indice susceptible d’attester de la présence de l’animal est scruté.

Pour optimiser les chances de survie de l'espèce, les gardes forestiers retirent tous les pièges qu'ils rencontrent lors de leurs patrouilles et font du porte à porte auprès des villageois pour les alerter sur les dangers liés à la pose de tels pièges pour la faune locale. Ces dernières années, avec le soutien de projets tels que l'USAID Biodiversity Conservation et le Projet Carbone et Biodiversité (CarBi) du WWF, les écogardes, le personnel de l'aire protégée et les ONG locales ont également été formés à diverses méthodes de surveillance de la biodiversité. Notamment l'installation de pièges photographiques dans la forêt, ainsi que la collecte d’excréments et le prélèvement d’échantillons d'eau dont l’analyse pourrait révéler la présence d’ADN de Saola… Chaque indice susceptible d’attester de la présence de l’animal est scruté.

Saola-au-soleil
Gardes-Vietnam-saola
Saola-Hanoi,Vietnam

L’espoir de croiser un Saola

Les défenseurs de l’environnement restent optimistes quant à la survie de l’espèce

Aucun Saola n’a été observé récemment et il n’en n'existe plus aucun en captivité. Pourtant, les défenseurs de l’environnement restent optimistes quant à la survie de l’espèce. Des estimations suggèrent qu’il pourrait en rester une centaine à l’état sauvage dans les forêts de feuillus des Annamites à la frontière du Viêt Nam et du Laos.

Fort de cet espoir, aux côtés de ses partenaires et d'autres organisations de protection de la nature, le WWF travaille dur pour localiser le Saola dans son habitat naturel, tout en élaborant des plans qui aideront à conserver l'espèce pour les générations futures.

Certaines organisations, comme le Saola Working Group, utilisent des chiens pour détecter le Saola. De son côté, le WWF Viêt Nam a lancé en octobre dernier une campagne intitulée « Préserver les forêts – Retrouver les Saolas » pour sensibiliser les gens au sort de l’espèce dans le pays mais aussi pour les inciter à partager toute observation susceptible d’éclairer les programmes de conservation en faveur de l’antilope. 

En parallèle, nous soutenons les efforts menés par les communautés vivant dans les Annamites centrales pour cultiver des plantes dont les Saolas sont réputés friands. Il s'agit notamment du thien nien kien, une plante aux feuilles en forme de cœur également connue pour ses propriétés médicinales. 

Enfin, un programme d'élevage de Saola est en cours d’éléboration dans le parc national de Bach Ma afin de réintroduire les animaux dans les forêts annamites centrales. Ce type d’initiative a d’ores et déjà fait ses preuves pour restaurer les populations sauvages d’espèces quasi éteinte, telles que l'oryx d'Arabie à Oman ou le cheval de Przewalski en Mongolie.

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Salarié WWF avec un local d'une communauté de la rivière Tigre, affluent de l'Amazone, Loreto, Pérou

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