Un héron sous surveillance
Le premier Butor étoilé à se faire équiper d’un GPS en France s’appelle Pascal, clin d’œil sympathique à Pascal Canfin, car le WWF France qu’il dirige est le partenaire historique de la réserve naturelle de Chérine, là où le marquage a eu lieu… L’occasion pour nous d’en apprendre un peu plus sur cet oiseau énigmatique !
Un héron mystérieux qui se fait de plus en plus rare
Chant longue portée
Le chant du Butor peut s’entendre jusqu’à cinq kilomètres
Oiseau emblématique des marais, le butor vit dans les zones humides où la végétation est dense car il peut s’y dissimuler. On le reconnait à son plumage brun doré tacheté et rayé de noir et à son cri caractéristique, comparable au meuglement d’un bovin, d’où son surnom de boeuf des marais.
Son chant – on dit qu’il butit – est très puissant, il peut s’entendre jusqu’à cinq kilomètres. Néanmoins, cet oiseau reste mystérieux car difficile à observer.
Très menacé au niveau européen, il l’est particulièrement en France : en trente ans, l’estimation de la population nicheuse a chuté de 35 à 45 % pour atteindre environ 300 mâles chanteurs en 2000. En cause : la destruction des zones humides et en particulier des roselières, une gestion hydraulique inadaptée, la dégradation de la qualité de l’eau ainsi que l’intensification des modes d’utilisation des marais.
Protéger son habitat
En France, la population nicheuse de Butor étoilé a chuté de 35% à 45%.
Le Butor étoilé est une espèce protégée en France et fait donc l’objet de mesures spéciales de conservation, en particulier en ce qui concerne son habitat.
Depuis 1985, le WWF poursuit son engagement dans la préservation des zones humides qui hébergent les butors étoilés et autres espèces remarquables, que ce soit par le biais d’acquisitions foncières, l’appui à des actions de gestion, de concertation ou de sensibilisation à la nécessité de préserver ces écosystèmes aussi fragiles que précieux.
Le WWF contribue notamment à financer la gestion de la Réserve Naturelle Nationale de Chérine située au cœur de la Brenne et qui, se composant de landes, prairies humides, étangs et bois, demeure l’un des lieux de résidence privilégié du Butor étoilé…
Opération réussie
Le baguage des espèces à des fins scientifiques s'effectue depuis les années 1900.
Afin de mieux connaître la biologie du Butor étoilé, un individu mâle a été capturé le 13 avril dernier, avec l'appui d'un spécialiste hollandais, Jan Van Der Winden, puis équipé d'un émetteur GPS sur l'étang Purais dans la Réserve Naturelle Nationale de Chérine.
En France, près de 300.000 oiseaux sont bagués chaque année car cette technique demeure l’une des plus fiables pour suivre les oiseaux sauvages et étudier ainsi plusieurs aspects de leur vie en milieu naturel, notamment leurs déplacements migratoires.
Toutefois, la pose d’émetteur, elle, est moins fréquente. Ce qui nous intéresse plus particulièrement ici, c’est de connaître les conditions de reproduction du Butor étoilé. Or, grâce à l’émetteur de ce spécimen adulte, nous allons en apprendre davantage sur l’espace vital nécessaire à l’espèce au cours d’une année complète.
Une opération inédite en France qui, sans le soutien du Ministère en charge de l'environnement et du WWF France n’aurait jamais pu voir le jour.