Un traité international pour mettre un terme à la pêche illégale
Depuis le 5 juin dernier, l’arsenal législatif compte un nouveau dispositif pour lutter contre la pêche pirate. Après son adoption en 2009, le premier traité mondial contraignant visant à lutter contre le braconnage marin est enfin entré en vigueur, célébrant avec 3 petits jours d’avance la journée des océans…
Pour approfondir le sujet :
Pêche illégaleLa pêche illégale menace les habitats marins
Une part non négligeable des caputures
Selon des estimations, la pêche illégale représenterait environ 20% des captures mondiales.
En dépit des efforts déployés à l’échelle nationale et internationale, la pêche illégale demeure une activité florissante.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) ne se plie pas aux quotas fixés, pas plus qu’elle ne se soumet aux mesures de régulation. A l’encontre d’une gestion durable des ressources halieutiques, ces prises clandestines engendrent un immense risque de surpêche, tout en constituant une concurrence déloyale menaçant, à terme, les emplois du secteur.
Représentant une perte de 10 à 23 milliards d’euros chaque année au niveau mondial, la pêche INN a des répercussions néfastes sur le bien-être économique et social de ceux qui exploitent la ressource légalement, réduisant ainsi les incitations à respecter les règles.
Éradiquer la pêche illégale d'ici 2025
Enfin, parce que leurs choix influencent les modes de production, le WWF s’efforce de sensibiliser les consommateurs en les incitant à privilégier les produits de la mer issus de pratiques responsables.
Le WWF fixe l’objectif de la fin de la pêche illégale en 2025. Pour se faire, il mène des actions de lobbying auprès des organes décisionnaires en charge des questions de pêche au niveau européen (PCP) et international (FAO, CTOI, ICCAT etc.) afin de les convaincre d’ adopter des politiques ambitieuses de régulation de la pêche.
Le WWF appelle notamment à la mise en œuvre d’accords internationaux sur la définition d’un véritable statut réglementaire de la pêche dans les zones situées au-delà des juridictions nationales (haute mer) et sur la prise en compte des avis scientifiques concernant l'état des stocks pour la définition des quotas de pêche fixés pour la plupart des espèces de poissons commercialisées.
Le WWF mobilise également le secteur des produits de la mer afin que les enjeux de pêche illégale soient appréhendés tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
30 pays s'engagent à lutter contre la pêche pirate
Si le WWF accueille avec enthousiasme la nouvelle de ce traité qui vient renforcer ses efforts pour promouvoir une pêche durable au profit de la nature et des hommes, il alerte sur le fait que deux nations pourtant majeures sur le marché mondial de la pêche manquent à l’appel: la Chine et le Japon…
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient d’annoncer que le premier traité mondial contraignant visant à lutter contre la pêche illégale est entré en vigueur dimanche 5 juin dans une trentaine de pays.
Concrètement, cela signifie que les Etats signataires sont désormais tenus de mettre en place un certain nombre de mesures dans leurs ports pour prévenir, contrecarrer et éliminer la pêche illicite, non déclarée et non réglementée.
Dorénavant, les navires de pêche étrangers souhaitant entrer dans un port devront demander une autorisation au préalable et fournir des informations précises sur leurs identités, leurs activités et sur le poisson dont ils disposent à bord. Les navires suspects se verront refuser catégoriquement l'entrée dans un port. Le déchargement de poisson, le ravitaillement en carburant ou encore le réapprovisionnement pourront également leur être interdits. Les navires autorisés à entrer dans les ports pourront quant à eux faire l'objet d'inspections qui seront menées selon une série de normes communes.