Rhinocéros noirs (Diceros bicornis) et Éléphant d'Afrique (Loxodonta africana)
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07. octobre 2016

Une réussite majeure pour la protection des espèces sauvages

La 17e Conférence des Parties de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), qui vient de s’achever, a réuni 181 pays à Johannesbourg, un nombre record. Face à la menace grandissante du braconnage et du commerce illégal, les Etats se devaient de prendre des mesures fortes. Et ils l’ont fait !

Le trafic d’espèces, un fléau

Le commerce illégal d’espèces sauvages pèse entre 7 et 23 milliards de dollars.

Après la dégradation de l’habitat naturel, la surexploitation, notamment à des fins commerciales, constitue l’une des principales causes de disparition de la faune et de la flore sauvages. Le commerce illégal d’espèces sauvages, 4ème trafic mondial derrière celui de stupéfiants, de contrefaçons et d’êtres humains.

Chaque année, près de 30 000 pachydermes sont sacrifiés en Afrique afin de satisfaire l’insatiable appétit de l’Asie pour l’ivoire. L’année dernière, ce sont plus de 1175 rhinocéros qui ont été tués rien qu’en Afrique du Sud, soit un peu plus de trois par jour, la médecine traditionnelle chinoise prêtant de prétendues vertus à leurs cornes. De nombreuses autres espèces, parfois moins emblématiques mais tout aussi indispensables au maintien du bon état écologique de la planète, sont ainsi menacées d’extinction en raison de leur commerce, le plus souvent illégal.

Logo COP17 CITES de Johannesbourg 2016

Logo COP17 CITES de Johannesbourg 2016

Mettre un terme au braconnage

Le WWF, a une expérience de plus de 45 ans sur le terrain dans le monde entier.

Face au commerce illégal, le WWF lutte sur tous les fronts. D’abord, s’attaquer à l’ensemble des acteurs de la filière : braconniers évidemment mais aussi intermédiaires, exportateurs, transporteurs et consommateurs. Le WWF combat également les organisations criminelles, les idées reçues sur les soi-disant vertus de la corne de rhino, la faiblesse des peines sanctionnant un commerce très lucratif. Pour ce faire, le WWF se mobilise afin de faire appliquer la loi par le renforcement de la coopération internationale, l’élaboration d’une base de données d’ADN (pour confondre les braconniers) et par un contrôle renforcé aux frontières.

Depuis la création de la CITES, qui contribue à la protection de plus de 35 000 espèces de plantes et d’animaux, le WWF participe activement à toutes les sessions de la Conférence des Parties.

Couple de rhinocéros noirs, Afrique du Sud

Couple de rhinocéros noirs (Diceros bicornis), (Afrique du Sud)

Les avancées

Du 24 septembre au 5 octobre 2016, lors de la 17e session de la Conférence des Parties, la communauté internationale a saisi l’opportunité qui lui était donnée de s’unir contre le braconnage. Parmi les victoires à célébrer, les pays ont voté pour le maintien de l’interdiction en vigueur du commerce international d’ivoire d’éléphants et de cornes de rhinocéros, appelé à la fermeture des marchés domestiques de l’ivoire qui contribuent au commerce illégal et exhorté le Vietnam et le Mozambique à prendre dès que possible des mesures significatives pour lutter contre le trafic de cornes de rhinocéros sous peine de sanctions. Les Etats membres ont aussi réaffirmé leur soutien au dispositif des Plans d’action nationaux pour l’ivoire (PANI) permettant d’identifier les pays qui sont les maillons faibles du trafic.



Ils ont également acté le classement en Annexe 1, c’est-à-dire l’interdiction du commerce international, du perroquet gris d’Afrique et des pangolins.



Enfin, ils se sont entendus sur la mise en place de règles plus strictes sur le commerce du requin soyeux, des requins renard, des raie « diable de mer »  et du bois de rose.