Trois nouveaux parcs nationaux en Belgique
Coup de pouce pour la nature flamande, la ministre de l’environnement a annoncé la création de trois parcs nationaux. Une décision aussi salutaire pour les animaux que pour les humains !
Des espaces naturels morcelés
habitants par kilomètre carré en Belgique
Avec 374 habitants par kilomètre carré, la Belgique est l’un des pays les plus densément peuplés d’Europe. À cause des pressions anthropiques, les zones naturelles se raréfient. Le plat pays détient également le record de densité du réseau routier sur le vieux continent : 5 kilomètres de route par kilomètre carré. Ces infrastructures humaines fragmentent les habitats des espèces sauvages et diminuent leur espérance de vie.
Pourtant, traversée par de grands fleuves et tapissée de forêts, la Belgique dispose de tous les atouts nécessaires pour héberger une vie sauvage foisonnante.
En témoigne notamment le retour d'espèces emblématiques telles que le loup, le chat sauvage et la loutre.
Restaurer la connectivité écologique
km de haies doivent être plantés en milieu agricole
En Belgique, le WWF s’applique à développer une meilleure connectivité écologique, symbolisée par le retour de la loutre et du chat sauvage : en améliorant l'habitat de ces espèces dites «parapluies», nous aidons aussi de nombreuses autres espèces, comme les poissons, les amphibiens ou les oiseaux.
Le WWF agit pour créer un réseau écologique complet dans la région transfrontalière entre la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas. À terme, ces corridors permettront au chat forestier ainsi qu’aux autres espèces de se déplacer librement entre le Limbourg et les Ardennes.
Avec ses partenaires, le WWF Belgique a identifié les zones propices à la création de ces corridors verts : 373 km de haies doivent être plantés en milieu agricole, ainsi que des écoducs en dessous et au-dessus des routes. Pour ce faire, nous travaillons avec les propriétaires terriens.
Des zones à haute valeur biologique
"La reconnaissance du parc augmente la possibilité de voir évoluer une population viable de loutres."
La Flandre est souvent perçue comme une région grise, voire austère. Pourtant, la nature y est abondante et mérite qu’on la protège. C’est précisément l’ambition qu’affiche le ministère de l’environnement à travers la création de trois nouveaux parcs nationaux dans la région.
Le premier est situé dans la vallée de l’Escaut, vaste réseau de rivières qui abrite une faune et une flore exceptionnelles, dont l’iconique loutre ! Pour l’instant, le retour de l’animal est timide en Belgique mais la reconnaissance du parc augmente la possibilité de voir évoluer une population viable de cette espèce Natura 2000.
Le deuxième parc national se trouve au cœur du Limbourg. Bosland est la plus grande réserve naturelle de Flandre et abrite des espèces emblématiques, telles que les sangliers et les loups. Plus de 6 500 hectares de forêts qui, grâce à ce nouveau statut vont bénéficier de fonds supplémentaires alloués à leur protection.
Le WWF travaille avec deux parcs nationaux sur les trois créés : dans la Vallée de l’Escaut et à Bosland nous menons des projets de restauration de la nature.
Le troisième parc national inclut plus de 10 000 hectares des forêts brabançonnes (Brabantse Wouden), qui concentrent des arbres monumentaux - environ 10 000 chênes et hêtres avec des troncs de plus de 3 mètres de haut ! Des espèces rares telles que les musaraignes, les blaireaux, les lucanes cerfs-volants et les bruants jaunes y ont élu domicile.
Avec la Haute-Campine, la Vallée de la Semois et l’Entre-Sambre-et-Meuse, la Belgique compte désormais six parcs nationaux ! Grâce à cette reconnaissance officielle, les parcs reçoivent plus de moyens pour renforcer et relier les zones naturelles. Cela profite aux plantes et aux animaux, leur offrant plus d'espace vital, mais également aux humains. En effet, la nature nous protège contre les conséquences du changement climatique, comme les inondations et les sécheresses. De plus, les nouveaux parcs nationaux créeront aussi des emplois et favoriseront le développement d’un tourisme durable.